L’entrepreneuriat vu par l’Observatoire marocain des très petites, petites et moyennes entreprises (OMTPME)
Entreprise (image d'illustration) © depositphotos
L’emploi des jeunes reste un défi majeur en Afrique et le Maroc ne fait pas exception à la règle. Face à la capacité limitée du marché de travail pour offrir des possibilités d’emploi décent aux jeunes, il est nécessaire de promouvoir de nouvelles stratégies permettant à ces derniers de créer leurs emplois et contribuer positivement à l’économie et à la société. L’entrepreneuriat est de plus en plus reconnu comme une stratégie clé pour libérer donc le potentiel productif et innovant d’une jeunesse qui ne demande que ça. À cet effet, le gouvernement a mis en place toute une batterie de mesures pour l’amélioration de la culture entrepreneuriale en vue d’encourager la création de l’entreprise. C’est dans ce sens que l’Observatoire marocain pour les très petites et moyennes entreprises (OMTPME) a réalisé une étude sur le tissu entrepreneurial national.
Lire aussi : Entrepreneuriat féminin : signature d’une convention de partenariat pour le programme « She Industriel »
Au Maroc, la plupart des très petites et moyennes entreprises ont des effectifs de moins de 10 salariés. Cette prédominance est constante dans le tissu entrepreneurial marocain, quelles que soient les régions, avec des taux qui varient entre 80 à 95%. Il faut noter aussi que les jeunes entreprises, dont l’âge ne dépasse pas cinq ans, constitue plus de la moitié du tissu productif, voire jusqu’à deux tiers dans certaines régions.
Alors que la petite taille et le manque d’expérience rendent les entreprises vulnérables face aux crises, les chiffres de l’OMTPME au titre de l’année 2022 viennent confirmer encore la tendance inquiétante qui se poursuit avec acuité depuis le déclenchement de la crise sanitaire. Selon l’Observatoire, six sur les neuf régions étudiées affichent des tendances négatives en matière d’entrepreneuriat avec des baisses du nombre des entreprises créées allant de 2,2% jusqu’à 34,5% en glissement annuel.
Baisse de création et hausse des dissolutions d’entreprises
Seules trois régions font l’exception, il s’agit de Casablanca- Settat, Marrakech-Safi et Béni Mellal-Khénifra. Elles affichent respectivement des hausses modérées de 1,3%, 3,4% et 4,7% du nombre des entreprises créées entre 2021 et 2022. L’Observatoire souligne que sur les neuf régions étudiées, la construction est le premier secteur d’activité qui intègre de nouveaux acteurs variant entre 30 et 50% en fonction des régions.
Les auteurs du rapport attirent l’attention sur le statut de ces entreprises nouvellement créées, près des deux tiers sont des sociétés à responsabilité limitée à associé unique (SARL-AU), avec une prévalence avoisinant les 60% au niveau national. Le rapport pointe du doigt un fait inquiétant qui est le ralentissement de la création de nouvelles entreprises et une montée de la dissolution de celles préexistantes.
Lire aussi : Coopération Sud-Sud : accord entre l’ANAPEC et l’ANPE Togo pour booster l’employabilité
En 2022, le nombre d’entreprises qui ont cessé leurs activités, a augmenté dans l’ensemble des régions étudiées, avec des hausses significatives pouvant aller jusqu’à 10,8% à Casablanca-Settat ou encore jusqu’à 80% à Marrakech-Safi. Pour le cas de la région de Casablanca-Settat, l’institution indiqué que 22.582 petites et moyennes entreprises ont été créées en 2021, soit une progression annuelle de 17,3%. Avec deux secteurs d’activités que sont le commerce et la construction qui représentent plus de 52% des entreprises nouvellement créées.
Par contre, celles en cours de dissolution ont connu une augmentation de 41,5% en 2021, en glissement annuel et la préfecture de Casablanca en compte 83,3%. Par secteur d’activité, l’étude de l’OMTPME montre qu’en 2021, 35,1% des entreprises de personnes morales (EPM) en cours de dissolution opèrent dans les sections «commerce et réparation d’automobiles et de motocycles». L’étude révèle également qu’en 2021, près de 35% des entreprises des sociétés en cours de liquidation ont entre deux et cinq ans d’existence dans la région.
Concernant les autres régions, les taux varient entre 20 et 40%, avec une seule exception : Tanger-Tétouan-Al Hoceima, où le nombre des défaillances d’entreprises ressort en recul de 22% pour 2022.
Tension de trésorerie dans les TPME
La vague des défaillances en 2022 démontre les défis croissants auxquels sont confrontées les TPME, qui luttent de plus en plus pour survivre. Même pour celles qui parviennent à tenir, la situation reste difficile. Les données de l’OMTPME soulignent que ces entreprises subissent une détérioration continue de leur situation financière, leurs trésoreries s’amenuisant. Dans plus de la moitié des régions, le nombre de TPME rapportant une trésorerie positive est en baisse. Même si une partie de ces entreprises rapporte une amélioration par rapport à 2020, les rapports régionaux révèlent des problèmes de liquidité, avec des ratios moyens de liquidité générale des microentreprises souvent en dessous du seuil acceptable de 1% (reflétant la capacité à couvrir les dettes à court terme).
