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Comme l’accoutumée, le Haut-Commissaire au plan, Ahmed Lahlimi Alami, s’est livré à l’habituelle présentation du Budget économique prévisionnel pour l’année qui débute. Sans langue de bois, Lahlimi a fait un exposé retraçant le contexte international et les incertitudes entourant la conjoncture durant les mois à venir. Mondialement, les perspectives ne sont pas bonnes avec la possible entrée en récession des principaux partenaires commerciaux, un durcissement des conditions financières internationales et le maintien des prix à des niveaux élevés. Le commerce mondial devrait ralentir (+1,6% en 2023 après +4% en 2022). Résultat : la demande mondiale adressée au Maroc devrait reculer (+3,2% en 2023 contre +7,6% en 2022).
Si le ciel est clément…
«La valeur ajoutée du secteur primaire afficherait une hausse de 9% en 2023, sous l’hypothèse d’un déroulement conforme à une campagne agricole moyenne notamment au cours des saisons hivernales et printanières. Les risques du retour du spectre de la sécheresse après la pluviométrie relativement abondante pendant le mois de décembre 2022 sont encore probables», temporise Lahlimi. Le tableau n’est pas rose concernant les autres secteurs qui, d’après les prévisions du Haut-Commissariat au plan (HCP), connaîtraient une progression limitée à +2,7% en 2023. Le HCP avancent des arguments qui tiennent la route. Il évoque tout d’abord la dissipation des effets du rattrapage des branches du tourisme et du transport sur l’offre. Ensuite, il y a la demande étrangère qui reste peu dynamique pour les industries d’exportation. Enfin, la politique monétaire demeure peu accommodante pour espérer une hausse importante de valeur ajoutée des filières hors agriculture. Au final, l’économie nationale afficherait une progression de 3,3% en 2023 avec un taux d’inflation de 1,9%, conclut le HCP.
Pour rappel, Bank Al-Maghrib (BAM), tout comme le Fonds monétaire international (FMI), avaient annoncé un taux de croissance de 3% en 2023. La Banque mondiale prévoit quant à elle une croissance de 3,5% cette année pour le Maroc alors que le gouvernement a élaboré la loi de finances 2023 sur la base d’une hypothèse de croissance de 4%.
Lire aussi : Maroc : la Banque mondiale projette une croissance de 3,5% en 2023
Des prévisions et des recommandations
Dans sa présentation, Lahlimi a noté d’autres incertitudes qui pèseraient sur la croissance. Il a notamment fait référence au développement de la guerre en Ukraine, à l’évolution des taux d’intérêt, et aux risques épidémique et climatique. Selon lui, la demande intérieure continuerait à constituer le principal moteur de cette croissance, avec une hausse de 3,2%. Il table aussi sur une légère accélération de la consommation des ménages. Par contre, le HCP se montre plus prudent par rapport à la progression de l’investissement brut qui resterait modéré avec une part de 31,5% du PIB. Autre frein à l’investissement, la pression fiscale qui découle des nouvelles modifications des prélèvements de l’impôt sur les sociétés (IS), de l’élargissement de l’assiette fiscale et de la poursuite de la politique de resserrement monétaire.
Aux yeux de Lahlimi, il faut tout faire pour éviter que la croissance économique ne faiblisse pas plus. Pour y parvenir, il est indispensable de renforcer les investissements productifs. «Contrairement à ce que l’on croit généralement, ce sont les entreprises privées et les ménages qui jouent un rôle décisif dans la relance du capital physique, puisqu’ils assurent 66% de la formation brute de capital fixe globale en moyenne entre 2000 et 2019, au moment où l’investissement public n’assure que le tiers restant», a-t-il expliqué.
Lire aussi : HCP : zoom sur les perspectives économiques au Maroc
Qu’en est-il de l’objectif de croissance fixé par le NMD ?
Si le Nouveau modèle de développement (NMD) s’est fixé l’objectif de réaliser un taux de croissance moyen annuel de plus de 6% à l’horizon 2035. Aujourd’hui, on en est loin. Dans le sens, l’institution dirigée par Lahlimi a entamé l’évaluation des efforts à déployer pour replacer nos perspectives économiques dans un sentier de croissance plus durable, plus inclusive et plus résiliente. Le Haut-Commissaire a promis de présenter tous les éléments prospectifs lors d’un prochain séminaire avec un débat approfondi sur la question. Il a tout de même précisé que trois scénarios ont été étudiés. «Le premier scénario, de type « Tendanciel », projette les perspectives de croissance à l’horizon 2035 en reprenant les caractéristiques structurelles de l’économie nationale telles qu’observées sur les dernières années. Le deuxième appelé « Souhaitable » évalue les efforts à déployer pour réaliser les objectifs fixés par le NMD (…) Un dernier scénario dit « Réalisable » est simulé afin d’évaluer les efforts à mettre en œuvre, en prenant en compte les capacités de financement possibles de l’économie marocaine pour hisser la croissance»… À suivre.
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