Accueil / Économie

La Samir : le FNSS hausse le ton contre le gouvernement

Temps de lecture

La société de la raffinerie SAMIR © DR

Le bureau exécutif du Front national de sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole (FNSS-La Samir) s’est réuni lundi 3 avril. Une date qui coïncide avec le 7ᵉ anniversaire du jugement de liquidation judiciaire prononcé en mars 2016 par le Tribunal de commerce de Casablanca, et ce, après l’arrêt de sa production un an auparavant. Une nouvelle fois, le FNSS a pointé du doigt l’irresponsabilité du gouvernement et son indifférence à l’égard des profonds dysfonctionnements du marché des hydrocarbures. Détails.

Le FNSS monte au créneau et plaide toujours pour une reprise normale des activités de La Samir, qui réglera un certain nombre de problèmes, avec notamment une augmentation du stock national des hydrocarbures, ce qui impactera directement leurs prix sur le marché.

En marge du septième anniversaire du jugement de liquidation judiciaire prononcé le 21 mars 2016 à l’encontre de la société de raffinage, une réunion du bureau exécutif a eu lieu hier et au cours de laquelle les membres se sont dits préoccupés des conséquences déplorables de cette situation sur le pouvoir d’achat, la cherté des prix et la sécurité énergétique, dans un contexte mondial fortement perturbé et ouvert à toutes les possibilités.

Cette réunion était l’occasion de passer en revue les précédentes propositions du FNSS destinées à la sauvegarde de La Samir et de prendre position sur plusieurs points essentiels.

Lire aussi : Carburants : voici les propositions du Front de sauvegarde de la Samir pour baisser les prix

La Samir : l’indifférence du gouvernement le rend complice

Pour le FNSS, le gouvernement est le premier responsable de cette situation. Pis encore, il le considère comme complice, avançant comme arguments son refus d’intervenir pour faire face aux dysfonctionnements du marché des hydrocarbures et faire cesser les pertes colossales qui en résultent depuis l’arrêt de la production de La SAMIR, l’adoption d’une libéralisation sauvage des prix et la paralysie du Conseil de la concurrence.

Dans son communiqué, le Front appelle, une nouvelle fois, l’exécutif à œuvrer pour assurer une reprise immédiate de la raffinerie de Mohammedia. Un message lancé également à toutes les autorités publiques chargées de la protection des intérêts du pays. Le but étant de s’attaquer au désordre observé sur le marché des hydrocarbures et de revenir à la régulation et au plafonnement des prix jusqu’à ce que les conditions d’une concurrence saine sur le marché soient réunies et que le lobby du monopole et de la domination soit démantelée.

Le FNSS souligne, par ailleurs, la nécessité d’ouvrir une enquête approfondie sur les soupçons de dilapidation de l’argent public dans l’endettement de la société, essentiellement à travers le crédit d’enlèvement (impôts et taxes collectés auprès des contribuables sans reversement au Trésor public dans les délais impartis). Pour cela, le Front a annoncé qu’il va coopérer avec l’Association marocaine pour la protection des deniers publics. Une plainte sera d’ailleurs déposée auprès des autorités compétentes pour identifier tous les acteurs impliqués dans cette affaire, en particulier les responsables de gouvernement et de la haute administration.

Il est à noter que l’État demeure le principal créancier de la société avec une part de 80% des dettes accumulées. Le reste est partagé entre des banques nationales et internationale.

Le marché boursier, l’ultime solution ?

Si les différents scénarios de réactivation de La Samir se sont soldés par un échec faute de nationalisation, c’est-à-dire la passation des fonds de la SAMIR à l’État ou leur passation à un acquéreur privé, ou encore ceux proposés dans le passé par le Front, une nouvelle solution apparaît comme une issue favorable à ce dossier qui traine depuis plusieurs années.

En effet, le FNSS a indiqué qu’il étudie actuellement la possibilité de recourir à l’ouverture d’une souscription publique via le marché boursier pour les personnes physiques et morales à l’intérieur et à l’extérieur du Maroc, afin d’acquérir les actifs de la société La SAMIR, libérés de toutes dettes et de toutes hypothèques.

Lire aussi : La Samir : liquider ou nationaliser ?

