Temps de lecture : 6 minutes
Temps de lecture : 6 minutes
Temps de lecture : 6 minutes
Dans un monde de plus en plus numérisé, l’intelligence artificielle (IA) est au cœur des stratégies de développement des économies modernes. Le Maroc, conscient du potentiel qu’offre cette technologie, a lancé plusieurs initiatives pour dynamiser son secteur numérique. La ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Amal El Fallah Seghrouchni, a récemment présenté à Lisbonne les avancées du pays dans ce domaine. Avec la stratégie «Maroc Digital 2030», le Royaume aspire à devenir un pôle de compétitivité numérique en Afrique et à renforcer l’intégration de l’IA dans son économie. Cet article explore les efforts du Maroc pour promouvoir l’IA, ses objectifs ambitieux et les défis qu’il doit relever pour transformer son écosystème numérique.
«Maroc Digital 2030» : enjeu et stratégie de taille
La mise en place de la stratégie «Maroc Digital 2030» constitue un jalon décisif dans l’évolution de l’économie numérique du Royaume. Lancée en septembre 2024, cette initiative vise à propulser le Maroc parmi les pays les plus avancés dans l’adoption des technologies numériques, notamment l’intelligence artificielle. Selon la ministre Amal El Fallah Seghrouchni, cette stratégie prévoit la création de 240.000 emplois directs d’ici 2030, en grande partie grâce à l’expansion du secteur numérique. L’objectif est d’accélérer la numérisation des services publics, de renforcer l’économie numérique et de positionner le Maroc comme un hub technologique de référence en Afrique et au Moyen-Orient.
Parmi les mesures phares de cette stratégie, le soutien à l’innovation dans le domaine de l’IA occupe une place centrale. Le Royaume s’efforce de créer un écosystème propice au développement de startups technologiques spécialisées, tout en attirant des entreprises internationales du secteur. Le renforcement de l’éducation et de la recherche en IA fait également partie des priorités, afin de former des compétences locales capables de répondre aux besoins croissants du marché. Cette vision est soutenue par l’initiative du « Mouvement IA » à l’Université Mohammed VI Polytechnique, un centre d’excellence certifié par l’UNESCO, qui vise à positionner le Maroc comme un leader africain en sciences des données et en IA.
Le Maroc comme pôle régional de l’IA
Le Maroc ne se contente pas de suivre les tendances mondiales : il ambitionne de devenir un leader régional en IA. À travers ses initiatives, le pays met un accent particulier sur l’intégration de l’IA dans les secteurs stratégiques de l’économie et de la société. Lors du Web Summit 2024 à Lisbonne, Seghrouchni a souligné la volonté du Maroc de renforcer la coopération internationale en matière d’IA, en multipliant les partenariats avec des centres d’excellence, des entreprises et des institutions internationales. Le Maroc est ainsi le premier pays africain à mettre en œuvre la Recommandation de l’UNESCO sur l’éthique de l’IA, une démarche qui témoigne de l’engagement du Royaume à garantir une IA éthique et responsable.
Lire aussi : Enseignement supérieur : les défis de la protection de la propriété intellectuelle à l’ère de l’IA
Cette position de leadership se traduit également par la création de structures dédiées, comme le Centre International d’Intelligence Artificielle (AI Movement), qui vise à favoriser l’émergence d’un savoir-faire marocain en IA et en sciences des données. Ce centre a pour mission de développer des solutions innovantes, résilientes et éthiques face aux défis contemporains, qu’ils soient sociaux, environnementaux ou économiques. À terme, l’objectif est de faire du Maroc un pôle incontournable pour les entreprises et les investisseurs en IA dans la région.
En outre, la coopération avec d’autres pays africains est également un axe essentiel de cette stratégie. Le Maroc partage son expertise avec d’autres nations africaines, contribuant à l’émergence d’une communauté d’innovation sur le continent. Cela permet de renforcer les liens entre les pays d’Afrique et d’améliorer leur compétitivité sur le marché mondial des technologies numériques.
Défis et opportunités : comment le Maroc relève les obstacles de l’IA
Malgré ses ambitions, le Maroc fait face à plusieurs défis pour déployer pleinement l’intelligence artificielle à l’échelle nationale. Le premier obstacle réside dans la formation de compétences spécialisées. L’IA étant un domaine à la pointe de l’innovation, le Royaume doit assurer la formation d’une main-d’œuvre qualifiée capable de répondre aux besoins croissants des entreprises locales et internationales. Le ministre de l’Inclusion économique, Younes Sekkouri, a d’ailleurs souligné l’importance de la formation professionnelle dans le développement des compétences numériques, en particulier dans le secteur de l’IA, pour remédier à la pénurie de talents.
Par ailleurs, l’intégration de l’IA dans les services publics représente un autre défi majeur. Le Maroc ambitionne de digitaliser une grande partie des services publics d’ici 2030, mais cela nécessitera d’importants investissements dans les infrastructures numériques et la mise en place de plateformes sécurisées. L’objectif est de rendre l’administration publique plus accessible, plus transparente et plus réactive aux besoins des citoyens. Toutefois, cette transformation nécessite une gestion rigoureuse des données et une attention particulière aux questions de cybersécurité et de protection de la vie privée.
En dépit de ces défis, les opportunités offertes par l’IA pour la société marocaine sont considérables. L’intelligence artificielle peut jouer un rôle essentiel dans la résolution de problèmes complexes dans des secteurs tels que la santé, l’agriculture, l’éducation et les transports. Le Maroc mise également sur l’IA pour stimuler l’entrepreneuriat et l’innovation dans des domaines à forte valeur ajoutée, comme le développement durable, la gestion des ressources naturelles et la transition énergétique.
Temps de lecture : 6 minutes
Sahara : les dés sont jetésC'est à huis clos que le Conseil de sécurité (CS) des Nations unies va tenir tout au long du mois d'octobre des discussions sur le Sahara. L… |
Politique : les parlementaires proposent de moins en moins de loisQue font réellement les parlementaires au niveau de la Chambre des représentants ? La question vaut son pesant d’or puisque le rapport l’a… |
Sommet de l’Avenir : le Maroc prône un nouveau multilatéralisme inclusifSous le slogan de diplomatie proactive et d'engagement renforcé, le Maroc a mis en avant son approche de coopération internationale axée sur… |
Maroc-Royaume-Uni : vers un partenariat renforcé à l’ère post-BrexitDepuis que le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne, il s’efforce de réorienter sa politique extérieure pour compenser la perte d’accès di… |
Une rentrée gouvernementale sous haute tensionLa prochaine rentrée gouvernementale devra démarrer sur les chapeaux de roues. Pour donner le ton, le secteur de la justice a lancé un appel… |
Sahara : avec le soutien français, le Maroc s’offre une nouvelle victoire diplomatiqueLa déclaration du président français Emmanuel Macron, affirmant que l'avenir du Sahara s'inscrit dans le cadre de la souveraineté marocaine,… |
Discours du Trône : une gestion hydrique efficace et un engagement soutenu pour la PalestinePour le 25e anniversaire de la fête du Trône, le roi Mohammed VI a consacré son discours à deux sujets touchant de près les Marocains. Tout … |
Sahara : que cache la colère de l’Algérie contre la France ?L'Algérie a réagi avec véhémence à la décision de la France de soutenir le plan d'autonomie marocain pour le Sahara, qualifiant cette positi… |