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L’essentiel de la note de conjoncture de la DEPF

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La Direction des études et des prévisions financières (DEPF), relevant du ministère de l’Économie et des finances, a rendu publique la note de conjoncture du mois de juillet 2022, qui a mis en évidence plusieurs indicateurs permettant de suivre l’évolution de l’économie nationale. Voici les points clés à retenir.

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La croissance de l’économie mondiale devrait nettement ralentir en 2022. C’est ce qui ressort de la note de conjoncture du mois de juillet de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF). Pour la plupart des grandes économies, dont celles des États-Unis, de la zone euro, du Royaume-Uni, du Japon, de la Chine et de la Russie, les projections sont abaissées. Ce recul intervient en raison de l’accélération de l’inflation, la baisse de la confiance économique, en plus des effets de la guerre en Ukraine.

Pour les économistes de la DEPF, la tendance positive se poursuit pour l’économie nationale, à l’exception du secteur agricole, qui semble sévèrement affaibli à cause des conjonctures climatiques délicates.

«La guerre menée par la Russie contre l’Ukraine a déclenché une réaction en chaîne dans l’économie mondiale. En plus de la hausse des prix de l’énergie et de l’alimentaire, s’est ajoutée à la crise pandémique. L’économie marocaine évolue dans ce contexte international difficile, mais elle fait preuve d’une bonne résistance, grâce notamment à plusieurs éléments positifs qui ressortent de cette note», confirme Nabil Jedlane, professeur d’économie et de finance à l’École nationale de commerce et de gestion (ENCG).

Lire aussi : Sécheresse au Maroc : la Banque mondiale tire la sonnette d’alarme 

Baisse de la production céréalière

Au terme du premier trimestre 2022, la valeur ajoutée du secteur agricole s’est repliée de 14,3% après un raffermissement notable de 19,4% un an auparavant. Selon la DEPF, cela s’explique par l’impact du déficit pluviométrique important et généralisé qui a marqué? le début de l’année et qui a été? atténué? par les importantes précipitations enregistrées à partir du mois de mars 2022. Ainsi, le cumul pluviométrique de la campagne agricole 2021-2022 a atteint 217,2 mm au 20 juin 2022, en baisse de 28,9% par rapport à la campagne précédente.

Dans ce contexte, la production des trois principales céréales (blé tendre, blé dur et orge) est estimée à 32 millions de quintaux, en baisse de 69% par rapport à la campagne précédente. Cette production serait composée de 17,6 millions de quintaux de blé? tendre, de 7,5 millions de quintaux de blé? dur et de 6,9 millions de quintaux d’orge.

La superficie ensemencée en céréales au Maroc durant cet exercice a été d’environ 3,6 millions d’hectares, avec un rendement céréalier moyen qui s’est établi à 8,9 quintaux par hectare contre 23,7 au cours de la campagne précédente.

La production d’électricité progresse

Il ressort également de cette note de conjoncture que la production de l’énergie électrique sur le plan national a progressé de 3,8% au terme des cinq premiers mois de 2022. Cette évolution s’explique par la hausse de la production de l’Office national de l’électricité et l’eau potable (ONEE) de 30,5% et de celle des énergies renouvelables relatives à la loi 13-09 de 11,9%. Toutefois, la production privée a affiché un déclin de 3,5%.

Pour ce qui est des importations d’énergie, on note une augmentation de 120,1% en volume, alors que les exportations ont reculé de 9%. Pour sa part, la consommation de l’énergie électrique a augmenté? de 4,1% au terme des cinq premiers mois de 2022, après +7,3% un an auparavant.

Sur ce volet, notre interlocuteur recommande la transition intensifiée vers les énergies renouvelables. «L’investissement dans ce secteur va offrir des perspectives non négligeables, notamment la réduction de notre consommation de pétrole et gaz et surtout que le Maroc dispose d’un énorme potentiel naturel de production d’énergie solaire, éolienne et hydroélectrique», dit-il.

Lire aussi : Tourisme : les beaux jours sont-ils de retour ?

Bonne dynamique de l’activité? touristique

Concernant le secteur touristique, la DEPF explique que l’ensemble des indicateurs sont en faveur d’un retour à la dynamique pré?-crise au cours de la période estivale 2022. À fin mai, les recettes se sont raffermies de 173,1%, en glissement annuel, pour atteindre 20,3 milliards de DH (MMDH), après une baisse de 62,4% un an plus tôt.

Dans le détail, le volume des arrivées touristiques au Maroc a plus que quadruplé par rapport au niveau de l’année précédente, pour atteindre 2,3 millions. Ce nombre représente toutefois 52,3% du niveau des arrivées enregistrées à fin mai 2019. Pour le taux de récupération, il a été de 71,7% pour les arrivées des Marocains résidant à l’étranger (MRE) et de 41,5% pour les touristes étrangers.

D’ailleurs, pour les recettes émanant des transferts des MRE, elles ont augmenté de 5% à fin mai, soit 1,8 MMDH de plus par rapport à la même période l’an dernier. «Cela veut dire que nous pourrons toujours compter sur les MRE malgré le contexte économique difficile», poursuit Nabil Jedlane.

La tendance est également à la hausse du côté du transport aérien, dont les indicateurs s’annoncent également favorables pour cette saison estivale. Durant le mois de mai, les aéroports nationaux ont accueilli un nombre de passagers dépassant de 9% celui enregistré à la même période de 2019, avec près de 1,8 million de passagers.

Hausse des exportations et des importations

Les exportations ont enregistré? une hausse de 40,7% pour s’établir à 176,4 (MMDH), dépassant celles enregistrées durant la même période au cours des cinq dernières années. Tous les secteurs sont concernés par cette augmentation. Le secteur des phosphates et dérivés reste le champion de l’export avec +96,2%, suivi de l’aéronautique (+61,5%), le textile et cuir (+32,6%), l’automobile (+24,4%), et l’agriculture et agro-alimentaire (+24%). «On remarque que de plus en plus de secteurs industriels sont sur le bon chemin, ce qui prouve la bonne dynamique des exportations», souligne l’expert économique.

Les importations ont, pour leur part, concerné quasiment l’ensemble des groupes de produits, notamment, les produits énergétiques (+113,8%), les demi-produits (+53,9%), les produits alimentaires (+31,8%) et les produits bruts (+76%).

Allègement du déficit budgétaire

Le déficit budgétaire s’est allégé de 11 MMDH à fin juin dernier pour se situer à 18,3 MMDH. Le rapport de la DEPF précise que cette évolution a résulté?, particulièrement, d’une hausse des recettes (+28 MMDH), plus importante que celle des dépenses globales (+17 MMDH).

En effet, les recettes ordinaires se sont concrétisées à hauteur de 56,1% par rapport aux prévisions de la Loi de Finances 2022 et ont enregistré? une hausse de 23,5% par rapport à leur niveau à fin juin 2021, pour atteindre 147,4 MMDH.

Pour les recettes fiscales, elles se sont accrues de 21,8% pour s’élever à 131,5 MMDH, enregistrant un taux de réalisation de 59% par rapport aux prévisions de la LF 2022.

«Le Maroc a su maîtriser son déficit budgétaire, mais si l’incertitude et le manque de visibilité se poursuivent, il faudrait trouver d’autres alternatives, comme encourager les investissements privés», conclut Jedlane, qui n’a pas manqué de saluer les efforts du gouvernement pour limiter les effets de l’inflation, avec notamment le soutien accordé aux transporteurs.

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