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Le soft power au service du Maroc

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Les Lions de l’Atlas défilent en bus dans les rues de Rabat. © DR

Au-delà du côté sportif de l’exploit des Lions de l’Atlas lors du Mondial qatari, cette performance historique a des incidences positives sur l’image du Maroc à l’international. Elle a d’ailleurs déjà servi de bonne publicité à la marque Maroc, mais il est aujourd’hui nécessaire d’en profiter pour booster encore plus l’image et la notoriété du pays.

On parle de soft power dans le monde du sport depuis de nombreuses années, à l’image de ce que font récemment les pays du golfe qui ont réussi à marquer des points, avec notamment le rachat des grands clubs européens, l’organisation de la Coupe du monde ou encore l’accueil de plusieurs grands événements sportifs.

Nul ne peut donc nier aujourd’hui l’importance stratégique du sport et du football en particulier, devenu un facteur majeur de soft power. Au Maroc, la situation revêt une importance particulière, surtout après l’exploit des Lions de l’Atlas en Coupe du monde 2022 au Qatar. L’heure est à l’exploitation du potentiel.

Lire aussi : Mondial 2022 : «On peut compter sur le Maroc pour capitaliser sur ce parcours remarquable»

Le sport, arme de Soft Power

Une invention américaine, le soft power est un outil de politique qui permet de façonner les perceptions, de donner une autre image à travers plusieurs moyens, dont le sport qui est bel et bien un phénomène aux enjeux plus complexes qu’il n’y paraît.

Une stratégie qui touche beaucoup de domaines tels que la réputation de l’État, l’attractivité de sa culture, ses performances économiques ou encore le rayonnement de ses idées. Il semble donc logique que certains acteurs le perçoivent comme une forme de puissance à fort potentiel.

En effet, le sport est un des rares phénomènes capables de rassembler autant de cultures différentes autour d’une même passion. Le cas du football est d’ailleurs le plus marquant, étant donné que la FIFA, l’organisation internationale du football, compte plus de pays membres que les Nations Unies (211 fédérations nationales de football contre 193 États membres del’ONU).

Et si le football est devenu une vitrine considérable à l’échelle du monde entier, c’est surtout grâce à sa popularité. C’est devenu une marque, un enjeu économique majeur et un vecteur de puissance.

Lire aussi : 4e place au Mondial : à l’origine de l’exploit 

Le Maroc et son soft power

Il est à souligner que le soft power du Maroc a été largement porté par son parcours historique en Coupe du monde qui s’est avérée être un triomphe pour le pays, sur le terrain et en dehors. Les performances des Lions de l’Atlas n’ont d’ailleurs fait que renforcer son image et sa réputation internationale.

Le rôle joué par les athlètes marocains Said Aouita et Nawal Moutawakil à l’époque est aussi un bon exemple à citer dans le rayonnement du Maroc et la promotion de son image, tout comme l’exploit de l’équipe nationale en 1986 au Mexique.

Depuis quelques années, le Maroc a opté pour une stratégie diplomatique sportive très visible, en renforçant sa présence au sein des instances africaines et internationales permettant de faire entendre la voix marocaine. On pense notamment au patron de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Fouzi Lekjaâ, qui fait partie des membres du comité exécutif de la FIFA ou encore Bouchra Hajij, présidente de la Fédération royale marocaine de volleyball (FRMV) et qui est à la tête de la Confédération africaine de la discipline.

Par ailleurs, l’organisation des événements sportifs est une touche indispensable pour le rayonnement du pays organisateurs. En effet, la réussite d’un grand événement confère au pays le statut de puissance, au moins symbolique, et en conséquence le pays devient attrayant. De nombreux intérêts que l’on peut qualifier de stratégiques se cachent derrière ces manifestations.

Le Maroc a d’ailleurs mis en place une politique volontariste dans l’accueil des compétitions continentales, voire internationales. En exemple, l’organisation prochaine de la Coupe du monde des clubs. Qu’il s’agisse de la cérémonie d’ouverture ou de la semaine de la compétition, une bonne organisation, une cérémonie impressionnante et des résultats satisfaits du représentant marocain, le Wydad, permettront de faire de cet événement international une véritable vitrine pour les deux villes hôtes, Rabat et Tanger.

En outre, confier l’organisation d’un tel événement au Maroc est un gage de qualité, mais surtout de sureté pour la FIFA. En plus, cela permettra au Maroc de gagner en notoriété dans sa compétition avec les cinq prétendants à l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations 2025.

Lire aussi : Classement FIFA : le Maroc 1er africain et 11e mondial

Quelles retombées ?

Le sport fait partie des secteurs clefs définis par le Maroc pour renforcer son image de marque à l’international. Et l’exploit du Maroc en Coupe du monde ne peut être en effet qu’une étape sur la voie du succès qui devrait s’étaler dans la durée.

L’organisation des rencontres sportives à dimension internationale est l’opportunité pour le Royaume de se développer sur le plan économique et culturel, même si cela nécessite évidemment des fonds financiers conséquents.

Sur ce volet, le Maroc se positionne comme l’un des chasseurs d’organisation de compétitions sportives, puisque les retombées économiques ne sont pas liées uniquement à l’événement organisé en soi, mais aussi aux investissements divers et à la mise en valeur du tourisme local.

Enfin, le soft power sportif se veut un mécanisme diplomatique à même de conforter le leadership du Royaume à l’étranger, notamment en matière de préservation des acquis nationaux et à leur tête la question du Sahara.

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