La réforme de l’impôt sur le revenu : qu’est-ce qui va changer dans les bourses ?
Image d'illustration. © DR
Comme convenu lors de la conclusion du dialogue social entre le gouvernement et les syndicats en avril dernier, la réforme de l’impôt sur le revenu sera appliquée à partir de janvier 2025. Cette mesure vise à alléger la pression fiscale sur les salaires déclarés du secteur privé comme ceux de la fonction publique. Ce qui aura des conséquences non négligeables sur leur bourse.
Actuellement, les salaires nets inférieurs à 30.000 dirhams (DH) par an (2500dhs nets par mois) sont exonérés d’impôts. Avec cette nouvelle réforme, le seuil passera à 40.000 DH. Ce changement est significatif, car il va permettre à des milliers de salariés marocains de bénéficier d’une exonération totale de l’impôt sur le revenu.
Lire aussi : La retenue de TVA s’impose aux avocats dans leurs transactions avec l’État
Ce qui veut dire que toutes les personnes qui ont un salaire brut inférieur à 6.000 DH par mois ne seront plus soumis à l’impôt. Une bouffée d’oxygène dans ce contexte inflationniste car la mesure permettra, en effet, d’alléger leurs charges fiscales et aussi accroître leur pouvoir d’achat. Cette réforme impactera considérablement les revenus des classes moyennes, tranche inférieure, des catégories employées dans les industries à forte intensité de main d’œuvre comme le textile-habillement, l’hôtellerie ou encore les centres d’appels.
Par exemple, une personne avec un salaire brut de 5.000 DH verra son salaire net passer de 4.622 DH à 4.772 DH dès janvier 2025, soit une augmentation nette de 150 DH par mois, et de 1.800 DH annuellement. Une autre, gagnant 6.400 DH brut, bénéficiera d’un net de 6.260 DH au lieu des 5.862 DH avant la réforme, soit un gain mensuel de 398 DH, pour un total annuel de 4.776 DH.
Les augmentations continuent avec des tranches salariales plus élevées. Ainsi, un cadre gagnant 8.000 DH brut verra son salaire net augmenter de 240 DH par mois, résultant en une hausse annuelle de 2.880 DH. Pour les salaires plus élevés, comme un brut de 12.000 DH, le gain mensuel atteint 352 DH, avec une augmentation annuelle de 4.224 DH.
Un consensus sur le taux marginal ?
Selon l’expert-comptable, conseil juridique et fiscal, Mehdi Fakir, en plus de relever le seuil d’exonération, la réforme prévoit une réduction du taux marginal supérieur d’imposition. Actuellement, le taux maximal d’imposition s’élève à 38%. Avec la nouvelle réforme, ce taux sera abaissé à 37%. Une réduction certes modeste, mais qui devrait quand même avoir un impact positif sur les grands salaires.
Le spécialiste précise que ce taux s’applique à la tranche de revenus la plus élevée, ce qui signifie que les personnes ayant les revenus les plus importants seront celles qui bénéficieront de cet allègement. Cependant, certains experts estiment que cette baisse de 1% reste insuffisante pour alléger réellement la pression fiscale sur ces revenus. D’ailleurs, des acteurs politiques militent pour une réduction encore plus substantielle, avec des propositions visant à abaisser le taux marginal à 35% ou 36%. Toutefois, le taux final ne sera confirmé qu’après l’adoption de la loi de finances de 2025, a expliqué Mehdi Fakir.
Lire aussi : Avoirs à l’étranger : les contribuables ont jusqu’au 31 décembre pour se conformer
Notre interlocuteur a évoqué un autre changement majeur annoncé dans le cadre de cette réforme : le réaménagement des tranches d’imposition. Cependant, il n’est pas encore précisé dans quel sens ce réaménagement se fera, ni si de nouvelles tranches seront créées ou si les taux d’imposition appliqués à chaque tranche seront modifiés, a-t-il rapporté.
Selon l’expert, environ 50% des contribuables seront directement impactés par ce réaménagement. Il est donc probable que le gouvernement cherche à ajuster ces tranches pour mieux correspondre à la répartition actuelle des revenus au Maroc. Ce changement pourrait permettre une meilleure répartition de la charge fiscale et un allégement pour certaines catégories de salariés.
Pour l’heure, le système fiscal marocain comprend cinq tranches d’imposition, chacune soumise à un taux d’imposition progressif.
Réduction des impôts
En plus de l’exonération de l’impôt sur le revenu des personnes qui perçoivent moins de 40.000 DH l’année, une autre mesure importante de cette réforme est aussi attendue. Elle concerne les charges déductibles du revenu imposable. Actuellement, le montant est de 360 dirhams par an et par personne à charge. Cette somme est jugée insuffisante par de nombreux observateurs, surtout au regard du coût de la vie et des dépenses liées à la scolarité ou aux soins médicaux.
