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Dans un nouveau rapport rendu public, mardi 11 octobre, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) souligne que le secteur de l’énergie n’est pas seulement une source majeure d’émissions à l’origine du changement climatique, mais il est également vulnérable aux changements qui accompagnent le réchauffement de la planète.
Si le monde n’évolue pas rapidement vers des sources d’énergie propres pour ralentir la crise climatique, des conditions météorologiques et un stress hydrique plus extrêmes mettront notre sécurité énergétique en danger et pourraient même compromettre nos approvisionnements en énergie renouvelable, prévient l’OMM.
«Le temps n’est pas de notre côté et notre climat change sous nos yeux», insiste le chef de cette organisation, Petteri Taalas, dans un communiqué. «Nous avons besoin d’une transformation complète du système énergétique mondial», ajoute-t-il.
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Quand le net zéro sera-t-il atteint ?
Le patron de l’OMM rappelle que le secteur de l’énergie est la source des trois quarts environ des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Il a aussi souligné que «le passage à des formes propres de production d’énergie… et l’amélioration de l’efficacité énergétique sont vitaux».
Cependant, avertit Taalas, atteindre l’objectif de zéro émission nette d’ici à 2050 ne sera possible que «si nous doublons l’approvisionnement en électricité à faibles émissions au cours des huit prochaines années». Le net zéro, ou la neutralité carbone, sera atteint lorsque les émissions de dioxyde de carbone provenant des activités humaines seront équilibrées à l’échelle mondiale par les absorptions de CO2 sur une période donnée.
Rendus plus extrêmes, plus fréquents et plus intenses par le réchauffement climatique, l’impact d’événements météorologiques, hydriques et climatiques sur la fiabilité de l’accès à l’énergie est déjà notable, note l’OMM dans son rapport.
En guise d’exemple, l’organisation cite les coupures de courant massives causées par une vague de chaleur historique à Buenos Aires en janvier.
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Les centrales électriques menacées par le stress hydrique et les inondations
En 2020, 87% de l’électricité mondiale produite à partir de centrales thermiques, nucléaires et hydroélectriques dépendaient directement de l’accès à l’eau, rappelle l’OMM.
Dans le même temps, un tiers des centrales thermiques qui ont besoin d’eau douce pour leur fonctionnement se trouvent dans des zones à fort stress hydrique, tout comme 15% des centrales nucléaires existantes. Cette part devrait atteindre 25% au cours des vingt prochaines années.
Un autre risque couru par ces centrales : souvent situées sur le littoral, elles sont donc potentiellement vulnérables à l’élévation du niveau de la mer et aux inondations.
L’OMM estime en outre que 11% de la capacité hydroélectrique mondiale est également située dans des zones à fort stress hydrique. Aussi, plus d’un quart des barrages hydroélectriques existants et près d’un quart des barrages projetés se trouvent dans des bassins fluviaux qui luttent actuellement contre une pénurie d’eau moyenne à élevée.
Le passage aux énergies renouvelables contribuera ainsi à atténuer le stress hydrique mondial croissant, selon le rapport. Ce dernier relève que la quantité d’eau utilisée par l’énergie solaire et éolienne est bien inférieure à celle des centrales électriques traditionnelles.
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La guerre en Ukraine, une crise à double tranchant
La crise de l’approvisionnement énergétique provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie est à double tranchant. Elle fait craindre d’une part un recours accru à des sources très nocives en termes d’émissions de gaz à effet de serre comme le charbon par exemple.
Néanmoins, si Taalas reconnaît que cela pourrait être le cas à court terme, il a aussi souligné que la guerre démontrait les dangers de la dépendance à des sources d’énergie non fiables et pourrait donner un coup d’accélérateur à la transition verte.
«D’un point de vue climatique, la guerre en Ukraine peut être considérée comme une bénédiction», a-t-il estimé.
Pour l’heure, les promesses des pays «sont bien en-deçà» de ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris de 2015 sur le changement climatique.
D’après le rapport, les investissements mondiaux dans les énergies renouvelables «doivent tripler d’ici à 2050 pour mettre le monde sur une trajectoire net zéro».
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