Comment va-t-il alors procéder ? Le Front a fait savoir qu’il prendra contact avec l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) et les grandes banques nationales, dont la Banque populaire, Attijariwafa bank et Bank of Africa. Il leur demandera de l’aide pour contribuer à la réussite de cette grande initiative de dimension nationale, qui vise prioritairement à sauvegarder les intérêts du Maroc liés aux industries de raffinage pétrolier et à la sécurité énergétique du Royaume.

Enfin, le bureau exécutif a rappelé que le dossier de La Samir est une question qui concerne tous les Marocains. Aussi, tous ceux qui prônent la séparation du monde politique avec celui des affaires et plaident pour une sécurité énergétique nationale. Il a en outre appelé à multiplier les actions pour mettre encore plus la pression sous toutes ses formes possibles, jusqu’à la reprise du raffinage pétrolier à la raffinerie de Mohammedia.

Dernier articles
Les articles les plus lu

BAM : les dépôts bancaires ont progressé 7% à fin octobre

Économie - BAM indique que les dépôts bancaires se sont établis à 1.213,2 milliards de dirhams (MMDH) à fin octobre, soit une hausse de 7%.

Mbaye Gueye - 11 décembre 2024

BAM : les crédits bancaires ont atteint 1.121,1 MMDH à fin octobre

Économie - L’encours du crédit bancaire s’est établi à 1.121,1 milliards de dirhams (MMDH) durant les dix premiers mois de 2024.

Mbaye Gueye - 11 décembre 2024

Investissements record : 134 MMDH et 28.000 emplois validés

Économie - Aziz Akhannouch a présidé la 6ᵉ Commission Nationale des Investissements, instituée par la nouvelle Charte de l’Investissement, a approuvé 56 projets pour un montant total de 134 milliards de dirhams.

Ilyasse Rhamir - 10 décembre 2024

Conseil de la Concurrence : le marché des aliments composés fait face à un monopole

Économie - Les aliments pour volaille représentent à eux seuls plus de 76 % de la production totale, suivis par les aliments pour bovins, ovins et caprins.

Mbaye Gueye - 10 décembre 2024

AMDIE : prorogation des délais pour les programmes d’accompagnement à l’export

Économie - L'AMDIE, en collaboration avec le ministère et l’ASMEX, a annoncé la prolongation des délais pour ses programmes à l’export.

Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024

Rail marocain : cap sur 2030 avec une révolution ferroviaire

Économie - Lors du Rail Industry Summit, des responsables et experts ont dévoilé un plan ambitieux pour révolutionner le réseau ferroviaire national.

Ilyasse Rhamir - 10 décembre 2024

Rencontre entre la Confédération des TPE-PME et Nadia Fettah

Économie - L’objectif de cette réunion était de traiter les enjeux économiques pesant sur les TPE-PME, qui constituent 98% des entreprises marocaines.

Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024

Al Haouz : +16% de nuitées à fin octobre 2024

Économie - Les EHTC de la province d’Al Haouz ont connu une augmentation notable de leur activité au cours des dix premiers mois de l’année 2024.

Rédaction LeBrief - 10 décembre 2024
Voir plus

Conseil de la concurrence : soupçons d’entente sur les prix dans le secteur de la sardine

Économie - Le Conseil de la concurrence lance une enquête sur les soupçons d'entente sur les prix dans le secteur de l'approvisionnement en sardine, visant à protéger les consommateurs et à maintenir l'intégrité du marché.

Chaima Aberni - 30 avril 2024

Le petit commerçant domine 80% du marché national du commerce de proximité (Ryad Mezzour)

Économie - Ryad Mezzour; a indiqué que le petit commerçant domine 80% des parts de marché national du commerce de proximité.

Mbaye Gueye - 2 décembre 2024

La dette extérieure du Maroc a doublé en 10 ans

Économie - La dette extérieur (69 Mds $) dollars équivaut à 50% du revenu national brut (RNB) et représente près de 110% des revenus de l’export.

Mbaye Gueye - 7 décembre 2024

Agadir-Dakar : la voie maritime au service du commerce

Économie - Une voie maritime inédite entre Agadir et Dakar s’apprête à révolutionner le transport de marchandises vers l’Afrique subsaharienne.

Ilyasse Rhamir - 9 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire