Infirmiers. © DR
Dans le secteur de l’éducation comme dans celui de la santé, les grèves se multiplient avec des demandes diverses, soulignant l’urgence d’élaborer de nouvelles réformes. Actuellement, c’est le personnel de santé qui est au premier plan des manifestations, revendiquant notamment une meilleure indemnisation pour les risques professionnels et des améliorations dans les modalités de promotion et de progression de carrière.
Bien que des accords aient été signés, comme celui du 22 février 2022 entre le ministère de la Santé et les syndicats, promettant une augmentation de salaire pour les infirmiers et les techniciens de santé, et l’accord de principe du 29 décembre 2023 pour une hausse salariale plus générale, ces engagements semblent ne pas avoir été concrétisés.
Les infirmiers et techniciens de santé constatent ainsi que leurs droits ne sont pas respectés. Par exemple, certains retraités restent bloqués à l’échelon 10, ou des infirmiers échouant à leur concours d’aptitude professionnelle sont contraints d’attendre de longues années avant de pouvoir le repasser. De plus, alors que d’autres catégories ont bénéficié d’une revalorisation salariale, les infirmiers et techniciens de santé ont été laissés pour compte.
Il faut rappeler que pendant la crise du Covid-19, ces professionnels de santé étaient en première ligne, assurant les campagnes de vaccination et travaillant bien au-delà de leurs horaires habituels, y compris dans des régions éloignées. Cette situation a largement contribué à leur décision de manifester pour faire valoir leurs droits.
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Revendications syndicales
Le syndicat du secteur de la santé a formulé des demandes précises concernant les conditions de travail et la rémunération de ses membres. Il revendique avant tout une hausse des salaires, suggérant une augmentation minimale de 3.000 DH. Parallèlement, il souhaite harmoniser les indemnités pour risques professionnels à 4.000 DH pour l’ensemble du personnel, tout en proposant l’introduction des 13ᵉ et 14ᵉ mois de salaire pour chaque professionnel du secteur. Cette demande prend racine dans le dévouement exceptionnel des cadres de santé durant la crise de la Covid-19, où leur rôle essentiel a été clairement mis en évidence.
Le syndicat ne se limite pas à ces revendications salariales. Il insiste également sur la nécessité d’une réforme du système de promotion, préconisant une accélération du processus et une uniformisation des critères, basés sur la réussite à un examen professionnel après quatre ans de service. Il demande l’abolition de l’épreuve orale et la fin du système de quota, tout en plaidant pour une promotion basée sur les qualifications. De plus, il exige une clarification détaillée des déductions sur les salaires, incluant les pourcentages, les méthodes de calcul, et les procédures de contrôle. Enfin, une attention particulière est demandée pour les employés des Centres hospitaliers universitaires (CHU), avec la proposition d’un transfert du Régime collectif d’allocation de retraite (RCAR) vers la Caisse marocaine des retraites (CMR), incluant le règlement des arriérés liés aux promotions et aux rémunérations.
Mobilisation syndicale et réponse aux offres gouvernementales
Le syndicat a récemment publié un communiqué annonçant un plan de protestation national, motivé par ce qu’il perçoit comme de l’indifférence et du mépris du gouvernement envers les travailleurs de la santé, en particulier les infirmiers. Ces derniers se sont vus proposer une augmentation salariale de 800 DH net, une offre faite par le ministère lors d’une réunion de dialogue. La même proposition incluait une hausse de 600 DH net pour les administrateurs et techniciens. Par ailleurs, le ministère a promis d’améliorer les conditions de promotion en révisant le quota, les concours pour les grades supérieurs et la durée d’ancienneté requise pour la promotion.
Mustapha Chennaoui, secrétaire général du syndicat, exprime sa déception face à l’offre du ministère, déclarant qu’elle a été catégoriquement refusée lors de la réunion. Malgré l’espoir placé dans les résultats de la prochaine réunion, où une nouvelle proposition serait envisagée, le syndicat maintient son programme de protestation, incluant une grève nationale prévue pour le 24 janvier et des sit-in régionaux, ainsi que le port de brassards de protestation par les fonctionnaires à partir de mercredi.
