Temps de lecture : 6 minutes

Accueil / Société / Les bourses universitaires octroyées sur la base du «mérite social»

Les bourses universitaires octroyées sur la base du «mérite social»

Temps de lecture : 6 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 6 minutes

Le système d’octroi des bourses d’études subira quelques changements dès la prochaine rentrée. Principale nouveauté : la fixation du seuil d’éligibilité aux bourses d’études sera basée sur la liste des étudiants remplissant les conditions requises et qui sera tirée de la base de données du Registre social unifié. L’exécutif a, par ailleurs, introduit une bourse dédiée à la mobilité entre établissements d’enseignement supérieur publics.

Temps de lecture : 6 minutes

Le Conseil du gouvernement a adopté, le jeudi 6 juillet, le projet de décret n° 2.23.564 fixant les conditions et les modalités de versement aux étudiants des bourses d’études. Il a aussi fixé les éléments à présenter à l’Office national des œuvres universitaires, sociales et culturelles (ONOUSC) des crédits réservés à ces bourses.

Présenté par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Abdellatif Miraoui, ce projet intervient en application des orientations gouvernementales visant à améliorer les mécanismes de ciblage des catégories bénéficiant des programmes sociaux.  Il met ainsi à profit les possibilités offertes par le Registre social unifié et l’Agence nationale des registres, indique un communiqué du ministère chargé des Relations avec le Parlement, Porte-parole du gouvernement.

Ce projet de décret s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions du Plan national d’accélération de la transformation de l’écosystème d’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation. Il s’agit notamment des mesures concernant la facilitation de l’accès à l’enseignement supérieur et l’encouragement de la mobilité entre les institutions d’enseignement supérieur.

À noter que ce projet stipule aussi que les étudiants inscrits en vue d’obtenir des diplômes d’enseignement supérieur publics avant la date de publication de ce décret peuvent bénéficier des bourses d’études prévues par le décret.

L’inscription au RSU obligatoire

L’une des nouveautés introduites dans ce texte est l’obligation d’inscription au Registre national de la population (RNP) et par extension au Registre social unifié (RSU) pour les bourses de première catégorie. C’est-à-dire les bourses du premier cycle (licence, licence professionnelle, médecine, pharmacie, médecine dentaire, classes préparatoires, cycle d’ingénieur, ESI, BTS/DUT). Les bourses de la seconde catégorie (master) et de la troisième catégorie (doctorat) ne sont, par contre, pas concernées.

Une circulaire du ministère de l’Éducation nationale, datée du 4 mai dernier, invitait les Directeurs des Académies régionales de l’éducation et de la formation, à s’engager dans les campagnes de communication déployées pour sensibiliser les citoyens de s’inscrire au RNP et RSU. Surtout les familles qui veulent bénéficier du programme Tayssir (aide à la scolarisation des enfants) et des bourses universitaires.

Pour rappel, le montant des bourses du premier cycle au Maroc est de 6.334 DH annuellement pour la bourse complète, alors que la «demi-bourse» s’élève, quant à elle, à 3.167 DH, selon l’Office national des œuvres universitaires, sociales et culturelles. Concernant les étudiants en master ou inscrits dans un cycle de doctorat, leurs bourses sont, respectivement, de 7.334 DH et 12.154 DH par an. Le règlement des mandats est opéré de manière trimestrielle.

Une sélection sur la base du ‘mérite social’

Par ailleurs, parmi les dispositions qui figurent dans ce projet de décret, l’on note l’attribution à une commission nationale le pouvoir de trancher sur l’attribution des bourses d’études de la première catégorie. Actuellement, ce sont les commissions provinciales qui possèdent cette autorité.

Cette commission, présidée par l’autorité gouvernementale chargée de l’enseignement supérieur et composée de représentants des autorités gouvernementales concernées (Intérieur, Finances, éducation nationale, Formation professionnelle), définira désormais le seuil d’éligibilité de chaque province.

«L’éligibilité à ce type de bourses se fait sur la base du ‘mérite social’ lequel sera dorénavant estimé par un scoring RSU, au lieu des revenus des tuteurs, actuellement en application. La nouvelle commission communiquera une première liste nationale des étudiants éligibles, et ce, à l’Office national des œuvres universitaires, sociales et culturelles que ce dernier enregistrera dans sa base de données», explique à nos confrères de Médias 24 le responsable des bourses au sein de l’ONOUSC, Mohamed Benzouina. «L’Office procèdera au versement de ces bourses dès l’achèvement de la vérification de l’inscription des concernés dans l’un des établissements universitaires nationaux», poursuit-il.

