Accueil / Économie

La conjoncture économique sous la loupe de la DTFE

Temps de lecture

Photo d'illustration © DR

Dans sa nouvelle note de conjoncture, la Direction du trésor et des finances extérieures (DTFE) indique que l’année 2022 a été marquée par une modération de la croissance économique qui a subi des chocs exogènes tant à l’échelle nationale qu’internationale. Au terme des quatre premiers mois de 2023, la SCRT a fait ressortir un déficit budgétaire de 13,3 MMDH, en hausse de +1,9 MMDH par rapport à la même période de 2022. Détails.

La Direction du trésor et des finances extérieures (DTFE) vient de dévoiler les principaux indicateurs de l’économie nationale. Dans sa nouvelle note de conjoncture du mois de mai 2023, ce département relevant du ministère de l’Économie et des Finances donne un premier aperçu des principales tendances de l’actuel exercice marqué par une montée des pressions inflationnistes à des niveaux inédits à l’échelle mondiale.

Lire aussi : Marché financier international : le Maroc effectue une sortie remarquable

Résilience de l’activité économique dans un contexte incertain

D’après la DTFE, la croissance économique nationale a confirmé sa résilience dans un contexte marqué par la succession de crises planétaires depuis l’année 2020. Ainsi, après avoir rebondi rapidement en 2021 avec une croissance de +7,9% qui a permis d’effacer la récession de 2020, la croissance du PIB devrait ressortir à +1,2% en 2022 suite à un recul de la production agricole, alors que le contexte géopolitique tendu sur le plan mondial n’a que légèrement impacté les secteurs exportateurs.

En 2023, l’économie marocaine est de nouveau confrontée à des conditions climatiques défavorables, ce qui devrait pénaliser les perspectives de croissance annoncées initialement à +4%, précise la même source.

En outre, et malgré le maintien de l’inflation à un niveau élevé en comparaison avec la moyenne des années précédentes, les activités non agricoles devraient confirmer leur résilience eu égard à la reprise du secondaire et au maintien du dynamisme du tertiaire.

Lire aussi : Trésor : émission des premiers bons à taux révisables

Campagne agricole 2022/2023 : hausse de la production céréalière

Le début de la campagne agricole 2022/2023 a été marqué par un retard des premières précipitations ayant décalé l’installation des cultures d’automne et impacté négativement l’état des parcours, note la DTFE. Associées à des températures saisonnières plus élevées que la normale, les pluies n’ont été enregistrées qu’entre la deuxième décade de novembre 2022 et fin février 2023, avec de faibles niveaux entre mars et début avril.

Ainsi, le cumul pluviométrique a atteint 207 mm au 27 avril, en hausse certes de +13% par rapport à la campagne précédente à la même date, mais en baisse de -36% par rapport à une année normale. Parallèlement, la retenue totale nationale à usage agricole a atteint près de 4,48 MMm3 au 27 avril contre 4,26 MMm3 pour la campagne précédente à la même période, soit un taux de remplissage des barrages de 33% contre 31%.

En conséquence, la première estimation fait état d’une production céréalière de 55,1 MQx, dont 29,8 MQx de blé tendre, 11,8 MQx de blé dur et 13,5 MQx d’orge, en hausse de +62% par rapport à la campagne précédente.

Pour sa part, poursuit la même source, la filière de l’élevage devrait connaitre un raffermissement à la faveur de l’amélioration des conditions climatiques en 2023 par rapport à l’année précédente et la mise en œuvre du programme de réduction de l’impact du déficit pluviométrique lancé en mars 2022.

Lire aussi : Économie : une situation mi-figue, mi-raisin en cette fin d’année

Activités non agricoles : évolutions globalement favorables

La résilience des activités non agricoles semble se confirmer en ce début d’année eu égard au comportement globalement favorable des indicateurs de conjoncture, souligne le document. En effet, le secteur secondaire, et malgré le sensible ralentissement économique attendu chez les principaux partenaires du pays, sa croissance se redresse progressivement à la faveur de la détente des coûts de certains intrants et de l’amélioration des chaines d’approvisionnement.

Pour sa part, le secteur tertiaire confirme son dynamisme, soutenu particulièrement par les secteurs du transport et du tourisme qui poursuivent leur reprise tout en profitant des efforts de promotion de la destination Maroc et du renforcement de la
capacité du trafic aérien avec notamment l’ouverture de nouvelles dessertes, explique la DTFE.

Lire aussi : Trafic aérien des passagers : un taux de récupération de 99% en 2023

Hausse du déficit commercial et du déficit budgétaire

Au terme des trois premiers mois de l’année 2023, la situation des échanges extérieurs a fait ressortir une hausse du déficit commercial de +8,6 MMDH (ou +13,5%) pour s’établir à 72,6 MMDH, précise la note de conjoncture. Cette situation est attribuée à une augmentation à la fois des importations (+16,8 MMDH ou+10,1%) et des exportations (+8,2 MMDH ou +8%), ramenant ainsi le taux de couverture à 60,1% contre 61,3% un an auparavant.

