Accueil / Économie

Loi de Finances 2023 : zoom sur la fiscalité des particuliers et des auto-entrepreneurs

Temps de lecture

Image d'illustration © DR

Publiée vendredi dernier au Bulletin officiel, la loi de Finances pour l’année 2023, telle qu’adoptée par la Chambre des représentants et la Chambre des conseillers, entrera en vigueur dès le 1ᵉʳ janvier prochain. De nouvelles mesures fiscales sont introduites ciblant les particuliers et les auto-entrepreneurs.

Les mesures fiscales de la loi de Finances pour l’année budgétaire 2023 ont apporté de nouvelles dispositions qui touchent pratiquement tous les contribuables, personnes physiques et morales.

Il est à rappeler que le projet de loi de Finances, premier véritable exercice du gouvernement actuel, repose sur quatre axes essentiels, à savoir la consolidation des piliers de l’État social, la redynamisation de l’économie nationale en soutenant l’investissement, la consécration de la justice spatiale ainsi que la restauration des marges financières afin d’assurer la pérennité des réformes.

Lire aussi : PLF 2023 : le verdict est prononcé

TVA, douanes, exonération de l’IR, retenue à la source

En matière de fiscalité des particuliers, le budget de l’année prochaine apportera plusieurs nouveautés, qui concerneront, entre autres, l’impôt sur les sociétés (IS), l’impôt sur le revenu (IR), la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), la taxe intérieure de consommation (TIC). Le but étant de permettre à l’État de générer des ressources supplémentaires pour financer les autres réformes et les chantiers structurants comme la généralisation de la protection sociale.

Ainsi, la LF 2023 prévoit un IS de 35% pour les sociétés qui réalisent un bénéfice net supérieur ou égal à 100 millions de DH (MDH), à l’exception des sociétés de service ayant acquis le statut CFC (Casablanca Finance City) ou bénéficiant du régime spécifié, et les entreprises exerçant dans les zones d’accélération industrielle. Pour les sociétés installées dans les zones d’accélération industrielle ou ayant acquis le statut CFC, l’IS est plafonné à 20%.

S’agissant des mesures douanières, elles touchent, entre autres, l’augmentation du droit d’importation imposé sur les cigarettes électroniques et les appareils électriques similaires de 2,5% à 40%, l’imposition d’une taxe intérieure de consommation (TIC) sur les accessoires de tabac du narguilé ainsi que sur les produits sucrés ayant une teneur en sucre ajouté de 50g. Une imposition progressive qui s’étend sur trois ans sera adoptée.

Autre mesure phare : le taux de l’impôt retenu à la source a été révisé à la baisse pour les personnes morales de 20% (proposé initialement) à 5%, en limitant cette retenue aux revenus payés par l’État, les établissements et entreprises publics, en plus d’une retenue à la source libératoire pour les rémunérations des enseignants non-salariés des établissements scolaires et les médecins non soumis à la taxe professionnelle. En outre, la baisse de la retenue à la source pour les contrats d’assurance épargne retraite de 30% à 15%.

Concernant l’impôt sur le revenu (IR), la nouvelle loi de Finances prévoit l’exonération de 36 mois de l’IR pour les nouvelles recrues en CDI ayant moins de 35 ans jusqu’au 31 décembre 2026, l’exonération des dons versés directement aux bénéficiaires, sans l’intervention de l’employeur, de l’impôt sur le revenu (IR).

Enfin, les aliments de bétail seront exonérés de la TVA à l’import, et ce, jusqu’au 31 décembre 2023. Une mesure destinée à pallier les difficultés rencontrées par les éleveurs.

Lire aussi : Adoption de l’intégralité du PLF : ce qui va changer en 2023

Ce qui va changer pour les auto-entrepreneurs

L’amendement, présenté par les groupes de la majorité, qui prévoit de relever le chiffre d’affaires annuel au titre des prestations de service réalisées par l’auto-entrepreneur, a été validé.

Dans sa mouture initiale, le PLF 2023 a prévu d’exclure le surplus du chiffre d’affaires annuel dépassant 50.000 DH, réalisé pour des prestations de service avec le même client. Autrement dit, un auto-entrepreneur, dont les services ne pouvaient faire plus de 50.000 DH de CA annuel avec un même client.

