Accueil / Économie

La Charte de l’investissement porte ses fruits

Temps de lecture

2e Commission nationale des investissements tenue au mois de juillet 2023 en présence de plusieurs ministres © DR

Sous la présidence du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, la 3ᵉ Commission nationale des investissements (CNI) s’est réunie en visioconférence jeudi pour approuver 42 projets représentant un montant global de 7,4 milliards de DH (MMDH). Mais au-delà des chiffres, ces nouveaux investissements prouvent que la nouvelle Charte de l’investissement fonctionne. L’investissement productif privé, multisectoriel, créateur d’emplois et réparti sur l’ensemble du territoire national, se positionne au cœur du développement économique du Royaume, comme voulu par le Souverain. Détails.

C’est le sourire aux lèvres que le ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’évaluation des Politiques publiques, Mohcine Jazouli, est sorti de la salle de réunion où il a participé en visioconférence à la 3ᵉ Commission nationale des investissements (CNI). Jazouli et son équipe ont de quoi être satisfaits. La nouvelle Charte de l’Investissement, opérationnelle depuis mars 2023, a boosté l’investissement privé au Maroc, conformément aux directives du Souverain. Les projets approuvés jeudi par la CNI devraient permettre la création de plus 16.200 emplois, dont 5.900 directs et 10.300 indirects, sans compter les emplois induits, et ce, dans neuf régions du Royaume. Près de 60% du montant d’investissement approuvé provient d’entreprises marocaines, confirmant le bénéfice principal de la nouvelle charte aux entreprises nationales.

Lire aussi : Aeolon investit près de 2,3 MMDH dans une usine de pales éoliennes à Nador

Des dossiers prioritaires et des villes ciblées

À peine rentré d’un roadshow dans la région de l’Oriental où il a tenu des réunions avec les investisseurs, lancé de nouveaux projets et visité plusieurs chantiers, Jazouli a dévoilé une initiative ambitieuse de son département, en collaboration avec le Haut-Commissariat au plan (HCP). Il s’agit de la mise en place d’un observatoire national de l’investissement et du climat des affaires. Ce projet novateur s’appuiera sur les outils de l’intelligence artificielle et les mécanismes modernes de calcul de l’investissement, marquant une nouvelle ère dans la surveillance et l’évaluation de l’activité économique.

Mohcine Jazouli à la rencontre des investisseurs de la région de l’Oriental

Le ministre a aussi annoncé un chiffre important. Selon les calculs de son département, l’année 2022 a été témoin d’un essor significatif de l’investissement privé au Maroc, s’élevant approximativement à 100 milliards de DH (MMDH). Bien que les chiffres officiels ne soient pas encore disponibles, le ministre s’est exprimé avec confiance, estimant que ces résultats laissent entrevoir des perspectives encourageantes, avec tous les indicateurs du secteur de l’investissement privé au niveau national au beau fixe.

La Charte de l’investissement a ciblé des provinces en dehors de l’axe Tanger-Casablanca. Ainsi, des villes qui, autrefois, n’attiraient aucunement les investisseurs ont enregistré des projets d’investissement à l’instar de Ouezzane, El Hajeb, Midelt, Sidi Ifni et Taroudant. Selon une source du ministère, ce sont les exonérations fiscales et les primes territoriales (10% à 15% d’appui) qui ont favorisé l’implantation de projets d’investissement dans ces localités.

Lire aussi : Investissement : zoom sur l’alignement stratégique des CRI

Des projets inédits dans certaines zones

« Alors que des ministres ont essayé vainement pendant des dizaines d’années d’attirer certains types de projets dans des zones précises, la Charte de l’investissement a permis en quelques mois de concrétiser ça », confie une source bien informée au sein du département dirigé par Mohcine Jazouli. Un énorme travail de promotion est réalisé dans ce sens par l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE). Canaliser l’acte d’investir et l’acte financier d’investir passe aussi par la création de fonds régionaux d’investissement surtout pour les gens qui veulent booster leur région notamment les Marocains du monde. Les critères d’éligibilité de ces fonds sont en phase avec les spécificités du territoire, à l’image du Fonds du Nord pour le développement et l’investissement (NORDEV) lancé en octobre 2023. Il y a aussi le démarrage imminent du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement (FM6I) qui a annoncé la présélection de 17 sociétés de gestion de fonds sectoriels et thématiques.

Lire aussi : Investissements : le gouvernement met le turbo

La marque « Morocco Now » est de plus en plus connue dans les quatre coins du monde et les perspectives pour les trois prochaines années sont prometteuses. L’objectif fixé par le roi Mohammed VI de 550 MMDH d’investissements privés entre 2022 et 2026 met certes une pression énorme sur l’exécutif qui suit la répartition des investissements année par année, région par région et secteur par secteur.

Lire aussi : Mohcine Jazouli : renforcer le rayonnement et l’attractivité des régions, une priorité pour l’exécutif

Qu’est-ce que NORDEV ?
Le fonds NORDEV est une initiative tripartite regroupant la Wilaya de la région, le Centre régional d’investissement (CRI), et l’Agence pour la promotion et le développement du Nord (APDN). Les trois parties s’engagent à mobiliser un budget de 1 MMDH, réparti sur une période de cinq ans. Ce fonds est aligné avec la vision définie par le Plan de développement régional (PDR) 2022-2027 et la nouvelle Charte de l’investissement. Les subventions allouées par le fonds peuvent atteindre jusqu’à 30% de l’investissement, avec des plafonds spécifiques fixés à 100.000 DH pour les auto-entrepreneurs et 10 millions de DH (MDH) pour les grandes entreprises. Cette approche inclusive vise à encourager un large éventail d’acteurs économiques à contribuer au développement régional.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Maroc 2025 : santé et sport en révolution

Économie - Le Maroc prévoit de construire 1.400 nouveaux dispensaires de proximité d’ici avril 2025 et des infrastructures sportives.