Lire aussi : Santé : l’OIT et l’OFPPT décidés à étendre leur collaboration
L’accès au financement reste un défi majeur pour les TPME marocaines. Les données de l’OMTPME mettent en lumière ces difficultés, les fonds propres et les crédits auprès des associés demeurant les principales sources de financement. La part des crédits bancaires dans les passifs des TPME reste limitée, oscillant entre 10 et 15% dans la plupart des régions, sans dépasser les 20%.
En revanche, la dette envers les associés représente une part significative des passifs des entreprises, atteignant jusqu’à 40% dans certaines régions. Les rapports régionaux soulignent un autre obstacle lié à l’accès au financement dû à l’âge des entreprises. Les entreprises ayant plus de dix ans d’existence accaparent généralement la majorité des crédits, pouvant aller jusqu’à 70% de l’encours total dans certaines régions. Cet obstacle est encore plus marqué pour les entreprises dirigées par des femmes, avec des parts parfois inférieures à 2% de l’encours global des crédits.
Quand la croissance des recettes ne freine pas le déficit
Économie - L'exécution budgétaire du Maroc a montré des signes de tensions financières, avec un déficit qui s’est creusé de 11,6 MMDH par rapport à la même période en 2023.
Mbaye Gueye - 20 décembre 2024Le besoin de financement du Trésor en légère baisse à fin novembre
Économie - À fin novembre 2024, le besoin de financement du Trésor s’est établi à 55,9 MMDH, contre 59,2 MMDH à la même période en 2023.
Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024Légère hausse de l’inflation en novembre 2024
Économie - En novembre 2024, l’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,8% par rapport à novembre 2023, selon le HCP.
Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024Tanger-Tétouan-Al Hoceima : plus de 9.700 entreprises créées au T3-2024 (OMPIC)
Économie - Selon l’OMPIC, 9.761 entreprises ont été créées dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima durant les neuf premiers mois de 2024.
Mbaye Gueye - 20 décembre 202412-18 décembre : le déficit de liquidité bancaire se creuse de 2,4%
Économie - Le déficit de liquidité bancaire au Maroc s'est creusé de 2,4%, atteignant 138,9 milliards de dirhams.
Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024Délais de paiement : l’amende réajustée au nouveau taux directeur
Économie - La Direction générale des Impôts (DGI) a annoncé que les factures dont le délai de retard du paiement commence à partir du 1er décembre 2024, sont passibles d’une amende pécuniaire fixée au nouveau taux directeur (TD) de Bank Al-Maghrib (BAM).
Mbaye Gueye - 20 décembre 2024Casablanca-Pékin : RAM relance sa liaison directe
Économie - La RAM relancera sa ligne directe Casablanca-Pékin dès le 20 janvier 2025, ce qui renforce des liens entre le Maroc et la Chine.
Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024Essaouira : Akhannouch préside le développement de la station Mogador
Économie - Akhannouch a présidé à Essaouira une cérémonie de signature d’une convention pour le développement de Mogador.
Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024Les oasis : une richesse fragile à préserver
Économie - Les oasis abritent un patrimoine culturel et naturel inestimable maiss subissent une pression croissante, en raison de la baisse des ressources en eau.
Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024Tourisme : Marrakech affiche déjà presque complet pour le Nouvel An
Économie - La plupart des grands hôtels de la ville ocre affichent déjà des taux de réservation qui se rapprochent des 70%.
Manal Ben El Hantati - 28 novembre 2022Qu’est-ce que le “Flash crash” ?
Rédaction LeBrief - 27 mars 2024PLF 2025 : un budget tourné vers l’avenir social et économique
Économie - Le PLF 2025 a été adopté vendredi par la Chambre des représentants avec 171 voix en faveur, 56 contre et une abstention.
Ilyasse Rhamir - 15 novembre 2024Chambre des conseillers : la première partie du PLF-2025 a été adoptée à la majorité
Économie - La Chambre des conseillers a adopté à la majorité la première partie du Projet de loi de finances (PLF) pour l'exercice 2025.
Mbaye Gueye - 3 décembre 2024Dolidol décroche la certification ISO 45001 V 2018
J.R.Y - 16 mars 2021Économie nationale en 2023 : quelles perspectives de reprise ?
Économie - Quelles sont donc les perspectives de reprise de l'économie nationale dans un contexte d'incertitudes ?
Manal Ben El Hantati - 23 janvier 2023Hydrogène vert : le Maroc s’engage dans la transition énergétique
Économie - Nizar Baraka a souligné le potentiel du secteur portuaire dans la transition vers des alternatives utilisant l'hydrogène vert.
Chaima Aberni - 15 janvier 2024