Aujourd’hui, la donne a changé, en augmentant le chiffre d’affaires à 80.000 DH. À cet effet, l’impôt sur le revenu, fixé auparavant à 0,5% pour les entreprises industrielles et à 1% pour les sociétés de services, passe à un taux libératoire de 30% sur le chiffre d’affaires annuel réalisé avec un seul client, et dont le montant dépasse les 50.000 DH.

Selon la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, cette mesure intervient suite au recours au statut de l’auto-entrepreneur pour contourner le salariat. Elle vise surtout à protéger le salariat en luttant contre la fraude, sachant que certaines entreprises proposent à leurs employés d’obtenir ce statut pour alléger leurs charges salariales.

Notons que le nombre d’auto-entrepreneurs a plus que quadruplé en quatre ans, pour atteindre 373.663 adhérents à fin 2021.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Marrakech : plus de 458 MDH d’exportations d’artisanat en 2024

Économie - Les exportations de produits de l'artisanat à Marrakech ont connu une nette augmentation en 2024.

Mbaye Gueye - 7 janvier 2025

Les nouveaux véhicules ont jusqu’à 60 jours pour payer leur vignette

Économie - Les nouveaux véhicules ont désormais 60 jours pour payer leur vignette

Mouna Aghlal - 7 janvier 2025

Automobile : bilan 2024 et défis pour 2025

Économie - Chaque année, la conférence de l’AIVAM est un rendez-vous incontournable pour les acteurs du marché automobile marocain.

Ilyasse Rhamir - 7 janvier 2025

Trésor public : un besoin prévisionnel de 14 milliards de dirhams en janvier 2025

Économie - Le Trésor marocain prévoit un besoin de financement compris entre 13,5 et 14 MMDH pour le mois de janvier 2025.

Rédaction LeBrief - 7 janvier 2025

Transition énergétique : 30 milliards pour le réseau marocain d’ici 2030

Économie - Le Maroc investira près de 30 MMDH d’ici 2030, a annoncé la ministre de la Transition énergétique, Leila Benali.

Rédaction LeBrief - 7 janvier 2025

Car of the Year Maroc 2025 : dans les coulisses de la compétition automobile

Économie - C'est parti pour la sixième édition de Car of the Year Maroc ! Hatim Bouazer, président du jury, nous en dit davantage. 

Rédaction LeBrief - 6 janvier 2025

L’ACAPS cherche à généraliser l’assurance habitation au Maroc

Économie - L'ACAPS cherche à instaurer une assurance habitation obligatoire au Maroc.

Mouna Aghlal - 6 janvier 2025

Près de 13,7 Mt de ciment livrés en 2024 (ministère)

Économie - Le ministère de l’Aménagement du territoire a rapporté que les livraisons de ciment se sont élevées à près de 13,7 millions de tonnes (Mt) à fin décembre 2024.

Mbaye Gueye - 6 janvier 2025
Voir plus

Un bug sur Google affichait l’euro à 18,54 DH, BAM dément

Économie - Mercredi soir, les Marocains ont retenu leur souffle après avoir constaté une chute soudaine de la valeur du dirham face à l’euro.

Hajar Toufik - 19 janvier 2023

Forum de la PME africaine: le Maroc, acteur engagé dans la dynamique d’intégration africaine (Akhannouch)

Économie - Aziz Akhannouch a indiqué que le Maroc est pleinement conscient des enjeux auxquels le continent africain est confronté.

Mbaye Gueye - 3 décembre 2024

Nadia Fettah présente une vision ambitieuse pour la finance en Afrique

Économie - À l’occasion du AFIS 2024 tenu à Casablanca, Nadia Fettah a esquissé une feuille de route pour faire de la finance un levier de développement durable en Afrique.

Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024

Régularisation fiscale volontaire : ouverture des guichets de la DGI les 28 et 29 décembre 2024

Économie - La DGI a annoncé une ouverture exceptionnelle de ses guichets le samedi 28 et le dimanche 29 décembre 2024.

Rédaction LeBrief - 26 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire