Illustration) © DR
Michel Foucault dénonçait l’échec de la prison dans son ouvrage «Surveiller et punir». Cette observation nous pousse à réfléchir sur la véritable utilité de l’incarcération. Pour certains, l’emprisonnement est une opportunité offerte à un individu de payer sa dette à l’encontre de la société. Tandis que d’autres pensent que la prison est un moyen de protéger la société des individus présumés dangereux. Cependant, face à la surpopulation carcérale, des alternatives sont mises en œuvre. Ces mesures visent non seulement à désengorger les établissements pénitentiaires, mais aussi à dissuader les potentiels hors la loi.
Le Maroc n’échappe pas à cette règle, comme en témoigne l’adoption et la promulgation de la loi n° 43.22. Celle-ci marque une réforme majeure dans le système judiciaire. Publiée au dernier bulletin officiel numéro 7328, le texte propose des peines alternatives aux peines privatives de liberté. Conçue pour exclure les crimes graves et les récidivistes, cette législation cible les délits passibles de peines n’excédant pas cinq ans d’emprisonnement ferme. L’objectif est d’offrir des alternatives pénales tout en favorisant la réparation des dommages causés par les infractions.
Selon l’article 2-35, les peines alternatives incluent diverses mesures telles que le travail d’intérêt général, la surveillance électronique, et des restrictions spécifiques des droits. Ces options visent à remplacer les peines d’emprisonnement et à répondre aux besoins de réparation et de réhabilitation des condamnés. Le travail d’intérêt général et la surveillance électronique sont des outils essentiels permettant de punir les délits tout en intégrant les condamnés dans des programmes constructifs.
L’article 14-35 introduit également l’amende journalière comme alternative à l’emprisonnement. Cette amende, qui peut être fixée pour chaque jour de peine d’emprisonnement, varie entre 100 et 2.000 dirhams. L’amende journalière est appliquée uniquement après que la victime ou ses proches ont accepté la réconciliation, ou si le condamné à réparer les dommages causés. Cette mesure peut également s’appliquer aux mineurs avec l’accord de leurs représentants légaux.
Par ailleurs, l’article 5-35 stipule que le tribunal peut ordonner un travail d’intérêt général non rémunéré en remplacement de l’emprisonnement pour les personnes âgées de 15 ans et plus. Ce travail doit être réalisé dans des institutions publiques, des organisations caritatives, des lieux de culte, ou d’autres associations œuvrant pour le bien commun. La durée de ce travail peut varier de 40 à 3.600 heures, offrant ainsi une large gamme d’options adaptées aux circonstances spécifiques des condamnés.
Selon l’article 3-35, les peines alternatives ne peuvent être appliquées aux délits liés à la sécurité de l’État et au terrorisme, au détournement de fonds, à la trahison, aux pots-de-vin, à l’abus d’influence ou dilapidation de fonds publics, au blanchiment d’argent, aux crimes militaires, au trafic international de drogue, au trafic de substances psychotropes, au trafic d’organes humains, et à l’exploitation sexuelle de mineurs ou de personnes handicapées.
Les peines alternatives sont «une forme de justice plus proportionnelle et personnalisée»
La loi n° 43.22, marque un tournant dans la justice pénale en mettant l’accent sur la réparation, la réhabilitation, et la réintégration des condamnés, tout en préservant des peines adaptées à la gravité des infractions. L’initiative est saluée par la société civile, à l’image de l’écrivain et militants des droits de l’Homme, Salah El Ouadie.
Pour ce fervent défenseur des droits humains, l’idée fondamentale derrière les peines alternatives est de décongestionner les prisons et de proposer des sanctions qui permettent une réintégration plus efficace des condamnés dans la société. Au lieu de simplement priver de liberté. Ces alternatives peuvent éviter la promiscuité et la concentration des détenus, qui, selon les critiques, favorisent «la récidive et l’aggravation des comportements criminels».
Selon lui, l’un des avantages majeurs des peines alternatives est leur potentiel à offrir «une forme de justice plus proportionnelle et personnalisée». Elles permettent aux condamnés de contribuer positivement à la communauté tout en recevant un soutien pour leur réhabilitation. En se concentrant sur la réinsertion et la protection de la société plutôt que sur la simple punition, ces mesures peuvent aider à réduire la récidive et à améliorer la sécurité publique.
Cependant, l’activiste attire l’attention sur les dérives de la mise en place de ces peines alternatives. Salah El Ouadie invite les autorités à faire preuve de rigueur et «à veiller à ce que ces mesures soient appliquées de manière équitable, sans favoritisme ni inégalité de traitement», tout en ajoutant qu’un suivi efficace est crucial pour assurer que les objectifs de réhabilitation et de protection de la société soient atteints.