Quant à la situation des charges et ressources du trésor, elle a fait ressortir, au terme des quatre premiers mois de 2023, un déficit budgétaire de 13,3 MMDH, en hausse de +1,9 MMDH par rapport à la même période de 2022. Cette évolution recouvre une augmentation des dépenses ordinaires (+2 MMDH) plus importante que celle des recettes ordinaires (+1,5 MMDH), fait savoir la même source.

Lire aussi : SCRT : les recettes fiscales en hausse de 3,6% à fin avril

Hausse du taux de chômage

Par ailleurs, entre le T1-2022 et le T1-2023, la population active âgée de 15 ans et plus a diminué de  1,6% à l’échelle nationale pour se situer à 11.967.000 personnes. Ainsi, et compte tenu d’une hausse de la population en âge d’activité de +1,4%, le taux d’activité a reculé de -1,4 point pour se situer à 43,1% suite à un repli de -2,3 points en zones rurales à 47% et de -0,7 point à 41,2% en zones urbaines.

De son côté, le taux d’emploi s’est replié de -1,5 point pour s’établir à 37,6% sur le plan national, sous l’effet d’une baisse de -2,5 points dans les campagnes à 44,3% et de -1 point à 34,1% dans les villes. Le volume d’emploi a ainsi diminué de 280.000 postes entre le T1-22 et le T1-23, en liaison avec les pertes de 229.000 postes en milieu rural et de 51.000 en milieu urbain, relève la DTFE.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Le Maroc vise atteindre 67% de routes en bon état d’ici 2027

Économie - Actuellement, 64% des routes marocaines sont en bon ou excellent état, l’objectif est d’atteindre un taux de 67% d’ici 2027.

Ilyasse Rhamir - 25 décembre 2024

Maîtrise des prix : une bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat ?

Économie - L'inflation devrait descendre à 1% en 2024. Quand cette maîtrise de prix sera-t-elle positive pour le pouvoir d'achat ?

Sabrina El Faiz - 25 décembre 2024

Coupe du Monde 2030 : 35 villes en plein chantier

Économie - Le Maroc met les bouchées doubles pour accueillir la Coupe du Monde 2030, un événement qui promet de booster le développement à l’échelle nationale.

Ilyasse Rhamir - 25 décembre 2024

LF 2025 : le gain aux jeux de hasard désormais imposé

Économie - À partir du mois de juillet 2025, tout gain réalisé grâce aux jeux de hasard deviendra imposable dans le champ de l'impôt sur le revenu (IR).

Mouna Aghlal - 24 décembre 2024

Digital Now 2024 : une édition marquante pour un avenir numérique inclusif et transformateur

Économie - Le Congrès international "Digital Now" 2024, tenu à Casablanca sous l’initiative du Club des Dirigeants (CDD), a rassemblé plus de 5.000 participants

Rédaction LeBrief - 24 décembre 2024

Réforme des litiges commerciaux : le ministère de la Justice renforce l’arbitrage

Économie - Le ministère de la Justice a annoncé plusieurs mesures juridiques pour moderniser la gestion des litiges commerciaux.

Rédaction LeBrief - 24 décembre 2024

Tourisme : une année record et des ambitions pour 2025

Économie - Le Maroc a enregistré en 2024 une progression exceptionnelle en matière de tourisme, consolidant sa position parmi les destinations les plus attractives.

Ilyasse Rhamir - 24 décembre 2024

Sportech : les startups STADIUM by MDJS brillent à Munich

Économie - Cinq startups marocaines, issues du programme STADIUM by MDJS d’Accelab, ont marqué l’édition 2024 du sommet international Sports Tech Nation.

Ilyasse Rhamir - 23 décembre 2024
Voir plus

Hard-discount toujours plus bas, mais à quel prix ?

Dossier - Le hard-discount a-t-il trouvé LA recette miracle pour proposer LA bonne affaire ? Pas sûr… la lame peut être à double tranchant.

Sabrina El Faiz - 7 décembre 2024

ANCFCC : bon cru 2020

J.R.Y - 19 mars 2021

La Chambre des représentants adopte le PLF 2025 en deuxième lecture

Économie - La Chambre des représentants a approuvé, à la majorité, en deuxième lecture, le projet de loi de finances (PLF) n°60.24 pour l’année budgétaire 2025.

Mbaye Gueye - 6 décembre 2024

She Impulse : l’AFEM révolutionne l’entrepreneuriat féminin au Maroc

Économie - L’AFEM a dévoilé, mardi 3 décembre 2024, sa nouvelle feuille de route stratégique baptisée « She Impulse : Créateur de valeurs ».

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024

Tourisme marocain : entre traditions et nouvelles ambitions

Économie - Entre la montée en puissance du tourisme interne et l’importance accrue du tourisme culturel, le Royaume repense son approche pour s’adapter à la demande croissante.

Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024

Pirater ou réguler : le défi BeIN Sport au Maroc

Économie, Entreprise - Face à la prolifération des serveurs IPTV illégaux, qui permettent aux utilisateurs d’accéder à ses contenus sans payer, BeIN Sport s’interroge sur les moyens de protéger ses droits.

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire