Produits avicoles © DR
Les vagues de froid successives qui ont frappé le Maroc ces derniers temps ont eu un impact significatif sur la production avicole. Les basses températures ont directement affecté la santé et la croissance des volailles, entraînant une baisse de la production et une augmentation des coûts pour les éleveurs. Cette situation, couplée à la hausse des prix des intrants essentiels tels que les aliments pour volailles et les médicaments vétérinaires, a créé un environnement économique particulièrement difficile pour les producteurs.
Une crise multifactorielle
La crise actuelle du secteur avicole marocain ne se limite pas aux seuls facteurs climatiques et économiques. Elle met également en lumière des dysfonctionnements structurels profonds qui affectent l’ensemble de la chaîne de valeur. Ces problèmes incluent notamment une chaîne d’approvisionnement fragmentée avec de nombreux intermédiaires, un manque de modernisation dans certaines exploitations, une absence de mécanismes efficaces de régulation des prix, Ainsi qu’e dépendance aux importations pour certains intrants clés.
Pour les consommateurs marocains, cette hausse des prix de la volaille représente un véritable défi. Avec le prix du poulet avoisinant les 30 dirhams par kilo, de nombreux ménages se trouvent contraints de revoir leurs habitudes alimentaires. Cette situation est d’autant plus préoccupante alors que la viande de volaille est traditionnellement considérée comme une alternative abordable à la viande rouge, dont les prix restent élevés malgré les efforts d’importation.
Dans ce contexte, Youssef Alaoui, président de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole au Maroc (FISA), souligne les difficultés auxquelles font face les producteurs. Il rappelle que pendant la pandémie de Covid-19 et les deux années qui ont suivi, de nombreux petits et moyens éleveurs ont été forcés à cesser leurs activités. Cette situation a fragilisé l’ensemble du secteur, réduisant sa capacité à répondre efficacement aux fluctuations de la demande.
Youssef Alaoui met également en avant le fait que le secteur avicole ne bénéficie pas de subventions étatiques, contrairement à d’autres filières agricoles. Cette absence de soutien rend les producteurs particulièrement vulnérables aux aléas du marché et aux crises successives.
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Des efforts de production insuffisants
Malgré les difficultés, le secteur avicole marocain a fait des efforts considérables pour augmenter sa production. Selon le président de la FISA, la production de poulet a augmenté de 14% à 26% selon les espèces. Cependant, cette augmentation s’avère insuffisante pour compenser totalement la demande croissante, notamment face à la hausse des prix de la viande rouge qui pousse les consommateurs à se tourner davantage vers la volaille.
Un des enjeux majeurs identifiés par les professionnels du secteur est la multiplication des intermédiaires dans la chaîne de distribution. Youssef Alaoui illustre ce problème en prenant l’exemple de la tomate, dont le prix peut être multiplié par 3 ou 4 entre le producteur et le consommateur final. Cette situation contribue à la hausse des prix pour le consommateur sans pour autant profiter aux producteurs.
Par ailleurs, Le débat sur les importations comme solution potentielle à la crise divise les acteurs du secteur. D’un côté, certains intrants essentiels comme les poussins et les matières premières (maïs, soja) sont déjà libres à l’importation et exonérés de droits de douane. Cette politique vise à réduire les coûts de production pour les éleveurs marocains.
D’un autre côté, Youssef Alaoui exprime des réserves quant à l’importation de poules pondeuses réformées. Il met en garde contre les risques pour le marché local, citant l’exemple de plusieurs pays d’Afrique subsaharienne où de telles importations ont eu des effets néfastes sur la production locale.
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La position des associations de consommateurs
Face à cette situation, la Fédération marocaine des droits des consommateurs (FMDC) a exprimé son incompréhension. L’association souligne que la hausse des prix de la volaille semble en contradiction avec la baisse observée des prix de certains intrants nécessaires à l’élevage. Cette discordance soulève des questions sur les mécanismes de fixation des prix dans le secteur.
La FMDC va plus loin en appelant les autorités compétentes à mener une enquête sur une éventuelle entente entre les producteurs. L’association pointe particulièrement du doigt le marché des poussins, suggérant la possibilité d’une entente entre les propriétaires de couvoirs pour fixer les prix.
Face à ces multiples défis, les professionnels du secteur avicole marocain appellent à une restructuration en profondeur. Cette réforme devrait viser plusieurs objectifs, tels que la modernisation des exploitations pour améliorer la productivité, réduire le nombre d’intermédiaires dans la chaîne de distribution, mettre en place des mécanismes de régulation des prix plus efficaces, développer des filières locales pour réduire la dépendance aux importations, sans oublier de renforcer la collaboration entre les différents acteurs du secteur.
En somme, la crise actuelle du secteur avicole marocain met en lumière la nécessité d’une approche globale et concertée pour assurer la durabilité et la résilience de cette filière essentielle. Les défis sont nombreux, mais les opportunités d’amélioration existent. Il appartient maintenant aux autorités, aux professionnels du secteur et aux consommateurs de travailler ensemble pour trouver des solutions durables qui garantiront à la fois la viabilité économique du secteur et l’accès à une alimentation abordable pour tous les Marocains.
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Ne tournez plus en rond, le problème de fond est qu’il y a une mafia dans ce secteur, comme dans beaucoup d’autres, et que les prix font l’objet d’ententes, tous les autres motifs sont ceux que cette mafia veut bien nous faire croire. Il n’y a aucun contrôle sur les filières alimentaires et tout ce monde s’en donne à cœur joie au détriment des consommateurs. Les autorités ne font quasiment rien pour contrôler et le conseil de la concurrence est absent. Jusqu’à quand ? Il y en a marre !