Accueil / Politique

Le Maroc et l’intelligence artificielle : une vision claire pour un futur digital

Temps de lecture

Le Maroc se positionne comme un acteur clé dans l’essor de l’intelligence artificielle (IA) en Afrique et au-delà. À travers sa stratégie nationale «Maroc Digital 2030» et ses initiatives d’innovation, le Royaume ambitionne de renforcer son écosystème numérique et d’attirer des entreprises spécialisées en IA. Lors du Web Summit de Lisbonne, la ministre Amal El Fallah Seghrouchni a mis en lumière les actions engagées pour faire du Maroc un leader régional dans le domaine.

Dans un monde de plus en plus numérisé, l’intelligence artificielle (IA) est au cœur des stratégies de développement des économies modernes. Le Maroc, conscient du potentiel qu’offre cette technologie, a lancé plusieurs initiatives pour dynamiser son secteur numérique. La ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Amal El Fallah Seghrouchni, a récemment présenté à Lisbonne les avancées du pays dans ce domaine. Avec la stratégie «Maroc Digital 2030», le Royaume aspire à devenir un pôle de compétitivité numérique en Afrique et à renforcer l’intégration de l’IA dans son économie. Cet article explore les efforts du Maroc pour promouvoir l’IA, ses objectifs ambitieux et les défis qu’il doit relever pour transformer son écosystème numérique.

«Maroc Digital 2030» : enjeu et stratégie de taille

La mise en place de la stratégie «Maroc Digital 2030» constitue un jalon décisif dans l’évolution de l’économie numérique du Royaume. Lancée en septembre 2024, cette initiative vise à propulser le Maroc parmi les pays les plus avancés dans l’adoption des technologies numériques, notamment l’intelligence artificielle. Selon la ministre Amal El Fallah Seghrouchni, cette stratégie prévoit la création de 240.000 emplois directs d’ici 2030, en grande partie grâce à l’expansion du secteur numérique. L’objectif est d’accélérer la numérisation des services publics, de renforcer l’économie numérique et de positionner le Maroc comme un hub technologique de référence en Afrique et au Moyen-Orient.

Parmi les mesures phares de cette stratégie, le soutien à l’innovation dans le domaine de l’IA occupe une place centrale. Le Royaume s’efforce de créer un écosystème propice au développement de startups technologiques spécialisées, tout en attirant des entreprises internationales du secteur. Le renforcement de l’éducation et de la recherche en IA fait également partie des priorités, afin de former des compétences locales capables de répondre aux besoins croissants du marché. Cette vision est soutenue par l’initiative du « Mouvement IA » à l’Université Mohammed VI Polytechnique, un centre d’excellence certifié par l’UNESCO, qui vise à positionner le Maroc comme un leader africain en sciences des données et en IA.

Le Maroc comme pôle régional de l’IA

Le Maroc ne se contente pas de suivre les tendances mondiales : il ambitionne de devenir un leader régional en IA. À travers ses initiatives, le pays met un accent particulier sur l’intégration de l’IA dans les secteurs stratégiques de l’économie et de la société. Lors du Web Summit 2024 à Lisbonne, Seghrouchni a souligné la volonté du Maroc de renforcer la coopération internationale en matière d’IA, en multipliant les partenariats avec des centres d’excellence, des entreprises et des institutions internationales. Le Maroc est ainsi le premier pays africain à mettre en œuvre la Recommandation de l’UNESCO sur l’éthique de l’IA, une démarche qui témoigne de l’engagement du Royaume à garantir une IA éthique et responsable.

Lire aussi : Enseignement supérieur : les défis de la protection de la propriété intellectuelle à l’ère de l’IA

Cette position de leadership se traduit également par la création de structures dédiées, comme le Centre International d’Intelligence Artificielle (AI Movement), qui vise à favoriser l’émergence d’un savoir-faire marocain en IA et en sciences des données. Ce centre a pour mission de développer des solutions innovantes, résilientes et éthiques face aux défis contemporains, qu’ils soient sociaux, environnementaux ou économiques. À terme, l’objectif est de faire du Maroc un pôle incontournable pour les entreprises et les investisseurs en IA dans la région.

En outre, la coopération avec d’autres pays africains est également un axe essentiel de cette stratégie. Le Maroc partage son expertise avec d’autres nations africaines, contribuant à l’émergence d’une communauté d’innovation sur le continent. Cela permet de renforcer les liens entre les pays d’Afrique et d’améliorer leur compétitivité sur le marché mondial des technologies numériques.

Défis et opportunités : comment le Maroc relève les obstacles de l’IA

Malgré ses ambitions, le Maroc fait face à plusieurs défis pour déployer pleinement l’intelligence artificielle à l’échelle nationale. Le premier obstacle réside dans la formation de compétences spécialisées. L’IA étant un domaine à la pointe de l’innovation, le Royaume doit assurer la formation d’une main-d’œuvre qualifiée capable de répondre aux besoins croissants des entreprises locales et internationales. Le ministre de l’Inclusion économique, Younes Sekkouri, a d’ailleurs souligné l’importance de la formation professionnelle dans le développement des compétences numériques, en particulier dans le secteur de l’IA, pour remédier à la pénurie de talents.

