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Le moral des ménages continue de décliner, atteignant son niveau le plus bas depuis le lancement de l’enquête en 2008. C’est ce que révèlent les résultats de l’enquête permanente de conjoncture menée par le Haut-Commissariat au plan (HCP) au deuxième trimestre de 2023. L’indice de confiance des ménages (ICM) s’établit à 45,4 points, en baisse par rapport aux 46,3 points enregistrés au trimestre précédent et aux 50,1 points du même trimestre 2022. L’ICM prend en compte plusieurs éléments, tels que la perception de l’évolution du niveau de vie, du chômage, de l’opportunité d’acheter des biens durables et de la situation financière des ménages.
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Dégradation générale
Pendant le deuxième trimestre de 2023, 87,3% des ménages ont déclaré une dégradation de leur niveau de vie au cours des 12 derniers mois, tandis que seulement 10,0% ont indiqué qu’il était resté stable, et 2,7% ont rapporté une amélioration. Le solde d’opinion sur l’évolution passée du niveau de vie est demeuré négatif, atteignant son niveau le plus bas à -84,6 points, contre -81,5 points au trimestre précédent et -73 points au même trimestre de l’année précédente.
En ce qui concerne l’évolution future du niveau de vie, 53,4% des ménages s’attendent à une dégradation, tandis que 36,9% anticipent qu’il restera inchangé et seulement 9,7% prévoient une amélioration. Le solde d’opinion pour cet indicateur est à -43,7 points, traduisant une détérioration par rapport au trimestre précédent et à la même période de l’année précédente, où il était respectivement de -38,8 points et de -34,3 points.
Pour ce qui est du chômage, au second trimestre de 2023, 85,3% des ménages estiment qu’il augmentera durant les 12 prochains mois, tandis que seulement 4,9% s’attendent à une baisse. Le solde d’opinion reste ainsi négatif à -80,4 points, contre -81,4 points au trimestre précédent et -81,1 points il y a un an.
S’agissant des achats de biens durables, 78,8% des ménages estiment que le moment n’est pas propice pour effectuer de tels achats, tandis que seulement 9,9% considèrent qu’il est opportun. Le solde d’opinion reste négatif à -68,9 points, contre -69,8 points au trimestre précédent et -69,1 points il y a un an.
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Les finances dans le rouge
53,4% des ménages estiment que leurs revenus couvrent leurs dépenses, tandis que 44,0% s’endettent ou utilisent leur épargne, et seulement 2,6% parviennent à épargner une partie de leur revenu. Le solde d’opinion pour la situation financière actuelle des ménages reste négatif à -41,4 points, contre -42 points au trimestre précédent et -42,9 points il y a un an.
Interrogés sur l’évolution de leur situation financière lors des 12 derniers mois, 60,6% des ménages estiment qu’elle s’est détériorée, tandis que seulement 3,3% pensent qu’elle s’est améliorée. Le solde d’opinion pour cet indicateur reste négatif à -57,3 points, contre -57,2 points au trimestre précédent et -48,7 points il y a un an.
Interpellés sur l’évolution future de leur situation financière, 18,5% des ménages s’attendent à une amélioration, tandis que 56,9% prévoient qu’elle restera stable et 24,6% anticipent une détérioration. Le solde d’opinion pour cet indicateur demeure négatif à -6,1 points, traduisant une dégradation par rapport au trimestre précédent et à la même période de l’année précédente, où il était respectivement de -5,2 points et de -0,1 points.
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L’inflation plombe l’épargne
En plus de ces résultats, l’enquête fournit également des données trimestrielles sur d’autres aspects de la vie des ménages, tels que leur capacité à épargner et l’évolution des prix des produits alimentaires. Au deuxième trimestre de 2023, 10,3% des ménages prévoient d’épargner au cours des 12 prochains mois, tandis que 89,7% ne le prévoient pas. Le solde d’opinion pour cet indicateur reste négatif à -79,4 points, contre -76,1 points au trimestre précédent et -77,3 points il y a un an.
Concernant les prix des produits alimentaires, près de la totalité des ménages (98,1%) indiquent qu’ils ont augmenté lors des 12 derniers mois, tandis qu’une proportion insignifiante (0,1%) estime qu’ils ont diminué. Le solde d’opinion reste négatif à -98 points, par rapport à -98,7 points au trimestre précédent et -99,1 points il y a un an.
Enfin, pour ce qui est l’évolution future des prix des produits alimentaires, 72,5% des ménages s’attendent à une augmentation, tandis que 22,7% anticipent qu’ils resteront stables et seulement 4,8% pensent qu’ils réduiront. Le solde d’opinion pour cet indicateur est encore négatif à -67,7 points, contre -69,8 points au trimestre précédent et -74,3 points il y a un an.
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Tous ces chiffres soulignent une préoccupation généralisée parmi les ménages marocains quant à leur situation financière et leur capacité à maintenir leur niveau de vie. La baisse du moral des ménages reflète également une inquiétude persistante quant à l’avenir. L’enquête du HCP met par ailleurs en évidence des préoccupations quant à l’avenir. Les ménages se projettent dans un lendemain incertain avec une augmentation des charges, l’incapacité d’épargner et le gel des achats de biens durables. Le mot d’ordre revient sur toutes les bouches : «le moment n’est pas propice pour de tels investissements». De plus, la majorité des ménages estime que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, ce qui les amène à s’endetter ou à puiser dans leurs économies. Ces résultats soulignent l’importance de prendre des mesures pour soutenir les ménages et stimuler la confiance des consommateurs.
Méthodologie
Les résultats de l’enquête auprès des ménages, menée régulièrement par le HCP, mettent en lumière les perceptions des ménages sur différents aspects de leur situation. Les questions posées portent sur des aspects qualitatifs, avec trois options de réponses possibles : amélioration, stagnation et détérioration. Les évolutions sont évaluées sur une période de 12 mois et présentées sous forme de soldes, qui correspondent à la différence entre les pourcentages des réponses indiquant une amélioration et celles indiquant une détérioration. Il convient de noter que les niveaux de soldes ne sont pas interprétables directement, mais c’est plutôt leur évolution au fil du temps qui est analysée.
L’ICM est calculé en se basant sur sept indicateurs clés. Quatre d’entre eux sont liés à la situation générale, tandis que les trois autres concernent la situation spécifique de chaque ménage. Les indicateurs pris en compte sont les suivants : l’évolution passée du niveau de vie, les perspectives d’évolution du niveau de vie, les perspectives d’évolution du nombre de chômeurs, l’opportunité d’achat de biens durables, la situation financière actuelle des ménages, l’évolution passée de leur situation financière, et l’évolution future de leur situation financière.
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