Image d’illustration. © DR
À travers le globe, un adulte sur dix est touché par une maladie rénale, ce qui représente environ 850 millions d’individus. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), on s’attend à ce que la prévalence de la maladie rénale chronique grimpe de 17% au cours de la prochaine décennie. Malgré cela, chaque année, un diagnostic tardif conduit à des millions de décès prématurés dus à l’insuffisance rénale chronique et à ses complications cardiovasculaires. Pourtant, il est possible depuis plusieurs années de détecter ces maladies rénales, souvent asymptomatiques, assez tôt pour en ralentir ou en arrêter la progression grâce à des traitements médicamenteux et à l’adoption de mesures hygiéniques et diététiques simples.
Qu’est-ce que la maladie rénale chronique ?
La maladie rénale chronique est caractérisée par une réduction progressive et irréversible de la capacité des reins à filtrer le sang. Cette affection, souvent asymptomatique dans ses premiers stades, évolue lentement vers une dégradation de la fonction rénale. Lorsque cette fonction décline en dessous d’un seuil critique, on parle d’insuffisance rénale chronique. Sans intervention, cette condition peut progresser jusqu’à une insuffisance rénale terminale, nécessitant alors des traitements de remplacement comme la dialyse ou la transplantation rénale.
Il est cependant possible de freiner la progression de la maladie en identifiant et en traitant les facteurs susceptibles de l’exacerber, permettant ainsi de préserver la fonction rénale plus longtemps.
Comment peut-on freiner la progression de la maladie rénale chronique ?
L’insuffisance rénale chronique est principalement causée par l’hypertension artérielle et le diabète, qui endommagent les petites artères rénales et compromettent ainsi la fonctionnalité des reins. Ces deux conditions sont à l’origine de près de la moitié des cas de maladie rénale chronique, soulignant l’importance du dépistage précoce et de la gestion de ces maladies pour ralentir la progression de l’insuffisance rénale.
Parmi les autres facteurs de risque, on compte l’obésité, les maladies cardiovasculaires, les antécédents familiaux d’insuffisance rénale chronique, les personnes âgées de plus de 60 ans, et l’utilisation de médicaments susceptibles d’affecter la santé des reins.
Des mesures préventives telles que le maintien d’une activité physique régulière, le contrôle du poids, et la réduction de la consommation de sel peuvent contribuer à prévenir ou à ralentir le développement de l’insuffisance rénale. Les statistiques marocaines de 2019, révélant que 6,1 millions de marocains âgés de 30 à 79 ans souffrent d’hypertension, et que plus de 2,7 millions d’adultes sont diabétiques, mettent en lumière l’ampleur du problème et l’urgence d’adresser l’insuffisance rénale chronique comme une priorité de santé publique.
Quelles stratégies pour alléger le fardeau financier des traitements de dialyse sur le système de santé ?
Amal Bourquia souligne que les coûts associés aux traitements de dialyse pèsent lourdement sur les finances de l’assurance maladie, représentant près de 27% des dépenses totales pour les maladies de longue durée. La situation se complique d’autant plus que le nombre de patients atteignant le stade terminal de la maladie rénale est en hausse constante, entraînant une augmentation continue des coûts. Ces dépenses croissantes menacent la viabilité financière des caisses d’assurance maladie.
En particulier, le coût d’une séance d’hémodialyse dans le secteur privé s’élève à 800 DH, avec une nécessité pour le patient de subir trois séances par semaine. Cela équivaut à un coût mensuel de 12.000 DH et annuel de 120.000 DH par patient, une charge financière considérable pour l’Assurance maladie obligatoire (AMO).
Face à cette situation critique qui menace de surcharger gravement le système de santé, Bourquia insiste sur l’importance de réduire le nombre de patients nécessitant la dialyse et de retarder le recours aux traitements de suppléance. La clé pour y parvenir réside dans l’information, la sensibilisation et la prévention. Ces axes d’action sont importants pour lutter contre la progression des maladies rénales et alléger la charge sur le système de couverture sanitaire.
Comment l’association REINS renforce-t-elle la lutte contre les maladies rénales ?
Amal Bourquia précise que depuis sa fondation en 2005, l’association s’engage activement dans la lutte contre les maladies rénales, en mettant l’accent sur la prévention, l’information, la sensibilisation et la formation, en utilisant tous les outils à leurs disposition. «Face à une augmentation mondiale des maladies rénales chroniques, notre objectif lors de journées comme aujourd’hui est d’élever le niveau de conscience parmi le grand public, les professionnels de la santé, et les autorités gouvernementales sur l’urgence d’intervenir». Souligne-t-elle.
Les statistiques révèlent que seulement 30% des individus atteints d’une pathologie rénale sont informés de leur condition. «Il est important d’intégrer le dépistage simple, comme la recherche de protéines dans les urines, dans les examens de routine». Précise Amal Bourquia
Les professionnels de santé, en particulier les médecins et spécialistes, jouent un rôle prépondérant dans la prévention des maladies rénales. «Notre mission est d’éviter l’atteinte rénale liée à des maladies générales, immunologiques, ou héréditaires, et de préserver au mieux la fonction rénale». Ajoute-t-elle.