Lire aussi : Recettes fiscales et santé économique vont-elles de pair ?
C’est dans ce sens que la réforme prévoit une augmentation de ce montant qui passe à 500 dirhams par personne à charge, une mesure qui, bien que modeste, devrait permettre un léger allégement fiscal pour les familles. Toutefois, cette augmentation est jugée encore insuffisante pour répondre aux besoins réels des ménages, notamment pour ceux qui doivent assumer des frais élevés liés à l’éducation ou aux soins de santé de leurs enfants.
De manière générale, cette réforme de l’impôt sur le revenu devrait avoir un impact positif sur le pouvoir d’achat des ménages marocains. En allégeant la pression fiscale sur les revenus modestes et moyens, et en augmentant le seuil d’exonération, le gouvernement pourra ainsi stimuler la consommation et soutenir la croissance économique. Mais il faudra encore attendre que le projet de loi de finance 2025 soit voté par le Parlement afin que tous ceux-ci puissent-être appliqués.
Blé tendre : le Maroc renforce son alliance avec la Russie
Économie - Le Maroc a décidé de maintenir le soutien gouvernemental pour l’importation de blé tendre jusqu’à fin avril 2025.
Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024La loi de Finances 2025 publiée au Bulletin officiel
Économie - La loi de Finances 2025, promulguée par le Dahir n° 1-24-65 du 13 décembre 2024 a été publiée dans le Bulletin officiel.
Mbaye Gueye - 19 décembre 2024Le commerce extérieur au vert, malgré un déficit croissant
Économie - Bank Al-Maghrib (BAM), a révélé que les exportations de biens marocaines ont connu une hausse de 6,2% à fin octobre 2024 par rapport à la même période de l’année précédente.
Mbaye Gueye - 19 décembre 2024Les OPCVM atteignent 663,3 MMDH d’actifs nets à fin novembre 2024
Économie - Une hausse de 18,5% depuis le début de l’année, selon le rapport de la politique monétaire publié par Bank Al Maghrib.
Rédaction LeBrief - 19 décembre 2024L’inflation attendue à 0,8% au T4-2024 (BAM)
Économie - BAM a indiqué l’inflation au Maroc devrait revenir à 0,8% au quatrième trimestre (T4) 2024, après 1,3% le trimestre précédent.
Mbaye Gueye - 19 décembre 2024L’ACAPS renforce la protection des assurés, affiliés et adhérents
Économie - L'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) a publié son rapport annuel 2023.
Mbaye Gueye - 18 décembre 2024Injaz Al-Maghrib : une assemblée générale sous le signe des réalisations et de l’avenir
Économie - L’assemblée générale ordinaire d’Injaz Al-Maghrib s’est tenue le 17 décembre 2024 au siège de Wafa Assurance, à Casablanca.
Mbaye Gueye - 18 décembre 2024Banques : le besoin en liquidité atteint 131,6 MMDH au T3 2024
Économie - Le besoin en liquidité des banques marocaines a atteint 131,6 MMDH en moyenne hebdomadaire au troisième trimestre 2024
Rédaction LeBrief - 18 décembre 2024Banque mondiale : le spectre d’une imminente crise de la dette
Économie - Dans son nouveau rapport sur la dette internationale, la Banque mondiale alerte sur le risque de surendettement des pays pauvres.
Manal Ben El Hantati - 12 décembre 2022Driss Guerraoui primé à Barcelone
Économie - Le professeur Driss Guerraoui, président de l’Université Ouverte de Dakhla, a reçu le Prix international du leadership en intelligence économique pour l’année 2024.
Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024CNT : Hamid Bentahar réélu
Économie - Hamid Bentahar se voit réélu pour un mandat de 3 ans à la tête de la CNT et Othman Ibn Ghazala élu vice-président générale.
Ilyasse Rhamir - 30 septembre 2024Guercif-Nador : une autoroute pour 5,5 MMDH
J.R.Y - 21 mai 2021HCP : la croissance de l’économie nationale devrait augmenter au T1-2023
Économie - Selon les projections du HCP, la croissance de l’économie nationale s’est située à 1,4% au dernier trimestre de 2022.
Rédaction LeBrief - 3 janvier 2023Budget 2025, réforme sociale : les annonces de Younes Sekkouri
Économie - Avec une enveloppe budgétaire globale de 14 milliards de dirhams, le ministère ambitionne de relever plusieurs défis, notamment dans les domaines de l’emploi et du soutien économique.
Rédaction LeBrief - 30 novembre 2024Bank Al-Maghrib prépare le lancement du marché secondaire des créances en souffrance
Économie - Bank Al-Maghrib (BAM) s'apprête à révolutionner le secteur bancaire marocain en mettant en place un marché secondaire des créances en souffrance.
Farah Nadifi - 29 novembre 2024