Par ailleurs, l’intégration de l’IA dans les services publics représente un autre défi majeur. Le Maroc ambitionne de digitaliser une grande partie des services publics d’ici 2030, mais cela nécessitera d’importants investissements dans les infrastructures numériques et la mise en place de plateformes sécurisées. L’objectif est de rendre l’administration publique plus accessible, plus transparente et plus réactive aux besoins des citoyens. Toutefois, cette transformation nécessite une gestion rigoureuse des données et une attention particulière aux questions de cybersécurité et de protection de la vie privée.

En dépit de ces défis, les opportunités offertes par l’IA pour la société marocaine sont considérables. L’intelligence artificielle peut jouer un rôle essentiel dans la résolution de problèmes complexes dans des secteurs tels que la santé, l’agriculture, l’éducation et les transports. Le Maroc mise également sur l’IA pour stimuler l’entrepreneuriat et l’innovation dans des domaines à forte valeur ajoutée, comme le développement durable, la gestion des ressources naturelles et la transition énergétique.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Diplomatie parlementaire : Ould Errachid en mission au Panama

Politique - Mohamed Ould Errachid se rendra au Panama les 4 et 5 décembre à la tête d’une délégation parlementaire marocaine.

Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024

Le Maroc et l’UE veulent relancer leurs relations parlementaires

Politique - Rachid Talbi Alami et son homologue, Roberta Metsola, ont convenu à Bruxelles d’une feuille de route pour la relance des relations entre les parlements.

Mbaye Gueye - 3 décembre 2024

Droit de grève : malgré la modification du texte, le projet divise toujours

Politique - Face à la pression des syndicalistes, le gouvernement a fait un geste visant à améliorer le projet de loi sur le droit de grève.

Mbaye Gueye - 3 décembre 2024

Rabat : 22ème réunion de la Commission militaire mixte maroco-française

Politique - Les échanges ont porté sur la coopération militaire bilatérale et les enjeux sécuritaires régionaux et internationaux.

Rédaction LeBrief - 3 décembre 2024

Sommet «One Water» : Akhannouch défend l’initiative du Maroc pour l’eau

Politique - Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, représente le Roi Mohammed VI au Sommet “One Water”, qui a débuté mardi à Riyad.

Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024

Lancement du Conseil stratégique de l’Agence de développement du Haut Atlas

Politique - Aziz Akhannouch, a présidé la première réunion du Conseil d’orientation stratégique de l’Agence de développement du Haut Atlas.

Ilyasse Rhamir - 2 décembre 2024

Éducation : un budget record, des résultats en berne

Politique - Malgré des budgets records atteignant 73,91 milliards de dirhams, le système éducatif marocain reste embourbé dans des problématiques structurelles.

Ilyasse Rhamir - 2 décembre 2024

Italie : inauguration du consulat honoraire du Maroc en Calabre

Politique - La ville italienne de Gioia Tauro a accueilli l’inauguration des nouveaux locaux du consulat honoraire du Maroc pour la région de Calabre.

Rédaction LeBrief - 1 décembre 2024
Voir plus

Feu le roi Mohammed V : 65e commémoration de la disparition du père de l’indépendance

Politique - C'est le 65e anniversaire de la disparition de Feu le roi Mohammed V, père de la Nation et symbole de l'indépendance.

Rédaction LeBrief - 21 mars 2024

Emmanuel Macron en Algérie : quelles sont les implications géostratégiques de cette visite ?

Afrique, Diplomatie, Politique - Le président français est arrivé ce jeudi en Algérie, où il va rester pendant trois jours. Pour que chaque partie réponde aux attentes de l’autre, un seul point est en jeu : la question du Sahara.

Nora Jaafar - 25 août 2022

SRM : une réforme qui divise

Politique - La Chambre des représentants a adopté en début de semaine le projet sur la création des sociétés régionales multi-services (SRM)

Rédaction LeBrief - 16 juin 2023

Réforme de l’éducation : un nouvel organigramme pour plus d’efficacité

Politique - Le ministère de l’Éducation dévoile une nouvelle structure organisationnelle pour moderniser et optimiser son efficacité.

Chaima Aberni - 5 juillet 2024

Numérique : vers un âge légal de 16 ans?

Politique - Le groupe parlementaire du PPS a proposé une loi relative à la protection des données personnelles des individus.

Mouna Aghlal - 25 décembre 2024

Samira Sitaïl : la dame de fer nommée ambassadrice du Maroc en France

Politique - Lors du Conseil des ministres, le roi Mohammed VI a nommé Samira Sitaïl ambassadrice du Maroc en France

Rédaction LeBrief - 20 octobre 2023

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire