Le secteur de la location de voitures © DR
Si la réouverture des frontières, l’allègement de certaines restrictions sanitaires et le retour de l’opération Marhaba donnent de bonnes perspectives pour la saison estivale, les professionnels du secteur de la location de voitures restent plutôt pessimistes. Ils continuent de déplorer le manque de soutien et la difficulté de relance de leur marché.
La crise a laissé des traces
La crise de la Covid-19 a frappé de plein fouet le secteur. Ils étaient près de 10.000 opérateurs avant la pandémie, alors qu’aujourd’hui ils ne sont plus que 6.000. Dans le lot des voitures, le parc a été réduit de 36%. Certains véhicules ont été vendus par leurs propriétaires, alors que d’autres ont été simplement saisis par les banques.
Des sociétés de location ont même été contraintes de mettre la clé sous le paillasson, laissant des milliers de personnes au chômage, sans oublier les cas de suicides recensés parmi les patrons.
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Une relance difficile
Pour les professionnels du secteur, ces bonnes perspectives pour la saison estivale sont les bienvenues, mais selon eux, l’activité est en chute libre et elle est confrontée à des contraintes de taille, qui se répercutent sur le marché.
Après avoir plaidé leur cause auprès du ministre du Transport et de la Logistique, Mohammed Abdeljalil, les opérateurs de ce secteur estiment que leur situation est loin d’être réglée. Contacté par LeBrief, Fouad Meliani, président du Syndicat national des loueurs de voitures, explique «que la reprise n’est que partielle».
«Nous n’avons reçu aucun soutien et nous n’avons pas pu bénéficier des programmes Oxygène et Relance. Les banques et les organismes de crédit n’ont fait qu’empirer notre situation», affirme-t-il. Il ajoute que la location des voitures fait face aujourd’hui à une pénurie de stocks automobiles. «Le temps d’attente entre la commande et la livraison augmente de plus en plus. Il faut compter au moins trois mois pour recevoir son véhicule», poursuit Meliani.
Pour tous les loueurs, la priorité aujourd’hui est de modifier le cahier des charges. «Il n’a jamais été revu malgré les appels multiples des syndicats et des professionnels. C’est la base pour préparer un nouveau départ», martèle-t-il.
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Un secteur classé à risque
Les loueurs de voitures figurent aujourd’hui dans la liste noire des organismes de financement. C’est ce que confirme Fouad Meliani. «Nous ne pouvons plus prendre de crédit pour nous acquérir de nouvelles voitures. Personnellement, j’avais 15 véhicules et j’en ai gardé que cinq, faute d’argent. Et je ne suis pas le seul. Plusieurs propriétaires d’agences souffrent aujourd’hui du manque de véhicules pour cette saison estivale», témoigne-t-il.
Ce contexte de crise a ainsi conduit à une augmentation des prix. Ainsi, le tarif moyen de la location par jour, qui était de 250 DH, a atteint actuellement 350 DH et pourrait même dépasser 400 DH durant les prochains mois. Face à cette situation, les professionnels appellent à une réelle restructuration d’un secteur dont le potentiel reste inexploité.
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