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Parti en 2007 avec ses amis faire un tour en voiture, Thami Bennani n’est plus jamais revenu. Sa famille ne l’a pas revu : pas de traces, ni de vie ni de son corps. L’affaire est restée pendant longtemps dans le silence d’un huis clos familial à Mohammedia, avant qu’elle soit révélée par une Youtubeuse. Depuis, les réseaux sociaux et l’opinion publique sont mobilisés pour identifier les coupables. Le hashtag #justicepourthamibennani a fait le tour pour dévoiler le mystère sur ce dossier qui a fait trembler d’effroi les Marocains.
Du suicide au meurtre
Au début, l’affaire a été classée comme un suicide par la police, mais la maman s’est toujours interrogée sur le peu d’investigations effectuées, faisant part de ses doutes, elle qui était persuadée que son fils ne s’est jamais suicidé et qui s’est battue jusqu’au bout pour que justice soit faite.
Elle a réussi à reconstituer les faits, à mener une enquête et à regrouper les informations afin de retrouver des pistes qui pourraient servir à une réouverture du dossier devant la justice. En parallèle, plusieurs témoignages avaient commencé à filtrer sur une nouvelle version des événements. Pour certains, Thami Bennani aurait été victime de viol avant que son corps ne soit brûlé dans une forêt. Pour d’autres, sa mort aurait été causée par une overdose, et que ses amis, en panique, ne sachant que faire du corps, l’auraient jeté à la mer.
Après avoir travaillé sur plusieurs hypothèses, la seule qui était cohérente au regard des investigations réalisées est celle qui a été révélée et confirmée par le représentant du Ministère public, lors de l’audience du 7 juillet dernier. Selon ses dires, la tête de Thami Bennani a été retrouvée séparée de son corps, témoignant d’une violence inouïe. Des contusions ont également été relevées sur le corps, confirmant que le jeune homme avait été victime de violences physiques.
Le substitut du procureur général a exposé que le lieu où le crime avait été reconstitué différait de l’endroit où le corps avait été découvert. Les meurtriers avaient abandonné Thami et s’étaient enfuis précipitamment, laissant derrière eux une scène macabre. Le pantalon porté par la victime présentait des déchirures, indiquant qu’il avait été traîné. Sur la base de ces éléments, le parquet a conclu que le meurtre est confirmé et que le corps de la victime présentait de nombreuses traces de violences, demandant par conséquent des peines maximales à l’encontre des deux accusés, en détention à la prison d’Oukacha depuis quatre ans déjà.
Lire aussi : 15 ans après sa disparition, la famille de Thami Bennani réclame encore des explications
Des peines jugées insuffisantes
Si un grand nombre de pistes ont été envisagées et explorées au cours des années précédentes, c’est la piste criminelle qui a été finalement retenue et confirmée par le Ministère public.
Le verdict, tant attendu, est tombé hier soir. La chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca a condamné, en première instance, les deux personnes à 20 ans de prison ferme chacune. Elles ont été reconnues coupables de «meurtre avec préméditation, changement de l’état de la scène de crime dans l’intention d’entraver le cours de la justice, outrage aux autorités publiques par le biais de fausses déclarations et non-dénonciation d’un crime». De plus, ils devront verser un total 600.000 DH de dédommagement à la famille de la victime.
Des sanctions jugées insuffisantes pour la famille de Thami Bennani. Selon la maman, plusieurs éléments et vérifications sont en manque, comme les expertises techniques réclamées sur les téléphones des suspects ou encore l’inclusion d’autres pièces, notamment le premier procès-verbal de la gendarmerie royale dressé à l’époque des faits et un CD susceptible d’apporter de nouvelles précisions à certains aspects de l’affaire. Du côté des deux accusés, leurs avocats estiment que leurs clients avaient subi une injustice en l’absence de preuves et que rien ne permettait de lier l’affaire à un meurtre.
Si la justice semble avoir refermé ce dossier, les proches de Thami Bennai auraient, eux, décidé de porter l’affaire devant la Cour de cassation. Faute d’un véritable élément nouveau, l’affaire parais close à jamais.
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