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Le symposium de la finance participative revient pour une deuxième édition du 16 au 18 mars. C’est un espace de rencontres commerciales visant la promotion de l’image des banques participatives.
Le coup d’envoi a été donné hier par Abderrahmane Lahlou, président de l’Académie de la finance participative (APAF), organisatrice de l’événement. Dans son allocution, il est revenu sur les objectifs de ce rendez-vous et les enjeux d’un écosystème naissant au Maroc, cinq ans après son lancement en définissant les principaux défis à relever pour améliorer la performance du secteur.
Lire aussi : APAF : Abderrahmane Lahlou dresse les objectifs du Symposium de la finance participative
Des progrès notables, mais encore des défis à relever
Après cinq ans d’existence, le bilan s’avère prometteur pour le secteur de la finance participative, qui se positionne de manière progressive et sûre sur le marché, en témoigne les chiffres révélés par le président de l’Académie de la finance participative.
Aujourd’hui, ce secteur émergent comprend, depuis son existence et jusqu’en novembre 2022, huit institutions bancaires, en plus d’une fenêtre de garantie de financement participatif et quatre compagnies d’assurance takaful.
Quant au réseau des banques participatives, il a atteint 187 agences. Un chiffre qui représente 3% du nombre d’agences bancaires au Maroc. En outre, 182.000 comptes bancaires ont été ouverts dans les banques participatives, représentant 1% du nombre total de comptes bancaires au Royaume.
Pour le financement total (y compris les marges Mourabaha), il est élevé à environ 23,1 milliards de DH (MMDH), ce qui donne un taux de couverture du financement par les dépôts de 37%. La part de l’immobilier Mourabaha reste la plus forte avec 87% du montant total, contre 6% pour le véhicule et 7% pour l’équipement Mourabaha.
La progression est certes notable, mais elle demeure toutefois insuffisante. Dans son discours, Abderrahmane Lahlou a soulevé une véritable problématique qui reste cependant à résoudre par les banques participatives pour améliorer leur performance. C’est celle des dépôts.
En effet, le secteur bancaire participatif a collecté, jusqu’en novembre dernier, 8,6 MMDH de dépôts à vue, soit 0,79% du total des dépôts bancaires, dont 2,3 MMDH de dépôts d’investissement.
Une situation qui n’est pas confortable et qui met la pression sur les fondamentaux des banques, les privant ainsi de ressources nécessaires pour faire encore plus de performances. Pour Lahlou, le principal défi aujourd’hui est d’encourager les ménages à créer des comptes et à les alimenter pour atteindre l’équilibre entre les crédits et les dépôts.
«Les enquêtes montrent que la plupart des citoyens considèrent ces banques comme des sociétés de financement vers lesquelles ils se tournent pour financer leur maison ou leur voiture au lieu de les percevoir comme des banques autonomes qui fournissent tous les services bancaires. Pour cette raison, les banques participatives se voient tenues de s’efforcer davantage à améliorer l’offre proposée aux clients et de diversifier les services qui attirent l’ouverture et l’alimentation de comptes», a-t-il expliqué.
Lire aussi : «Takaful» : comment se portent les banques participatives marocaines ?
Cibler les PME
Les banques participatives sont restées focalisées sur les particuliers, à l’exception de certaines d’autres qui commercialise le « Salam », un produit de financement de besoin en fonds de roulement pour les TPE/PME.
Mais selon Abderrahmane Lahlou, le financement de l’entreprise ne représente que 5% du financement de la banque, alors que la valeur ajoutée se trouve plutôt dans les entreprises.
Un volet qu’il faudra selon lui développer pour mieux accélérer le développement du secteur. Pour cela, une séance de discussion sur ce que la finance participative peut apporter à l’entreprise figure dans le programme de ce symposium, avec la participation de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).
Durant ces trois jours, des échanges sur les expériences du marché de la banque et des produits participatifs auront aussi lieu, s’appuyant notamment sur les expériences des pays qui ont précédé le Maroc dans ce secteur, comme la Malaisie, l’Arabie saoudite, la Tunisie ou encore la Turquie.
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