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Le rôle du Conseil de la concurrence dans la gestion des concentrations économiques

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Conseil de la concurrence © DR

Dans l’univers complexe et dynamique des marchés économiques, le concept de concentration économique joue un rôle central, touchant à la fois les entreprises et les consommateurs. Le rapport du Conseil de la concurrence, «Lignes directrices relatives au contrôle des opérations de concentration économique», détaille comment la législation aborde et régule ces concentrations, essentielles pour assurer une concurrence équitable et prévenir les déséquilibres de marché. Et ce, en scrutant les mécanismes de fusion, d’acquisition et de prise de contrôle, ainsi que le rôle crucial du Conseil de la concurrence dans la surveillance des concentrations économiques.

La concentration économique joue un rôle important dans le paysage économique marocain, dictée par la loi n° 104-12. Celle-ci implique la fusion d’entreprises indépendantes ou l’acquisition de contrôle significatif sur d’autres entités. Elle veille en ce sens à maintenir une concurrence équitable. De par son approche exhaustive, le texte de loi précité tend à assurer à la fois l’équilibre du marché et la protection des intérêts publics.

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Définition et portée de la concentration économique

Dans le détail, la concentration économique est un concept clé dans le domaine de la réglementation des marchés. Elle est définie dans l’article 11 de la loi n° 104-12. Cette notion englobe les processus par lesquels des entreprises auparavant indépendantes fusionnent ou lorsqu’une entreprise ou une personne acquiert le contrôle déterminant sur une autre entreprise. La fusion peut résulter de la création d’une nouvelle entité ou de l’absorption d’une entreprise par une autre. L’acquisition de contrôle peut, quant à elle, se faire par la prise de participation au capital, l’achat d’éléments d’actifs, entre autres. 

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Régulation et analyse du contrôle de marché

Cette réglementation vise à assurer une concurrence saine et équitable en surveillant les modifications apportées à la structure du marché. Le contrôle, dans ce cadre, est caractérisé par la capacité d’influencer les décisions stratégiques d’une entreprise, au-delà de la simple gestion courante. Cela inclut des droits de propriété ou des contrats qui confèrent une autorité manifeste sur la composition, les délibérations ou les décisions des organes d’une entreprise. 

Ladite loi prend également en compte la durabilité des changements de contrôle. Ainsi, plusieurs opérations entre les mêmes entités se reproduisant sur une période de deux ans et entraînant un changement de contrôle seraient considérées comme une seule concentration économique. Cette approche vise à empêcher les entreprises de contourner la réglementation par des opérations successives qui, prises individuellement, pourraient ne pas déclencher de contrôle réglementaire.

Le Conseil de la concurrence analyse ces opérations, non seulement en se basant sur les éléments juridiques, mais aussi en tenant compte des circonstances de fait. Cette analyse globale est cruciale pour déterminer l’impact réel des opérations sur la structure du marché et pour assurer que toutes les concentrations économiques significatives soient soumises à une évaluation appropriée.  

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Processus de contrôle des concentrations économiques 

La procédure de surveillance des concentrations économiques, menée par le Conseil de la concurrence, se déroule en quatre phases distinctes :

  1. Présentation formelle de la notification : La première étape du contrôle des opérations de concentration économique implique une notification formelle et complète. L’acquéreur du contrôle ou les acquéreurs conjoints doivent soumettre cette notification, incluant des informations détaillées et exactes conformément à la réglementation. Des documents supplémentaires sont requis, et une redevance peut être appliquée. Une fois le dossier déposé, le Conseil examine sa conformité et envoie un accusé de réception. Un communiqué public est ensuite publié sur le site du Conseil et dans un journal d’annonces légales. Des options de notification simplifiée ou accélérée sont également disponibles selon les circonstances spécifiques de l’opération. 
  2. Examen de la concentration économique – Phase I : Dans la deuxième étape du processus de contrôle, le Conseil de la concurrence effectue un examen initial de la concentration, connu sous le nom de Phase I. Cette phase comprend l’évaluation de la probabilité d’atteinte à la concurrence et implique l’examen des dossiers de notification complets. Le Conseil dispose de 60 jours pour se prononcer sur l’opération, pouvant solliciter l’avis de tiers et réaliser des tests de marché. En fonction de l’évaluation, le Conseil peut autoriser, imposer des conditions, ou engager un examen plus approfondi (Phase II). Les décisions du Conseil sont publiées et communiquées aux autorités gouvernementales concernées.
  3. Examen approfondi de l’opération – Phase II : L’a troisième étape du processus est l’examen approfondi, ou Phase II. Cette phase implique une analyse détaillée des effets potentiels de la concentration sur la concurrence. Le Conseil peut demander des informations supplémentaires et organiser des auditions. Il évalue les arguments d’efficacité des parties et peut prolonger l’examen si des mesures correctives sont proposées. Les décisions finales incluent l’autorisation, l’interdiction ou l’ajournement de l’opération. Un rapport détaillé est préparé, et les parties ont accès au dossier pour exercer leurs droits de défense. Les décisions sont publiées officiellement et communiquées aux autorités gouvernementales. En l’absence de décision dans le délai imparti, l’opération est considérée comme approuvée. 
  4. Évaluation complémentaire jusqu’à la décision définitive : La quatrième étape du contrôle est cruciale. Après la réception du rapport d’évaluation, les parties concernées disposent de 20 jours pour formuler des réponses écrites et peuvent demander une audience orale. Le Conseil peut alors rendre une décision, basée sur les informations recueillies. Si le Conseil ou l’autorité gouvernementale juge nécessaire, une intervention pour des motifs d’intérêt général peut être invoquée. Enfin, les décisions du Conseil peuvent faire l’objet d’un appel devant les juridictions compétentes, offrant une dernière voie de recours aux parties concernées. 

Cette législation est un outil essentiel pour maintenir un environnement commercial équilibré, en veillant à ce que les concentrations économiques ne nuisent pas à la concurrence et, par extension, aux consommateurs. Elle reflète un engagement envers un marché dynamique et innovant, tout en protégeant les intérêts publics contre les risques potentiels de monopole ou de restriction de la concurrence. 

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