Les autres critères sont maintenus inchangés, à savoir : être âgé au maximum de 26 ans, être inscrit dans un établissement universitaire public, être inscrit au titre de l’année universitaire suivant l’année de demande de la bourse, renouvellement régulier de l’inscription sur le portail minhaty.ma).

Une bourse spéciale dans le cadre de la mobilité

L’autre nouveauté prévue par le projet de décret est la création d’une bourse spéciale pour la mobilité entre établissements d’enseignement supérieur publics. Le nombre et la valeur des bourses spéciales, ainsi que les modalités de leur versement, seront fixés chaque année sur la base d’une décision conjointe des deux autorités gouvernementales chargées de l’enseignement supérieur et des finances.

Médias24 précise par ailleurs que la bourse dédiée à la mobilité concerne les étudiants tous cycles confondus inscrits dans les établissements d’enseignement supérieur publics ayant conclu une convention de coopération. Les étudiants souhaitant prétendre à cette bourse doivent répondre à deux critères : avoir validé au moins deux semestres d’études dans leur établissement originel et disposer d’un projet d’étude, de recherche ou de formation nécessitant l’utilisation des ressources et des infrastructures disponibles dans l’établissement d’enseignement supérieur public hôte.

600.000 bourses à l’horizon 2030

En réponse à une question autour de «la généralisation des bourses universitaires», émanant du groupe du Rassemblement national des indépendants (RNI), Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, a reconnu, en janvier dernier, qu’il reste encore énormément à faire. À noter qu’un effort appréciable a été fourni pour parvenir, cette année, au nombre de 421.000 bourses, en hausse de 20.000 bourses en comparaison avec l’année précédente.

Miraoui a estimé que «les bourses ne peuvent être systématiquement octroyées à toutes les catégories d’étudiants, dont le nombre total s’élève actuellement à 1,240 million dans les différentes institutions et filières». Il admet néanmoins qu’elles doivent être octroyées à un nombre plus large d’étudiants, à condition de justifier leur situation sociale. Le gouvernement ambitionne d’octroyer, selon Miraoui, pas moins de 600.000 bourses à l’horizon 2030, et ce, si le nombre des étudiants reste stable.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 6 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

bourses universitaires

Le bonheur au travail, réellement important au Maroc ?

Ce n’est qu’à partir du 18ᵉ siècle que l’idée de bonheur commence à être associée au travail. Le travail est devenu, fin du 19ᵉ siècle, un a…
bourses universitaires

Salon du cheval d’El Jadida : immersion dans l’univers de la Tbourida

Connue sous le nom de «fantasia», la Tbourida est bien plus qu'un simple spectacle équestre. C'est un héritage culturel du Maroc, enraciné d…
bourses universitaires

Salon d’El Jadida : le cheval plus qu’une passion

Depuis des millénaires, le cheval a toujours été un compagnon fidèle de l'Homme. Tantôt utilisé pour le transport, dans les batailles ou enc…
bourses universitaires

Reconstruction des zones sinistrées : avancées et projets clés

Le 2 octobre 2024, la commission interministérielle s’est réunie pour évaluer l’avancement du programme de reconstruction des zones sinistré…
bourses universitaires

Affaire Al Khaïr : l’histoire d’une escroquerie financière sans précédent

C’est une affaire qui défraye la chronique. L’affaire Al Khaïr révèle l'une des plus grandes escroqueries financières de l’histoire du pays.…
bourses universitaires

Education : grève nationale des enseignants le 5 octobre

L’année dernière, le système éducatif marocain est resté bloqué pendant trois mois à cause d’un bras de fer qui avait opposé le gouvernement…
bourses universitaires

Le CSEFRS fait le point sur la situation de l’éducation nationale

Le système éducatif marocain a connu des réformes majeures ces dernières années, dans le cadre de la vision stratégique 2015-2030 et de la m…
bourses universitaires

Grèves des étudiants en médecine : une issue partielle !

Après dix mois de lutte, les représentants des étudiants en médecine et en pharmacie ont annoncé avoir trouvé un accord avec le ministère de…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire