Le ministère de l’Économie et des Finances © DR
Le ministère de l’Économie et des Finances (MEF) a rendu public un rapport portant sur l’exécution budgétaire et le cadrage macroéconomique pour les trois prochaines années. Ce document, qui compte environ cinquante pages, aborde l’évolution récente de l’économie marocaine ainsi que les perspectives d’évolution des principaux indicateurs macroéconomiques, tout en exposant la stratégie des finances publiques. Le but est de favoriser un débat sur le budget dans une perspective pluriannuelle, ce qui permettra au Parlement de se préparer à examiner le projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2024.
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Perspectives de croissance favorables
Malgré les défis posés par des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement et des incertitudes sur les marchés des produits de base, le rapport d’exécution budgétaire et de cadrage macroéconomique triennal 2024-2026 indique que les perspectives de croissance de l’économie nationale à court et moyen terme demeurent positives.
Le document signale que la croissance, qui s’est stabilisée à partir de 2022, devrait se maintenir jusqu’en 2026. Cela permettra à l’économie nationale de se rapprocher de sa tendance de croissance à long terme. Selon les projections, la croissance du produit intérieur brut (PIB) devrait atteindre une moyenne annuelle d’environ 3,8% entre 2024 et 2026.
En ce qui concerne les composantes de la croissance, le rapport estime que la contribution de la consommation finale intérieure serait de 1,7 point en 2024, 2 points en 2025, et 2,2 points en 2026. Parallèlement, la contribution de la formation brute de capital fixe devrait être de 1,1 point en 2024, 0,7 point en 2025, et 1,3 point en 2026. Pour ce qui est du commerce extérieur, il est prévu que sa contribution à la croissance soit négative, s’établissant à -0,5 point en 2024, -0,7 point en 2025, et -1,2 point en 2026.
En outre, le rapport souligne que les différentes opérations courantes avec le reste du monde devraient générer un déficit au niveau du compte courant de la balance des paiements, s’élevant à 3,2% du PIB en 2024 et 2025, puis à 3,3% en 2026.
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Un taux de croissance de 3,7% en 2024
Selon les informations tirées dudit rapport, le PLF pour 2024 mise sur une croissance économique de 3,7% l’année prochaine, en légère hausse par rapport à l’estimation de 3,4% en 2023. Cette prévision de croissance de 3,7% en 2024 est basée sur une évaluation des éléments conjoncturels nationaux et des incertitudes pesant sur l’évolution de la situation économique internationale.
Plus précisément, les hypothèses du rapport comprennent une production céréalière de 75 millions de quintaux, un cours du gaz butane à 500 dollars la tonne, une parité euro-dollar de 1,081, et une augmentation de la demande étrangère adressée au Maroc (hors produits de phosphates et dérivés) de 2,9%.
En prenant en compte l’hypothèse d’une campagne agricole de 75 millions de quintaux, le secteur agricole devrait enregistrer une légère augmentation de la valeur ajoutée de 5,9%. Le secteur non agricole maintiendra également un rythme similaire à l’année précédente, avec une prévision de croissance de 3,4% en 2024 après 3,3% en 2023.
En ce qui concerne la demande étrangère adressée au Maroc, elle devrait continuer à croître à un rythme modéré, augmentant de 2,9% en 2024 après 2,7% en 2023 et 5,6% en 2022. Cela devrait se traduire par une légère accélération de la croissance des exportations de 6,4%, après 5,6% en 2023, tandis que la croissance des importations devrait atteindre 5,9% après 5,3% en 2023. Les secteurs secondaire et tertiaire devraient, quant à eux, maintenir leur croissance, avec des taux prévus de 2,6% et 3,8% respectivement en 2024.
S’agissant de la demande, la contribution positive des exportations devrait s’élever à 2,9 points de pourcentage, mais cela sera absorbé par la croissance des importations, dont la contribution devrait être de -3,5 points de pourcentage, conduisant finalement à une contribution légèrement négative des échanges extérieurs à la croissance du PIB, estimée à environ -0,5 point de pourcentage.
Quant à la demande de consommation finale, elle devrait contribuer de manière significative à la croissance, avec une contribution de 3 points de pourcentage, provenant principalement de la croissance de la consommation des ménages (1,4 point de pourcentage) et de la consommation des administrations publiques (1,7 point de pourcentage). La formation brute de capital fixe devrait également contribuer positivement, avec 1,1 point de pourcentage.
Il est à noter que les prévisions à partir de 2025 tablent sur une correction de la croissance autour de son niveau de ces dernières années.
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PLF-2024 : quatre grandes priorités
Le PLF au titre de l’exercice 2024 établit quatre grandes priorités qui servent de fondement au programme gouvernemental. Ces priorités comprennent le renforcement des mesures visant à atténuer les effets conjoncturels, la poursuite de la mise en œuvre des piliers de l’État social, la continuation des réformes structurelles, et l’amélioration de la viabilité des finances publiques.
En ce qui concerne l’investissement, considéré comme la clé du décollage économique du pays et un élément essentiel pour consolider les fondements de l’État social et construire une économie nationale compétitive, équitable et durable, le gouvernement s’engage à opérationnaliser les dispositions de la nouvelle Charte de l’investissement ainsi que la mise en œuvre du Fonds Mohammed VI pour l’investissement.
Parallèlement, l’exécutif s’efforcera de promouvoir la croissance des secteurs économiques, après un taux de croissance de 3,5% enregistré au T1-2023. Cette croissance est notamment due à l’augmentation de la valeur ajoutée agricole et à la dynamique positive observée dans le secteur touristique, illustrée par un record de 94 milliards de DH (MMDH) en recettes touristiques en devises.
Enfin, l’année à venir sera également marquée par un défi majeur, à savoir maintenir l’équilibre des finances publiques. Ceci est crucial compte tenu des efforts financiers importants nécessaires pour faire face aux défis conjoncturels et pour consolider les fondements de l’État social, tout en poursuivant les réformes structurelles. Pour atteindre cet objectif, plusieurs réformes sont essentielles, notamment la réforme de la loi organique relative à la loi de Finances, la mise en œuvre effective de la loi-cadre sur la réforme fiscale, la réforme de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), l’intégration du secteur informel, ainsi que le développement de mécanismes de financement innovants.
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