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L’école marocaine, un rêve empreint d’inégalité

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Image d'illustration. DR Depositphotos

Malgré des avancées notables, le Maroc continue de faire face à des disparités éducatives importantes. Entre inégalités sociales, géographiques et parfois même de genre, un nouveau rapport de l’Organisation des Nations unies met en lumière les défis que le pays doit relever pour garantir à chaque enfant un accès équitable à l’éducation.

Le Maroc, à l’instar de nombreux pays arabes, se heurte à des disparités significatives en matière d’éducation. Selon un rapport de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (ESCWA), ces inégalités se manifestent principalement entre enfants de milieux socio-économiques aisés et défavorisés, entre zones rurales et urbaines, et, dans une moindre mesure, entre filles et garçons.

Ce policy brief intitulé «Éducation dans les pays arabes : Combler les écarts pour qu’aucun enfant ne soit laissé pour compte » met en avant les obstacles qui freinent l’accès à une éducation universelle dans la région. Il révèle que les inégalités au Maroc sont alimentées par une combinaison de facteurs socio-économiques, allant des disparités dans l’accès aux infrastructures éducatives à des stratégies de survie des ménages modestes qui, parfois, priorisent le travail des enfants au détriment de leur scolarisation.

Des écarts marqués entre riches et pauvres

L’une des inégalités les plus préoccupantes concerne la différence d’accès à l’éducation entre enfants issus de milieux aisés et défavorisés. Au Maroc, le taux net de scolarisation à l’école primaire atteint 97% pour les enfants des foyers les plus aisés, contre seulement 77% pour ceux des foyers économiquement modestes. Cet écart de 20 points de pourcentage reflète des réalités contrastées, là où certains enfants bénéficient de ressources éducatives modernes, d’un environnement stable et de soutien familial, d’autres doivent affronter des obstacles multiples, notamment un manque d’écoles de qualité ou de matériel pédagogique.

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Cette disparité se retrouve également dans d’autres pays arabes, mais le Maroc figure parmi les cinq États les plus touchés, avec le Soudan, le Yémen, les Comores et l’Irak. Ces inégalités, bien qu’alarmantes, soulignent la nécessité d’une approche systématique pour réduire ces écarts et briser le cycle intergénérationnel de la pauvreté.

Rural contre urbain : l’inégalité géographique

Le rapport met également en lumière un fossé géographique important. En milieu urbain, 96 % des enfants fréquentent l’école primaire, contre 83% seulement dans les zones rurales, soit une différence de 13 points de pourcentage. Cette disparité s’explique par plusieurs facteurs, le manque d’infrastructures scolaires adaptées dans les régions éloignées, la difficulté d’accès aux écoles pour les enfants vivant dans des zones reculées, et parfois une pénurie d’enseignants qualifiés.

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Les zones rurales souffrent également d’un environnement socio-économique moins favorable à l’éducation. Les familles vivant dans ces régions sont souvent confrontées à des priorités de survie, ce qui peut inciter à retirer les enfants de l’école pour les impliquer dans des activités économiques ou domestiques.

Des progrès notables pour les filles, mais un chemin à parcourir

En dépit de ces défis, le Maroc a accompli des avancées significatives en matière d’éducation des filles. Entre 1999 et 2013, leur taux de scolarisation a bondi de 28%. Ces progrès sont le fruit de politiques ciblées visant à encourager l’accès des filles à l’éducation, notamment dans les zones rurales où elles étaient historiquement les plus désavantagées.

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Cependant, si l’écart de genre semble s’atténuer dans le primaire, des inégalités subsistent dans les niveaux d’enseignement supérieur et dans certains domaines d’études, où les normes culturelles et les attentes sociales continuent de peser sur les choix éducatifs des jeunes filles.

Investir dans l’éducation pour un avenir durable

Le rapport de l’ESCWA rappelle qu’investir dans l’éducation ne se limite pas à augmenter les budgets alloués au secteur. Il s’agit aussi de mettre en œuvre des politiques inclusives et innovantes pour réduire les disparités. Des initiatives comme la distribution de bourses scolaires, la construction d’écoles dans les zones rurales et le renforcement de la formation des enseignants peuvent jouer un rôle clé.

Ces efforts, souligne le rapport, auront un effet multiplicateur. En réduisant les écarts éducatifs, le Maroc pourrait non seulement améliorer sa position dans divers indices de développement, mais aussi renforcer la cohésion sociale, promouvoir l’égalité des sexes et jeter les bases d’un développement durable.

Pour y parvenir, il sera crucial de s’inspirer des expériences réussies d’autres pays, notamment ceux qui ont su réduire les inégalités éducatives en adoptant des approches innovantes et inclusives.

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Le Maroc, bien qu’ayant enregistré des progrès notables dans certains domaines, doit encore relever de nombreux défis pour garantir une éducation équitable pour tous. Les inégalités entre riches et pauvres, urbains et ruraux, et dans une moindre mesure, entre garçons et filles, montrent qu’il reste du chemin à parcourir.

Cependant, ces défis peuvent être transformés en opportunités si le pays continue d’investir dans des politiques éducatives inclusives et efficaces. Garantir à chaque enfant l’accès à une éducation de qualité, indépendamment de son milieu social ou géographique, n’est pas seulement une question de justice sociale, c’est aussi une condition essentielle pour le développement futur du pays.

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