Ahmed Réda Chami , président du Conseil économique, social et environnemental . DR
Dans un monde où le numérique occupe une place centrale, la question de la protection des enfants en ligne devient un enjeu majeur. C’est dans ce sens que le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a ainsi rendu public un avis intitulé «Pour un environnement numérique inclusif garantissant la protection des enfants». Ce document montre les risques liés à l’usage des plateformes numériques par les plus jeunes.
L’avis repose sur une consultation citoyenne et diverses études qui révèlent des résultats préoccupants. Près de 58% des participants considèrent que les réseaux sociaux ne sont pas bénéfiques pour les enfants, tandis que 42% reconnaissent certains effets positifs, à condition que l’utilisation commence à partir de 15 ans. De plus, 69% des interrogés expriment une forte inquiétude face à l’usage des réseaux sociaux par les plus jeunes, et une majorité estime que ces plateformes représentent un danger pour les moins de 12 ans.
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Le président du CESE Ahmed Réda Chami a souligné que les enfants sont exposés à des risques multiples comme le cyberharcèlement, exposition à des contenus violents ou inappropriés, exploitation en ligne et atteintes à la vie privée. Plus alarmant encore, 60% des participants à la consultation ont témoigné d’avoir déjà observé des violations des droits des enfants sur Internet. Ces dangers sont exacerbés par l’absence de mécanismes juridiques et technologiques suffisamment robustes pour assurer leur protection.
Des recommandations pour une meilleure protection
Pour faire face à ces menaces, le Conseil économique social et environnemental a appelé à intégrer la protection numérique dans la Politique intégrée de protection de l’enfance (PIPE). Selon Jaouad Chouaib, président de la commission des affaires sociales et de la solidarité et rapporteur de l’avis, il est nécessaire d’adapter un cadre légal aux évolutions technologiques, afin d’harmoniser les lois nationales avec les normes internationales et d’intensifier la collaboration entre les autorités publiques et les plateformes numériques. Dans ce sens, il propose plusieurs mesures pour protéger les enfants en ligne. De prime à bord, fixer un âge minimum pour l’accès aux réseaux sociaux, avec l’obligation pour les plateformes d’obtenir l’accord parental pour les mineurs. Une proposition de loi suggère de fixer cet âge à 16 ans.
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Ensuite, il faut mettre à jour les lois pour mieux définir les infractions en ligne contre les enfants et responsabiliser les entreprises technologiques et les fournisseurs d’accès. De plus, des protocoles de signalement clairs et rapides doivent être mis en place pour traiter les contenus inappropriés, comme le cyberharcèlement. Enfin, l’intelligence artificielle pourrait être utilisée pour détecter préventivement les comportements à risque et les contenus dangereux.
Il préconise aussi l’intégration de l’éducation numérique dans les programmes scolaires, en développant l’esprit critique et la vérification des informations, ainsi que la mise en place de campagnes de sensibilisation pour les familles et utilisateurs.
L’éducation numérique comme outil de prévention
Le CESE insiste également sur l’importance de l’éducation numérique dès le plus jeune âge. Près de 88 % des personnes interrogées estiment que l’intégration d’une formation aux usages du numérique dans les programmes scolaires est essentielle pour prévenir les risques à long terme.
L’éducation numérique devrait ainsi permettre aux enfants de développer leur esprit critique, d’apprendre à vérifier l’information et à adopter un comportement responsable en ligne. Dans le même temps, des campagnes de sensibilisation devraient être organisées pour informer les familles des bonnes pratiques et des dangers potentiels.
Adopté à l’unanimité lors de la 156e session du CESE le 28 mars 2024, cet avis repose sur une démarche participative impliquant diverses parties prenantes et une consultation citoyenne via la plateforme « ouchariko.ma ».
La plateforme digitale « Koun3labal » est une école virtuelle à vocation africaine, dédiée à la protection de la vie privée numérique des enfants, des adolescents et des femmes. Elle a pour de sensibiliser le public notamment les parents, tuteurs et enseignants, aux enjeux du numérique : opportunités, dangers, droits, moyens de protection et voies de recours. La plateforme vise à devenir un portail de référence en proposant des guides, bonnes pratiques et ressources pédagogiques variées, comme des dessins, capsules vidéo, jeux éducatifs et vidéos pédagogiques.
La plateforme encourage également la participation des jeunes à travers des ateliers artistiques, des concours et la création d’espaces « ambassadeurs de la vie privée numérique ». Elle soutient la recherche et le développement dans le domaine de la protection des données personnelles, en impliquant enseignants, chercheurs et professeurs. Enfin, « Koun3labal » met à disposition de la société civile et des acteurs concernés des outils pour sensibiliser les jeunes et les femmes, contribuant ainsi à un usage plus sûr et responsable du numérique en Afrique.
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