Il est impératif que les décideurs politiques prennent conscience de la nécessité de réformer le système, plutôt que de se contenter d’augmenter le nombre de centres de dialyse. «Depuis trente ans, j’alerte sur cette question sans voir d’amélioration. Alléger ces dépenses est essentiel pour la pérennité de notre couverture sanitaire».
Comment Amal Bourquia et son association abordent-ils la sensibilisation et l’innovation dans le traitement des maladies rénales ?
Leur campagne de sensibilisation couvre un large éventail de canaux de communication, y compris les sites web, les réseaux sociaux, divers types d’informations, ainsi que des rencontres avec le public, les élèves, les étudiants, et les échanges entre médecins de spécialités variées. Ils produisent et diffusent des articles, organisent des événements et lancent des campagnes médiatiques à chaque opportunité. À ce jour, Amal Bourquia est l’unique auteur au Maroc ayant abordé les thèmes de la dialyse et de la transplantation, soulignant ainsi le manque d’intérêt gouvernemental pour cette problématique pressante et en expansion.
L’engagement et la responsabilité dans cette lutte sont partagés. Intégrer la prévention des maladies rénales dans l’éducation médicale est essentiel, surtout que les techniques de dialyse, inchangées depuis des années, n’ont connu que de légères améliorations.
Amal Bourquia reste optimiste pour l’avenir, avec l’arrivée de nouveaux médicaments en cours de développement qui pourraient freiner l’avancement des maladies rénales et proposer des alternatives de traitement médical. Les recherches visant la régénération du tissu rénal offrent également un motif d’espoir. Convaincus de leur impact, les études montrent qu’il est possible de diminuer et de repousser de 30% la progression vers l’insuffisance rénale terminale nécessitant la dialyse.
Protection sociale : 15 millions de Marocains couverts
Société - Mustapha Baitas a annoncé que 3.769.000 travailleurs indépendants sont désormais inscrits au régime de couverture médicale.
Ilyasse Rhamir - 13 décembre 2024LF 2025 : exonération totale des pensions pour 164.000 retraités
Société - Le gouvernement franchit une étape importante avec l’exonération des pensions et des rentes viagères des retraités prévue par la loi de finances 2025.
Ilyasse Rhamir - 13 décembre 2024Le Maroc, modèle régional des droits de l’Homme
Société - Lors de la Journée internationale des droits de l’Homme, Abdellatif Ouahbi, a souligné l’engagement du Maroc dans la promotion des droits fondamentaux.
Ilyasse Rhamir - 12 décembre 2024Salé : une tentative de trafic de près de 5.000 comprimés psychotropes avortée
Société - La DGST a réussi à déjouer une importante tentative de trafic de substances psychotropes, mercredi après-midi.
Ilyasse Rhamir - 12 décembre 2024Saisie record : 3,6 tonnes de drogue interceptées à Casablanca
Société - Les forces de l’ordre marocaines, en coopération avec les services douaniers, ont mis en échec une tentative de trafic de drogue au port de Casablanca.
Ilyasse Rhamir - 12 décembre 2024Berkane lance son premier parking intelligent
Société - Le premier parking intelligent de Berkane a été officiellement inauguré ce mercredi à la place de la Marche Verte.
Ilyasse Rhamir - 11 décembre 2024Violence domestique : les mentalités changent-elles ?
Société - Une conférence à Guercif sensibilise la population aux dangers de la violence domestique et à son impact dévastateur sur la société et les individus.
Farah Nadifi - 11 décembre 2024Déclaration CNSS : un nouvel outil numérique
Société - Une solution numérique innovante sera déployée pour simplifier l’enregistrement des employés auprès de la CNSS.
Ilyasse Rhamir - 11 décembre 2024Un séisme tue 25 personnes au Cachemire pakistanais
Khansaa Bahra - 25 septembre 2019Brésil : des violents incendies ravagent l’Amazonie
Khansaa Bahra - 22 août 2019Call of Duty Modern Warfare : la bande-annonce
Khansaa Bahra - 10 septembre 2019Enseignement : des réformes urgentes face à un système en crise
Société - Le dernier rapport de la Cour des comptes dresse un état des lieux préoccupant du secteur de l’enseignement au Maroc.
Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024MRE, qui ne veut pas de vous ?
DOSSIER - C’est l’histoire d’un MRE qui a failli perdre la vie dans une altercation autour d'une terre. Une affaire sordide où advient aussi le « racisme anti-MRE ».
Sabrina El Faiz - 21 décembre 2024Urgence écologique : sauvetage de la forêt de Bouskoura
Société - L’ANEF a lancé un programme d’urgence pour 2025-2026 visant à préserver la forêt urbaine de Bouskoura, un espace vital pour la métropole de Casablanca.
Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024Lutte contre la cyberviolence : le Maroc en première ligne
Société - La cyberviolence, dissimulée et dévastatrice, est devenue un enjeu majeur pour les autorités marocaines.
Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024Santé mentale au Maroc : briser les tabous, réformer le système
Société - Au Maroc, la santé mentale demeure un domaine préoccupant, longtemps négligé dans les politiques publiques.
Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024