Ilyasse Rhamir - 1 novembre 2024

MAS 2024 : le Maroc décolle dans l’aéronautique

Économie - Quatre protocoles d’accord ont été scellés entre le Maroc et des entreprises du secteur aéronautique lors du MAS 2024.

Ilyasse Rhamir - 1 novembre 2024

Alstom décroche le contrat pour les rames de la LGV Kénitra à Marrakech

Économie - Le contrat remporté par Alstom pour équiper la future LGV Kénitra-Marrakech marque une avancée majeure pour le Maroc.

Rédaction LeBrief - 31 octobre 2024

Agriculture : l’OCP dévoile une vision ambitieuse pour l’Afrique

Afrique, Économie, Économie - Lors d'une rencontre à Rabat, le PDG du Groupe OCP, Mostafa Terrab, a dévoilé une vision ambitieuse pour l'Afrique.

Farah Nadifi - 31 octobre 2024

Banques : la croissance du crédit s’accélère à 3,3% en septembre

Économie - La croissance du crédit bancaire au secteur non financier (SNF) s’est accélérée de 3,1% à 3,3% en septembre dernier.

Rédaction LeBrief - 31 octobre 2024

Industries : l’IPPIEM en baisse de 0,1% en septembre

Économie - L’indice des prix à la production des «Industries manufacturières hors raffinage de pétrole» a enregistré une baisse de 0,1%.

Rédaction LeBrief - 31 octobre 2024

Air Arabia : deux nouvelles liaisons depuis Tanger

Économie - Air Arabia élargit son réseau européen en lançant deux nouvelles liaisons reliant Tanger à Gérone et Bordeaux.

Ilyasse Rhamir - 31 octobre 2024

Trois milliards de dirhams pour le développement du terminal Nador West Med

Économie - Marsa Maroc et CMA CGM ont signé un accord pour exploiter la moitié du terminal à conteneurs du port de Nador West Med.

Mbaye Gueye - 31 octobre 2024
Voir plus

McKinsey : 20 entreprises marocaines génèrent plus d’un milliard de dollars

Économie - D'après McKinsey, le Maroc compte 20 entreprises dont le chiffre d'affaires dépasse le milliard de dollars.

Nora Jaafar - 13 juin 2023

L’Initiative marocaine pour l’hydrogène vert brille à Berlin

Économie - Le président du Conseil d'affaires maroco-allemand de la CGEM a vanté les atouts du Maroc en terme d'énergies renouvelables.

Chaima Aberni - 14 mars 2024

Le Maroc, futur leader de la production automobile en Afrique

Afrique, Économie, Économie - Le Maroc se prépare à devenir le premier producteur automobile d'Afrique en 2024, surpassant l'Afrique du Sud grâce à des investissements stratégiques.

Chaima Aberni - 25 juillet 2024

Le Maroc prévoit une croissance de 4,6% en 2025 (rapport)

Économie - Cette hausse est attribuable à un rebond de la valeur ajoutée agricole, sous l'hypothèse d'une campagne agricole moyenne.

Mbaye Gueye - 14 septembre 2024

PLF 2025 : taxe sur les gains, une menace pour les casinos

Économie - Dans le cadre du PLF 2025, le gouvernement marocain propose d’introduire une taxe directe sur les gains des joueurs de casino.

Ilyasse Rhamir - 11 novembre 2024

Adjudication du 31 décembre : plus de 7 MMDH de bons du Trésor souscrits (DTFE)

Économie - La direction du Trésor et des Finances extérieures (DTFE) a révélé qu’un montant de 7,055 milliards de dirhams (MMDH) a été desservi suite à l'opération d'adjudication de bons du Trésor (BdT) de mardi dernier.

Mbaye Gueye - 2 janvier 2025

Un commentaire

  1. Dieu Merci ; nous sommes en train de cueillir les fruits de notre politique d’investissement ! Sommes-nous aussi sûrs que nous l’imaginons ?
    Personnellement, je n’ai plus confiance. Je prends pour exemple les politiques d’investissement de l’ex-ministre de l’agriculture dans les domaines agricoles et de de pêche.

    Pour l’agriculture, un grand merci à la Mauritanie Chinguetti qui démontré sans le vouloir la politique agricole impopulaire et dévastatrice de nos ressources hydriques menée depuis 2007.

    Pour la pêche, merci aussi à la National Geographic qui nous montre les richesses de nos espaces maritimes et dont nous ignorons et les espèces et les noms et, encore mois, les goûts et les saveurs.

    A part la sardine qui fait des siennes, elle aussi, cette politique antipopulaire et antinationale a décrété que les protéines marines ne sont pas faites pour conforter et consolider la santé des communs de mortels de notre pays, mais pour engraisser, outre mesure et à vil prix, ceux qui payent en €, en US$ et en £.

    Au lieu de pleurnicher maintenant, je ne dois m’en vouloir qu’à moi-même et je dois tirer une leçon de ma situation de chétif, de mal nourri et de dévitaminé : Jamais je ne voterai pour le Capital. Plus jamais, car il a montré pendant ces quelques dernières années qu’il est là pour s’enrichir d’avantage et élargir le fossé encore et encore entre la caste qu’il est en train de devenir et mes malheureux semblables.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire