Des personnes rassemblées devant l'Assemblée nationale à Séoul, en Corée du Sud, le 4 décembre 2024. © Ahn Young-joon, AP
En pleine impasse budgétaire et avec une popularité en chute libre, Yoon Suk Yeol a surpris tout le pays, mardi soir, en annonçant l’instauration de la loi martiale. Dans un discours nocturne digne des heures les plus sombres de l’Histoire sud-coréenne, il a invoqué une « menace communiste nord-coréenne » et dénoncé une « dictature législative » menée par l’opposition. En une seule nuit, ce chef d’État a failli refaire la face du monde ! Il faut dire que la dernière loi martiale remonte à 1980.
Pourtant, ce sursaut autoritaire s’est heurté à un mur de résistance. Fort heureusement, à peine six heures plus tard, sous la pression des députés, de la rue et de l’indignation internationale, le président a révoqué sa décision.
La scène aurait pu relever de la farce si elle n’avait pas impliqué des hélicoptères militaires atterrissant sur le toit du parlement et des troupes armées tentant de forcer l’entrée de l’Assemblée. « C’est une intrusion inconstitutionnelle et illégale », a dénoncé Kim Min-ki, secrétaire général du Parlement, lors d’un point de presse.
Lire aussi : Rabat : Bourita s’entretient avec la vice-ministre coréenne des AE
Les images enregistrées par les caméras de surveillance ont immortalisé une nuit de chaos : des soldats brisant des fenêtres pour entrer dans le bâtiment, des membres du personnel parlementaire utilisant chaises et bureaux pour barricader les portes et même des extincteurs lancés sur les militaires. « Rentrez chez vous, bande de salauds ! » aurait crié un employé en voyant les forces spéciales tenter de pénétrer dans l’hémicycle, rapporte l’AFP.
An Gwi-ryeong, porte-parole du Parti démocrate et ancienne présentatrice télévisée, est devenue l’héroïne involontaire de cet épisode en affrontant un soldat pour lui arracher son fusil. « Vous n’avez pas honte ? » lui a-t-elle lancé, un acte de bravoure !
Malgré tout, 190 parlementaires sur 300 ont réussi à voter une résolution exigeant la levée de la loi martiale. Selon la Constitution, le président était tenu d’obtempérer. Yoon s’est finalement exécuté, annonçant la fin de la mesure à l’aube.
De la Corée du Sud à l’international
Les réactions n’ont pas tardé à fuser. Aux États-Unis, principal allié de la Corée du Sud, la consternation était palpable. Dans les rues de Séoul, des centaines de manifestants ont bravé la nuit pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une tentative désespérée et illégale de Yoon pour conserver son pouvoir. « C’est à cause de cette loi martiale insensée décrétée par Yoon, qui est devenu fou », a déclaré un manifestant, acclamé par la foule.
La Confédération coréenne des syndicats a appelé à une grève générale illimitée, qualifiant la tentative de « suicide politique ». Même le Parti du Pouvoir au Peuple, la formation du président, s’est désolidarisé de son leader. « Le président doit expliquer cette situation tragique tout de suite et en détail », a déclaré son chef, Han Dong-hoon, exigeant des comptes.
Lire aussi : 1er sommet Corée-Afrique: El Alami prend part à Séoul à la cérémonie d’accueil
Sur le plan financier, l’instabilité politique a immédiatement pesé : la Bourse de Séoul a terminé la journée en baisse de 1,4%, un signe de méfiance des marchés !
Mercredi matin, même son de cloche. Les six partis d’opposition ont annoncé le dépôt d’une motion de destitution contre Yoon Suk Yeol, une initiative qui pourrait être soumise au vote dès vendredi. Une majorité des deux tiers est nécessaire pour l’adopter, mais la coalition des opposants, renforcée par des dissensions internes au camp présidentiel, semble avoir le vent en poupe.
Pour Yoon Suk Yeol, la descente aux enfers semble inéluctable. Mais pour la Corée du Sud, cet épisode pourrait bien marquer une renaissance de la démocratie, à condition que les leçons soient tirées et que les responsables rendent des comptes. Une nuit d’hiver qui, sous ses dehors tragiques, pourrait porter les germes d’un printemps politique.
L’UE lance un comité consultatif pour faire face aux urgences de santé publique
Monde UE souhaite un plan d'action préalable pour faire face aux crises de santé publique
Mouna Aghlal - 14 janvier 2025Haïti: plus d’un million de déplacés en deux ans
Monde Suite aux violences que traverse Haïti, l'OIM révèle que plus d'un million de personnes ont été déplacés en 2 ans.
Mouna Aghlal - 14 janvier 2025Les dirigeants de l’UE se penchent sur l’avenir de la défense européenne
Monde - Les pays membres d'UE se réuniront en Belgique pour discuter des affaires militaires des pays européens
Mouna Aghlal - 13 janvier 2025Pluies torrentielles: Un Etat d’urgence de 180 jours déclaré au Brésil
Monde - Le Brésil déclare un État d'urgence de 180 jours suite aux pertes encourues lors des dernières pluies torrentielles
Mouna Aghlal - 13 janvier 2025Los Angeles : au moins 24 morts dans les incendies
Monde - Les incendies qui ravagent depuis près d’une semaine plusieurs régions de Los Angeles ont déjà causé la mort d’au moins 24 personnes.
Rédaction LeBrief - 13 janvier 2025Le marché du travail en 2030 : transformation et défis selon le Forum économique mondial
Monde - D’ici 2030, le marché du travail évoluera avec 170 millions d'emplois créés et 92 millions supprimés, selon le Forum économique mondial (WEF).
Rédaction LeBrief - 13 janvier 2025Malala Yousafzai : « Israël a décimé le système éducatif de Gaza »
Monde - Malala Yousafzai dénonce les attaques d'Israël sur les écoles
Mouna Aghlal - 13 janvier 2025L’UE réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 7% en 2023
Monde - En 2023, les émissions de gaz à effet de serre de l'UE ont atteint 3,4 milliards de tonnes d'équivalents CO2.
Rédaction LeBrief - 13 janvier 2025La CPI et immunités d’État : le cas Netanyahu et les ambiguïtés du droit international. Interview
Monde - La France, le 27 novembre, qui a souligné pour la première fois l’immunité de Benjamin Netanyahu, en raison du statut d’Israël, non partie au Statut de Rome
Farah Nadifi - 28 novembre 2024Le grand retour des BRICS
Monde - Le Sommet des BRICS est marquée par la guerre en Ukraine, et l’absence de Poutine, sous mandat d’arrêt international.
Rédaction LeBrief - 22 août 2023Soudan : la « reine nubienne »
Arnaud Blasquez - 11 avril 2019Donald Trump revient sur scène
Khansaa Bahra - 1 mars 2021Astronomie : le ciel de mai 2021
Khansaa Bahra - 6 mai 2021Joe Biden devant le Congrès
Khansaa Bahra - 29 avril 202150 journalistes tués en 2020
Notre métier peut se révéler dangereux. 50 de nos confrères ont été tués en 2020 à travers le monde dans le cadre de leur profession de journaliste.
J.R.Y - 29 décembre 2020