Le syndicat encourage également d’autres organisations syndicales à se joindre à ce mouvement de protestation pour renforcer la pression sur le gouvernement.
Cependant, Khalid Ait Taleb n’est pas au bout de ses peines. Les étudiants en médecine se sont opposés à la réforme du cursus proposée par le ministère, qui visait à pallier le manque de ressources humaines en réduisant la durée des études d’un an. En réponse, ils ont choisi de boycotter les examens, marquant ainsi leur désaccord avec cette proposition.
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Une avancée dans les négociations
La réunion qui s’est tenue aujourd’hui, réunissant les représentants du ministère de la Santé et les employés du secteur de la santé, a permis de présenter une nouvelle offre gouvernementale. D’abord, l’offre comprend une hausse salariale notable. Elle propose une augmentation de 1500 DH nets mensuels pour les infirmiers et techniciens, en guise de compensation pour les risques professionnels. De même, une augmentation de 1200 DH nets par mois est prévue pour les administrateurs et techniciens. Cette revalorisation des salaires se fera en deux temps, avec une première tranche effective dès janvier 2025.
Ensuite, l’initiative introduit un nouveau grade pour l’ensemble du personnel de santé à partir de 2026. Cela concernera une large gamme de professionnels, incluant médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes et autres techniciens. Parallèlement, une amélioration des conditions de promotion, comme les examens et les quotas, est prévue, promouvant la reconnaissance des compétences et de l’ancienneté.
De plus, le plan prévoit des concours internes basés sur les qualifications, reflétant un engagement envers la valorisation professionnelle. Dans le même esprit, des statuts spécifiques seront créés pour plusieurs catégories de personnel, garantissant une meilleure adaptation aux besoins spécifiques de chaque métier.
La rédaction des textes juridiques nécessaires pour ces changements débutera dès février 2024, avec une échéance fixée à fin juillet. Ce processus législatif souligne la volonté d’ancrer ces améliorations dans la durée.
Parmi les autres mesures notables, citons l’augmentation de l’indemnisation pour les gardes et les permanences, ainsi qu’une allocation minimale de 1000 DH nets mensuels pour diverses catégories d’employés. De plus, une attention particulière est accordée à l’encadrement des stagiaires, avec une indemnisation dédiée.
Enfin, l’offre inclut le maintien du statut de fonctionnaire public, assurant la stabilité professionnelle. Les négociations se poursuivront pour aborder d’autres revendications, tant financières que non financières, démontrant un engagement continu dans le dialogue et l’amélioration des conditions de travail dans le secteur de la santé.
Réponses syndicales aux propositions gouvernementales
Reconnaissant que l’offre actuelle constituait une progression par rapport à la précédente, le délégué syndical a toutefois souligné la nécessité d’apporter des améliorations substantielles pour répondre adéquatement aux attentes des employés du secteur.
Premièrement, l’amélioration de l’offre financière du gouvernement. Cette demande va au-delà des augmentations salariales et indemnités proposées, appelant à une réévaluation plus profonde de la rémunération globale.
Deuxièmement, il a été demandé que toute hausse de salaire et d’indemnisation prenne effet dès janvier 2024, et non 2025. Cette modification viserait à accélérer les bénéfices pour les employés, soulignant l’urgence de répondre à leurs besoins financiers dans un délai plus court.
Troisièmement, la nécessité d’une équité pour les infirmiers assistants. Il a insisté pour que leurs conditions soient alignées sur les propositions déjà soumises par le syndicat, soulignant un désir de justice et de reconnaissance équitable au sein de toutes les catégories professionnelles.
Ensuite, concernant l’ajout d’années considérées pour les infirmiers et techniciens, le délégué a stipulé une résolution dans un délai ne dépassant pas deux mois. Cette condition reflète une volonté de régler rapidement des problématiques de longue date.
Enfin, il a été demandé de définir un calendrier précis pour la négociation des autres revendications, tant communes que spécifiques à certaines catégories. Cela témoigne d’un besoin de structure et de clarté dans la poursuite des pourparlers, visant à garantir que toutes les préoccupations seront abordées de manière exhaustive et dans des délais raisonnables.
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