Pour conclure, ce dernier estime que les peines alternatives reflètent une approche plus humaine et pragmatique de la justice pénale, qui pourrait conduire à des résultats plus positifs pour les individus et la société.
Pour rappel, Salah El Ouadie s’est engagé dans sa jeunesse dans le mouvement du 23 mars, un groupe clandestin d’extrême gauche. Ce qui lui a valu d’être emprisonné en 1974 et condamné, en 1977, à vingt-deux ans de prison avant d’être libéré en 1984.
La DGSSI alerte les bénéficiaires de l’aide sociale
Société - Ce faux site incite les utilisateurs à fournir des informations personnelles sensibles, notamment le numéro de la CIN ou de la carte bancaire.
Mbaye Gueye - 4 décembre 2024Smeia et BMW : partenaires officiels du FIFM
Société - Smeia, importateur exclusif de BMW au Maroc, célèbre sa 9ᵉ année en tant que transporteur officiel du FIFM.
Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024Immigration en Italie : les Marocains en 3e position
Société - Avec 342.469 ressortissants en 2023, les Marocains représentent 7,8% de la population étrangère en Italie.
Farah Nadifi - 3 décembre 2024Le 1er Joumada II de l’an 1446 de l’Hégire, c’est aujourd’hui !
Société - Le 1er Joumada II de l'an 1446 de l'Hégire correspond au mardi 3 décembre 2024, a annoncé lundi le ministère des Habous et des Affaires islamiques.
Rédaction LeBrief - 3 décembre 2024Sekkouri présente une version modifiée du projet de loi sur le droit de grève
Société - Younès Sekkouri, annonce la suppression des articles interdisant la grève politique, alternée et solidaire.
Mbaye Gueye - 2 décembre 2024Le Groupe scolaire de Bourgogne ferme son établissement sans préavis
Société - La fermeture du groupe scolaire est attribuée à des problèmes juridiques signalés dès le début de l’année scolaire.
Mbaye Gueye - 2 décembre 2024Al Haouz : 2,7 MMDH déjà versés pour la reconstruction
Société - Aziz Akhannouch, a présidé la 13ᵉ réunion de la Commission interministérielle dédiée au programme de reconstruction et de réhabilitation des zones sinistrées par le séisme d’Al Haouz.
Ilyasse Rhamir - 2 décembre 2024Reconstruction d’Al Haouz : l’action s’accélère
Société - La première réunion du conseil de l’Agence pour le développement du Haut Atlas s’est tenue marquant le lancement officiel des travaux de reconstruction dans les régions touchées par le séisme d’Al Haouz.
Ilyasse Rhamir - 2 décembre 202427.500 enfants en situation de handicap ont été scolarisés en 2024 (Naima Ben Yahya)
Société - La ministre de la Solidarité Naima Ben Yahya a annoncé que 19.000 personnes ont bénéficié d’aides techniques et médicales.
Mbaye Gueye - 4 décembre 2024Aide au logement : près de 8.000 inscriptions, un quart sont des MRE
Société - Quatre jours seulement après le lancement des inscriptions, le programme d’aide au logement suscite un vil intérêt
Hajar Toufik - 8 janvier 2024Génération Bêta : au carrefour du futur et de l’espoir
Société - Après les Millennials, la génération Z et les Alpha, une nouvelle cohorte s’apprête à voir le jour : la génération Bêta.
Ilyasse Rhamir - 2 janvier 2025Alerte météo : chutes de neige samedi et dimanche
Société - Des chutes de neige sur les hauteurs dépassant les 1.800 m, sont prévues dans certaines provinces du Royaume.
Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024Le Maroc, seul pays « sûr » en Afrique
Nora Jaafar - 14 mai 2019Incendies aux USA : le Roi présente ses condoléances au président Biden
Société - Le roi Mohammed VI a dépêché un message de condoléances au président des États-Unis suite aux incendies mortels de l'île de Maui
Nora Jaafar - 15 août 2023Achoura : une célébration aux multiples facettes
Société - Cette période d'Achoura est souvent entachée par des pratiques dangereuses, notamment l'utilisation de pétards
Hajar Toufik - 15 juillet 2024Séisme d’Al Haouz : le coordinateur des victimes placé en détention
Société - Le coordinateur des victimes du séisme d’Al Haouz, Said Ait Mahdi, a été placé en détention provisoire ce lundi 23 décembre à la prison d’Oudaya de Marrakech.
Mouna Aghlal - 26 décembre 2024