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Le diabète, enjeu de santé majeur

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Le glucomètre, un appareil de mesure qui facilite le contrôle et la maîtrise du diabète © DR

En cette Journée internationale du diabète, célébrée ce mardi 14 novembre, l’accent est mis sur la nécessité urgente de sensibiliser à l’importance du dépistage et de la gestion efficace du diabète. Cette maladie chronique, caractérisée par un excès de sucre dans le sang ou hyperglycémie, affecte des millions de personnes dans le monde, entraînant des conséquences graves sur la santé et la qualité de vie. Cette journée met également en lumière les chiffres alarmants de cette maladie au Maroc. Les détails.

Le diabète, une pathologie aux multiples visages, se manifeste lorsque le corps ne produit pas suffisamment d’insuline ou ne l’utilise pas efficacement. Cette défaillance entraîne une augmentation du taux de glucose dans le sang, ce qui peut, à long terme, endommager les organes, les nerfs et les vaisseaux sanguins. Les conséquences d’un diabète mal contrôlé sont nombreuses et souvent graves. L’on cite une hypertension, une insuffisance rénale, et dans les cas les plus sévères, la cécité, les accidents vasculaires cérébraux ou les amputations.

Malheureusement, un grand nombre de personnes diabétiques ne sont pas diagnostiquées à temps. Cela retarde l’intervention médicale et augmente le risque de complications. La journée internationale du diabète vise ainsi à promouvoir une meilleure compréhension de cette maladie et à encourager les personnes à risque à se faire dépister. En mettant en lumière ces aspects, cette occasion aspire à réduire l’impact de cette maladie et à améliorer la qualité de vie des personnes qui en souffrent.

Lire aussi : L’hypoglycémie et le diabète : symptômes, prévention et actions 

Diabète au Maroc : des chiffres préoccupants

C’est un problème de santé publique majeur au Maroc. En effet, le pays fait face à une montée du diabète dans sa population adulte. Selon les données du ministère de la Santé et de la Protection sociale, environ 2,7 millions marocains adultes seraient diabétiques. Cependant, la moitié d’entre eux ne sont pas diagnostiqués. Ils souffriraient donc de cette maladie sans le savoir. De plus, parmi ceux qui sont conscients de leur diabète, la moitié ne suit pas de traitement adéquat. Une situation qui souligne un manque de prise en charge et d’accompagnement des patients diabétiques.

Le pays compte également 20.000 enfants diabétiques. Ce qui démontre que cette maladie touche toutes les tranches d’âge. Un autre aspect inquiétant est le manque d’activité physique et les problèmes de surpoids. Plus d’un Marocain sur cinq ne fait pas d’activité physique, plus de la moitié de la population est en surpoids et un Marocain sur cinq est obèse. Ces chiffres préoccupants mettent en lumière le besoin urgent d’actions de prévention et de sensibilisation pour combattre cette épidémie silencieuse.

Les professionnels de santé relèvent que la lutte contre le diabète ne repose pas uniquement sur les médicaments. Mais, elle nécessite aussi un mode de vie sain, une alimentation équilibrée et surtout une activité physique régulière. Ils insistent aussi sur l’importance de l’éducation des patients pour leur permettre de gérer leur condition de manière autonome et efficace.

Lire aussi : Les personnes de petite taille sont plus exposées au diabète

Diabète de type 1 et 2 : quelle différence ?

Le diabète se présente sous deux formes principales : le diabète de type 1 et le diabète de type 2. Certes, les deux affectent la régulation du glucose dans le sang. Ils se distinguent cependant de par leurs causes, leurs mécanismes et leurs méthodes de traitement.

En effet, le diabète de type 1 se caractérise par une production insuffisante d’insuline par le pancréas. L’insuline est une hormone cruciale pour le métabolisme du glucose. Sans une quantité suffisante, le glucose s’accumule dans le sang au lieu d’être utilisé comme source d’énergie. En 2017, environ 9 millions de personnes étaient atteintes de ce type de diabète, principalement dans les pays à revenu élevé. La cause exacte du diabète de type 1 reste inconnue, et à ce jour, il n’existe aucun moyen connu de le prévenir. Le traitement nécessite des injections quotidiennes d’insuline pour réguler le taux de glucose dans le sang.

Pour ce qui est du diabète de type 2, il affecte la manière dont l’organisme utilise le glucose. Dans ce cas, le corps ne parvient pas à utiliser correctement l’insuline, conduisant à une hyperglycémie. Contrairement au type 1, le diabète de type 2 peut souvent être évité ou du moins retardé. Les facteurs de risque incluent le surpoids, le manque d’activité physique et une prédisposition génétique. Avec le temps, le diabète de type 2 peut causer des dommages importants, notamment aux nerfs et aux vaisseaux sanguins. Un diagnostic précoce reste crucial pour éviter les complications graves.

Activité physique et bonne hygiène de vie

Les professionnels de santé mettent fortement l’accent sur une approche globale dans la lutte contre le diabète, soulignant que le traitement de cette maladie va au-delà de la simple prescription de médicaments. Approché par LeBrief, Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en politiques et systèmes de santé, insiste sur le fait que la gestion efficace du diabète nécessite une combinaison de médication appropriée et d’un mode de vie sain.

Cette perspective englobe l’adoption d’une alimentation équilibrée, riche en nutriments essentiels et pauvres en aliments transformés et en sucres rapides, qui sont des facteurs connus d’aggravation du diabète. En parallèle, une activité physique régulière reste essentielle. L’exercice aide non seulement à contrôler le taux de glucose dans le sang, mais contribue également à maintenir un poids corporel sain, réduisant ainsi le risque de complications liées au diabète.

En outre, les professionnels de santé insistent sur l’importance cruciale de l’éducation des patients diabétiques. Ils croient fermement que l’information et la sensibilisation des patients sur leur maladie jouent un rôle déterminant dans la gestion de leur état de santé. En comprenant mieux leur maladie, les patients sont plus à même de prendre des décisions éclairées concernant leur régime alimentaire, leur activité physique, et leur gestion globale de la maladie.

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