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La pollution de l’air augmente-t-elle le risque de dépression ?

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L’exposition prolongée et régulière à l’air pollué n’impacte pas seulement la santé physique. Une nouvelle étude a révélé que la pollution affecte aussi la santé mentale. L’exposition aux polluants atmosphériques augmente le risque de souffrir d’une dépression ou d’une anxiété. Le point avec Firdaous El Gour, psychologue clinicienne.

C’est confirmé. La pollution de l’air affecte la santé mentale. Selon une étude publiée dans la revue Jama Psychiatry, une exposition, même faible, à des polluants atmosphériques sur le long terme est associée à une incidence accrue de dépression et d’anxiété.

Cette étude a été menée au Royaume-Uni. Avant de la démarrer, les 389.195 participants, dont 205.855 femmes, n’avaient jamais souffert de dépression ou d’anxiété. L’analyse des données a eu lieu entre le 1?? mai et le 10 octobre 2022, après un suivi de presque 11 ans. Les participants ont été recrutés entre le 13 mars 2006 et le 1?? octobre 2010.

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Les résultats de l’étude

Les auteurs de l’étude ont indiqué qu’ils ont examiné les concentrations annuelles moyennes de pollution atmosphérique du dioxyde d’azote (NO2) et d’oxyde nitrique (NO) autour du lieu de vie principal de chaque participant. Leur constat est : 13.131 patients ont reçu un diagnostic de dépression et 15.835 patients ont reçu un diagnostic d’anxiété.

Mais encore ! Le risque de souffrir d’anxiété ou de dépression n’est pas lié au niveau de présence de ces polluants dans l’air. «Il ne faut pas nécessairement une quantité importante pour accroitre le risque. Il est élevé d’emblée, même pour de faibles expositions aux polluants atmosphériques», indique l’étude.

Les polluants étudiés proviennent essentiellement des centrales à charbon et au gaz naturel, de la combustion de carburant des voitures et des camions thermiques, des chantiers de construction et des feux de forêts.

Les symptômes de l’anxiété

Joint par la rédaction de LeBrief, Firdaous El Gour, psychologue clinicienne, nous explique davantage le risque que représentent ces substances polluantes pour la santé mentale. D’après notre intervenante, «ces polluants pénètrent dans notre cerveau et engendrent des complications en termes de santé mentale. L’exposition à une faible pollution atmosphérique augmente aussi le risque de consultations externes ou d’hospitalisations pour dépression ou anxiété. Le recours aux antidépresseurs et de benzodiazépines s’élève également».

S’agissant de l’anxiété, Firdaous El Gour précise qu’il existe deux types qu’il faut connaitre. Selon elle, l’anxiété occasionnelle ou « l’anxiété état » est une partie tout à fait normale de la vie. Nombreuses sont les personnes qui s’inquiètent des questions telles que la santé, l’argent ou les problèmes familiaux. «Mais les troubles anxieux impliquent plus qu’une inquiétude ou une peur temporaire. Chez les personnes atteintes d’un trouble anxieux, celle-ci ne disparaît pas et peut s’aggraver avec le temps. Les symptômes peuvent entraver les activités quotidiennes telles que le rendement au travail, les résultats scolaires et les relations sociales», souligne-t-elle.

L’anxiété peut se manifester par un sentiment d’agitation, d’énervement ou de nervosité, une fatigue facile, une difficulté à se concentrer, une irritabilité, des maux de tête, des douleurs musculaires, des maux d’estomac ou des douleurs inexpliquées ou des problèmes de sommeil.

Notre intervenante nous révèle une nouvelle forme d’anxiété. Un phénomène connu sous le nom d’éco-anxiété. The American Psychology Association (APA) classe l’éco-anxiété comme étant «la peur chronique d’un cataclysme environnemental qui provient de l’observation de l’impact apparemment irrévocable du changement climatique et de l’inquiétude associée pour son propre avenir et celui des générations futures». L’éco-anxiété ne se manifeste pas de la même manière pour tous. En effet, elle a tendance à être plus répandue chez les personnes les plus engagées dans la protection de l’environnement.

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Les symptômes de la dépression

Firdaous El Gour définie la dépression comme un trouble de l’humeur qui représente un sentiment fixe, durable et persistant de tristesse pathologique. Elle combine des éléments appartenant à trois registres de troubles, notamment l’humeur dépressive, le ralentissement psychomoteur et les symptômes somatiques. Chaque année, plus de 350 millions de personnes à travers le monde souffrent de dépression et seulement 25% d’entre elles ont accès au traitement.

D’après la psychologue, les symptômes de la dépression se traduisent par : un sentiment de tristesse douloureuse permanente non réactive aux stimulations ; une diminution ou une perte de l’intérêt et du plaisir pour des activités habituelles ; une absence de projets positifs, une anticipation négative de l’avenir et une perte de l’investissement ; un repli sur soi avec diminution ou absence de vie relationnelle ; un pessimisme profond, un sentiment d’insatisfaction et d’incomplétude, des ruminations d’idées noires et un dégout de la vie ; des sentiments de dévalorisation, de perte de l’estime de soi et d’indignité ; des idées torturantes de culpabilité.

Limiter l’exposition aux polluants : quels conseils ?

Firdaous El Gour précise qu’«un environnement propre et non pollué favorise une attitude mentale positive et peut avoir un effet énergisant. Elle vous donne la possibilité de vous concentrer sur d’autres défis dans votre vie. La prise de conscience aux questions environnementales et en matière de santé mentale est primordiale pour maintenir un mode de vie durable. Mais c’est aussi une opportunité pour renseigner les gens et faire passer le message pour aider à protéger la nature».

Enfin, pour limiter l’exposition aux polluants, notre interlocutrice indique qu’il est important de penser à l’utilisation des voitures électriques et au recyclage. De plus, elle recommande de choisir des produits durables et manger des produits locaux. Elle suggère aussi l’utilisation de ventilateurs au lieu de climatiseurs et de purificateurs d’air.

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