Le Maroc a exprimé son soutien à la plainte déposée par l’Afrique du Sud contre Israël, pour génocide dans la bande de Gaza, depuis le 7 octobre. Cette action en justice a été initiée à la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye, où le procès a commencé et devrait durer plusieurs années.
L’aspect notable de cette affaire réside dans le fait qu’Israël, qui boycotte traditionnellement la CIJ, a accepté de se défendre devant cette cour pour la première fois. La plainte sud-africaine, comprenant 84 pages, allègue qu’Israël a commis des actes génocidaires visant à détruire une partie substantielle de la population palestinienne dans la bande de Gaza.
Cette affaire sera examinée par quinze juges de renommée mondiale, parmi lesquels se trouve le juriste marocain Mohamed Bennouna. Ce dernier, diplômé de l’Académie de droit international de La Haye et membre de l’Institut de droit international, a également occupé des postes diplomatiques de haut niveau.
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La première audience
Lors de la première audience, l’équipe juridique de l’Afrique du Sud a présenté une liste de mesures provisoires demandées à l’encontre d’Israël, notamment la suspension immédiate des opérations militaires à Gaza et la garantie de l’accès à la nourriture et à l’eau pour les Palestiniens.
Selon Pretoria, Israël a enfreint ses engagements en vertu de la Convention des Nations unies sur le génocide, signée après l’Holocauste en 1948. Les avocats sud-africains soutiennent que la campagne de bombardements menée par Israël vise à «la destruction de la vie des Palestiniens» et a plongé de nombreuses familles palestiniennes «au bord de la famine».
Les défenseurs de la plainte estiment que la CIJ dispose de preuves solides pour étayer l’accusation d’actes génocidaires, bien que les génocides ne soient généralement pas annoncés à l’avance.
De son côté, Israël a réagi avec véhémence à cette accusation, qualifiant l’affaire d’«absurde» et accusant l’Afrique du Sud de jouer le rôle de «bras juridique du Hamas».
Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a déclaré que le pays était accusé de génocide alors qu’il combat lui-même un génocide, faisant référence aux menaces sécuritaires perçues par Israël dans la région. L’affaire est suivie de près et suscite des réactions internationales et un intense débat sur la scène mondiale.