En ce mois de novembre, la politique américaine vit au rythme des annonces fracassantes de Donald Trump, qui, après sa réélection à la présidence, dévoile une équipe de choix pour son second mandat. Un mélange de loyalistes, de figures controversées et de personnalités inattendues, une « galaxie Trump » qui bouscule les attentes et suscite autant d’enthousiasme que de vives inquiétudes.
Matt Gaetz, ministre de la Justice : la nomination explosive
La première surprise vient de la nomination de Matt Gaetz au poste de ministre de la Justice, un choix qui a fait l’effet d’une bombe jusque dans les rangs républicains. Ce représentant de Floride, véritable fer de lance de l’aile la plus extrémiste du Parti républicain, est une figure clivante du Congrès. Accusé par ses détracteurs d’actions partisanes, notamment pour avoir contribué à la destitution de Kevin McCarthy, chef républicain de la Chambre des représentants en 2023, Gaetz a toujours affiché sa volonté de remettre en cause l’indépendance de la justice américaine.
Son rôle, clairement défini par Donald Trump, serait d’éliminer l’“instrumentalisation” de la justice à des fins politiques, un objectif qui semble aller dans le sens d’une vengeance personnelle après les multiples poursuites judiciaires contre Trump. Bien que cette nomination ait été anticipée, elle fait déjà naître des doutes au sein même du Parti républicain sur sa capacité à obtenir la confirmation du Sénat, notamment en raison de son tempérament et de ses positions extrêmes.
Elon Musk à la tête de la réduction des dépenses publiques : le choix libertarien
Autre annonce marquante : l’attribution de la présidence d’une commission de réduction des dépenses publiques à Elon Musk, le milliardaire à la tête de Tesla et SpaceX. Musk, un soutien indéfectible de Trump durant sa campagne, a dépensé plus de 100 millions de dollars pour faire élire l’ex-président, un investissement à la hauteur de son engagement. Connue pour ses positions libertariennes, ses prises de positions sur l’immigration et ses critiques acerbes envers l’État, Musk a vu ses idées séduire l’aile droite de l’échiquier politique américain.
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Accompagné de Vivek Ramaswamy, un autre homme d’affaires républicain de premier plan, Musk devra désormais s’attaquer à l’une des missions les plus délicates de ce mandat : maîtriser un budget fédéral qui frôle les 6.000 milliards de dollars. À ce poste, l’homme le plus riche du monde aura un impact majeur sur les priorités budgétaires des États-Unis.
Pete Hegseth au Pentagone : le choix risqué pour l’armée américaine
Trump a également frappé fort avec la nomination de Pete Hegseth, animateur à Fox News et ancien officier de la Garde nationale, au poste de ministre de la Défense. Hegseth, bien que décoré pour ses services militaires en Irak et en Afghanistan, n’a jamais dirigé une institution militaire d’envergure. Connu pour ses positions conservatrices, notamment son opposition à l’intégration des femmes sur les champs de bataille, il pourrait faire face à des résistances au sein du Pentagone, où son profil atypique ne manquera pas de surprendre. En cas de confirmation, il se retrouvera à la tête de 3,4 millions de militaires et d’employés civils, ainsi que d’un budget de défense colossal de plus de 850 milliards de dollars par an.
Tulsi Gabbard et le renseignement : le choix qui divise
Autre décision qui ne manque pas de faire parler : Donald Trump a désigné Tulsi Gabbard, ancienne élue démocrate d’Hawaï et ancienne militaire, à la tête des services de renseignement américains. Bien que Gabbard ait quitté le Parti démocrate après s’être opposée à la direction du parti sur plusieurs sujets, c’est surtout son attitude ambigüe envers la Russie et son soutien à Bachar al-Assad qui interpelle. Lors du conflit en Ukraine, elle avait notamment appelé à un cessez-le-feu immédiat, une position qui a fait d’elle une figure controversée au sein de la politique étrangère américaine. Son arrivée au renseignement pourrait marquer un tournant dans la politique internationale des États-Unis, surtout vis-à-vis de la Russie et du Moyen-Orient.
J.D. Vance, vice-président : le cœur des polémiques
Enfin, James Davis Vance, sénateur républicain de l’Ohio, a été désigné comme vice-président des États-Unis, une décision qui ne manque pas de susciter des interrogations. Vance, auteur à succès et candidat de la campagne de Trump, a été au centre de plusieurs polémiques, notamment pour des déclarations qui ont choqué une partie de l’opinion publique. Dans une vidéo, il avait notamment qualifié les démocrates de « femmes à chats malheureuses », une remarque jugée sexiste et élitiste, qui n’a cessé de hanter sa carrière politique. Néanmoins, son influence au sein du Parti républicain et son soutien sans faille à Trump sont des atouts qui expliquent sa nomination.
Avec ces nominations fracassantes, Donald Trump semble une fois de plus remettre en question les codes établis de la politique américaine. Si l’objectif est de remettre l’Amérique sur les rails de la droite conservatrice, de réduire les dépenses publiques et de renforcer la sécurité intérieure, les défis sont nombreux. Reste à savoir si cette équipe, composée de personnalités aux profils aussi polémiques qu’hétéroclites, saura naviguer au sein de l’administration américaine et faire face aux tensions internes qui risquent de se multiplier.
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