Moulay Hafid Elalamy, président du Groupe Saham ©️DR
Le 12 avril, le groupe Saham annonce l’acquisition de la Société générale marocaine des banques (SGMB), propriété du groupe français Société générale qui a décidé de se retirer de plusieurs pays africains dont le Maroc. La holding Saham de Moulay Hafid Elalamy, magnat des affaires et ancien ministre de l’Industrie et du Commerce, a signé deux contrats d’acquisition non seulement des 57,67% du capital social de la SGMB mais aussi pour l’achat de la totalité des parts de La Marocaine Vie. La transaction est évaluée à 745 millions d’euros.
Ainsi, la double transaction englobe également les entités Eqdom (financements spécialisés), Société générale de leasing au Maroc, Investima SA, Sogecapital Gestion, Sogecapital Placement et Sogecapital Bourse. Mais elle n’a rien voulu nous dire des conseils financiers mobilisés pour l’opération.
Pour réaliser cette opération, la SGMB a été accompagnée par a banque Lazard. Une large équipe a été mobilisée, emmenée par Corso Bavagnoli, entre autres. Cet énarque, diplômé des Mines de Paris et de Sciences-Po, a rejoint Lazard comme managing director en mars 2018. Il a travaillé sur différents deals clés : l’acquisition d’une participation dans Banque Saudi Fransi par Ripplewood ; la prise d’un intérêt minoritaire dans la Coface par Arch Capital ; le rachat d’Aviva France par Aéma Groupe, etc. Est également mobilisé pour la double opération marocaine, Farid Bencheikh, vice-président chez Lazard.
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Il faut préciser que Lazard et le groupe Société générale ne sont pas à leurs premières collaborations puisque ils avaient collaboré dans le cadre de la cession de ses diverses filiales en Afrique notamment au Congo, au Tchad, en Guinée équatoriale, en Mauritanie, au Burkina Faso et au Mozambique.
Cette acquisition n’est pas non plus la première opération du genre pour un groupe marocain puisqu’en décembre 2022, le groupe Holmarcom avait officialisé l’acquisition de la participation totale du français Crédit agricole dans Crédit du Maroc, soit 78,7% du capital de la banque. Quant à la dernière banque marocaine encore aux mains des Français, la BMCI (BNP Paribas), son avenir fait l’objet de spéculations depuis plusieurs années…
Ce mouvement de retrait des banques françaises au profit d’investisseurs marocains n’est pas uniquement constaté au Maroc, mais également dans d’autres pays africains. Fin 2019, par exemple, la Banque centrale populaire (BCP-Maroc) a repris les participations du groupe français Banque populaire caisse d’épargne (BPCE) au Cameroun, en République du Congo et à Madagascar.
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«Rien ne change pour le client»
Selon l’expert international en économie Khalid Benali, cette acquisition ne va pas impacter le client marocain. Les choses vont continuer à fonctionner normalement. En ce qui concerne les perspectives pour le groupe Saham, il souligne que : «Il y a les acquéreurs qui ont acquis la banque sur la base d’une vision, d’un plan d’action dans le futur et d’une vision stratégique qui prend en compte les droits et obligations des clients, conjurés ordinaires et partenaires économiques et puis un plan de dévolution pour le futur. Donc, c’est à eux de définir la stratégie sur laquelle ils vont se positionner. Ce qui est sûr que les clients vont continuer à bénéficier des services de l’établissement puisque tout est déjà en place. Le secteur bancaire au Maroc est réglementé. Et de ce fait, les nouveaux acquéreurs vont travailler dans le cadre des procédures en vigueur. C’est très important les droits et les obligations de toutes les parties actives. Donc, maintenant, pour les clients, je crois qu’il s’agit d’un simple transfert de compte, d’un placement de compte, il y aura une nouvelle appellation, un nouveau logo, une nouvelle identité visuelle», explique -t-il.
Grâce à l’expertise marocaine reconnue à l’échelle internationale, l’économiste soutient que le groupe va s’inscrire dans cet héritage. «Je dirais que les banques marocaines ne datent pas d’aujourd’hui, elles ont une ouverture sur le marché international, notamment en Afrique. Sûrement, les acquéreurs vont définir une stratégie ou bien, ils vont s’aligner avec les banques qui existent sur le marché national. Donc reprendre à zéro, ça ne sert à rien».
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