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La Cour de cassation rejette les pourvois des journalistes Radi et Raissouni

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Manifestation en soutien à Omar Radi et Souleimane Raissouni. © AFP

La Cour de cassation a rejeté, dans la nuit de mardi 18 à mercredi 19 juillet, les pourvois des journalistes Omar Radi et Soulaimane Raissouni, confirmant leur condamnation en appel.

La plus haute juridiction du pays «a rejeté (mardi) notre recours et confirmé les peines d’emprisonnement à l’encontre d’Omar et Soulaimane», a déclaré ce mercredi à l’AFP leur avocat Me Miloud Kandil. L’arrêt de la Cour de cassation ne sera pas publié avant plusieurs jours.

Omar Radi, qui a fêté mardi son 37e anniversaire et poursuivi pour «atteinte à la sécurité intérieure de l’État» et «viol», est emprisonné depuis le 29 juillet 2020 et a été condamné en appel en février 2022 à cinq ans de prison ferme. Soulaimane Raissouni, âgé de 51 ans et emprisonné depuis mai 2020 est condamné en appel (février 2022) à cinq ans de prison ferme pour «agression sexuelle» contre un militant LGBT, des faits qu’il n’a de cesse de contester.

L’arrêt de rejet dans l’affaire Radi a confirmé également la condamnation du journaliste exilé en Tunisie, Imad Stitou, qui avait été condamné à un an de prison, dont six mois ferme, dans l’affaire de viol concernant son collègue Omar Radi.

Une décision attendue

«Nous nous attendions à cette décision malgré les innombrables irrégularités qui ont entaché la procédure», a réagi auprès de l’AFP Driss Radi, père d’Omar Radi. «Nous savons que la justice n’est pas indépendante dans cette affaire, mais nous espérons une grâce royale pour clore ce dossier qui a tellement nui à l’image de notre pays», a-t-il plaidé.

«C’est une décision est choquante, surprenante et décevante, car elle émane de la plus haute juridiction du pays. Celle en charge de veiller sur l’application juste et correcte de la loi», a déploré Me Messaoudi, l’avocat qui a plaidé dans les deux dossiers.

«Malheureusement, la Cour n’a pas interagit avec nos plaidoiries, qui ont duré plus de quatre heures, durant lesquelles nous avons détaillé l’ensemble des dysfonctionnements ayant entachés les deux procès, relevé et pointé du doigt tous les vices de formes et soulevé les nullités de procédure et les textes de loi bafoués», a-t-il relevé. «Cette décision est doublement décevante, car émanant de la juridiction suprême de l’ordre judicaire», a-t-il réitéré.

«Nous avons expliqué devant la Cour qui se prononce sur la correcte application de la loi que nous ne défendions pas uniquement les journalistes Soulaimane Raissouni, Omar Radi et Imad Stitou, mais bien avant l’application juste et correcte de la loi», a déclaré Me Messaoudi, estimant qu’il s’agit «d’une condamnation d’un courant de pensée politique avant d’être celle de trois individus».

Interrogée par l’AFP, l’avocate féministe Aïcha Guella, présidente de l’AMVD (Association pour les droits des victimes), s’est félicitée du jugement, en déplorant que «M. Radi et Raissouni et leurs soutiens essaient de politiser ces affaires alors que les faits ont été établis devant la justice».

Quelques jours avant la décision de la Cour de cassation, les avocats de la défense avaient appelé les autorités à trouver une «issue judiciaire, politique et légale» afin qu’ils puissent être libérés. «J’appelle la justice et la plus haute autorité du pays à trouver une issue judiciaire, politique et légale pour ces dossiers», a plaidé Me Mohamed Messaoudi lors d’une conférence de presse organisée à Casablanca par le Comité local pour la libération des prisonniers politiques.

«Notre espoir est grand qu’il soit mis fin aux emprisonnements et aux poursuites, soit en révisant les dossiers toujours devant la justice, soit, pourquoi pas, en bénéficiant d’une procédure de grâce», a ajouté l’avocat.

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