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L’aspartame et les édulcorants : plus de risques que de bénéfices ?

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Coca Zero. DR

L’usage des substances potentiellement dangereuses pour l’humain dans l’industrie de l’agroalimentaire soulève de nombreuses questions sur l’éthique, le profit et la santé. En effet, certaines entités telles que Yuka, Foodwatch et la ligue contre le cancer ont lancé une pétition pour interdire l’usage de l’aspartame dans l’alimentation humaine. Dans ce sens, le Dr Tayeb Hamdi appelle à ne plus utiliser l’aspartame dont les mérites, souvent vantés, sont faux !

L’aspartame, un édulcorant artificiel largement utilisé dans l’industrie agroalimentaire, fait l’objet de nombreuses discussions et études scientifiques concernant ses effets sur la santé. Les dernières recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et les recherches menées par des comités d’experts indépendants ont mis en lumière certaines préoccupations concernant l’utilisation de cet additif alimentaire, notamment en ce qui concerne son potentiel cancérogène et son impact sur la santé cardiovasculaire. Ces études et recommandations soulèvent des questions importantes sur la place des édulcorants dans notre alimentation et sur les alternatives possibles pour réduire les risques sanitaires.

Les recommandations de l’OMS sur les édulcorants

En 2023, l’OMS a publié des recommandations concernant l’utilisation des édulcorants, y compris l’aspartame. Ces recommandations sont basées sur des études qui ont montré que les édulcorants, bien qu’ils soient souvent utilisés pour réduire l’apport calorique et contrôler le poids, n’apportent pas les bénéfices escomptés. En effet, les études actuelles suggèrent que les édulcorants n’ont pas l’effet escompté sur la perte de poids, la prévention du diabète et la réduction de la masse graisseuse. Pire encore, leur utilisation à long terme pourrait augmenter le risque de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires et même de décès prématurés.

Pour la population générale, l’OMS recommande donc de ne plus utiliser les édulcorants, y compris l’aspartame. Les alternatives naturelles, comme les fruits, sont préférables pour obtenir un goût sucré sans les risques associés aux édulcorants artificiels. Cette recommandation s’appuie sur des preuves scientifiques solides qui montrent que les édulcorants ne remplissent pas leur promesse de contribuer à une meilleure santé, et qu’ils peuvent même être nocifs.

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L’aspartame, un édulcorant chimique utilisé depuis une quarantaine d’années, a été classé dans le groupe 2B par le centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Cette catégorie regroupe les substances « possiblement cancérogènes pour l’homme », explique Jaâfar Heikel, épidémiologiste et spécialiste en maladies infectieuses. Cela signifie qu’il existe des preuves limitées de cancérogénicité chez l’homme, mais des preuves plus solides chez les animaux de laboratoire.

Cependant, il est important de noter que le risque cancérogène de l’aspartame est lié à des doses très élevées. L’OMS recommande de ne pas dépasser une dose journalière de 40 mg par kilogramme de poids corporel. Par exemple, une personne pesant 70 kg ne devrait pas consommer plus de 2,8 grammes d’aspartame par jour. Pour atteindre cette limite, il faudrait consommer entre 9 et 12 canettes de soda light par jour, ce qui est bien au-delà de la consommation moyenne. Pour la plupart des consommateurs, le risque est considéré comme faible, mais il ne peut être totalement exclu.

Les édulcorants et les diabétiques

Pour les diabétiques, la situation est différente. L’OMS reconnaît que la balance bénéfices-risques peut être en faveur de l’utilisation des édulcorants, y compris l’aspartame, pour les personnes atteintes de diabète, explique Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé. En effet, pour ces patients, l’utilisation d’édulcorants peut aider à réduire la consommation de sucre, ce qui est crucial pour la gestion de leur condition. Cependant, même pour les diabétiques, il est essentiel de respecter les doses recommandées et de ne pas dépasser 40 mg par kilogramme de poids corporel par jour.

Malgré ces recommandations, certains experts estiment que l’utilisation des édulcorants, y compris l’aspartame, devrait être évitée même pour les diabétiques. Ils soulignent que les gens ont souvent une fausse perception des produits « light » ou « zéro sucre », pensant qu’ils sont bons pour la santé alors qu’ils peuvent être nocifs à long terme. Il est donc crucial de promouvoir des alternatives naturelles et d’éduquer les consommateurs dès le plus jeune âge sur les risques potentiels des édulcorants artificiels.

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La promotion d’une alimentation saine et naturelle est essentielle pour réduire la dépendance aux édulcorants artificiels. Les fruits, par exemple, offrent un goût sucré naturel et apportent des nutriments essentiels, contrairement aux édulcorants qui ne fournissent aucun bénéfice nutritionnel. L’éducation alimentaire, dès le plus jeune âge, peut jouer un rôle clé dans la prévention des problèmes de santé liés à la consommation excessive de sucre et d’édulcorants.

Il est également important de sensibiliser les consommateurs aux risques potentiels des édulcorants et de les encourager à lire les étiquettes des produits alimentaires pour identifier les additifs comme l’aspartame. Les gouvernements et les organisations de santé publique devraient envisager des campagnes de sensibilisation pour informer le public sur les dangers des édulcorants artificiels et promouvoir des alternatives plus saines.

En résumé, l’aspartame et les autres édulcorants artificiels ne sont pas sans risques pour la santé. Les recommandations de l’OMS et les études scientifiques récentes soulignent l’importance de limiter leur utilisation, en particulier pour la population générale. Pour les diabétiques, l’utilisation des édulcorants peut être justifiée, mais elle doit être strictement contrôlée. En fin de compte, une alimentation équilibrée, riche en produits naturels, reste la meilleure stratégie pour préserver sa santé et éviter les risques associés aux additifs alimentaires.

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