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En célébration de la Journée mondiale dédiée aux très petites entreprises et aux petites et moyennes entreprises (TPE-PME) le 27 juin, la Confédération marocaine des TPE-PME ainsi que de nombreux acteurs internationaux prennent le temps de reconnaître l’importance de ces entreprises. Elles sont saluées pour leur rôle pivot dans la stimulation de la croissance économique, dans la création d’emplois, et dans la préservation de la paix sociale.
Au Maroc, les TPE-PME sont considérées comme le pilier central de l’économie, englobant une vaste majorité des initiatives commerciales, de services et industrielles. Elles incarnent plus de 98,4% des entreprises du pays, totalisant plus de 7 millions d’entités. Ces entreprises sont des vecteurs d’innovation et de créativité, elles contribuent à l’emploi, au développement local et à la cohésion sociale, tout en soutenant les grands projets nationaux.
Cependant, ces entreprises sont confrontées à de multiples obstacles, notamment en termes d’accès au financement, aux marchés publics, à l’immobilier, et aux technologies de l’information et de la communication. Face à ces défis, la Confédération marocaine des TPE-PME appelle à un renforcement du soutien gouvernemental, ainsi qu’à une collaboration accrue entre les institutions financières, les ONG et le secteur privé pour garantir leur prospérité durable.
Lire aussi : L’UNTM et la Confédération des TPE-PME absentes du dialogue social
Mobilisation du secteur et controverses gouvernementales
À l’occasion de cette journée, la Confédération invite tous les acteurs du secteur à se mobiliser pour cette célébration et à contribuer à l’essor de ce segment vital de l’économie. Par ailleurs, elle souhaite rectifier certaines déclarations erronées issues de membres du gouvernement concernant la hausse des faillites parmi les TPE, ainsi que les difficultés rencontrées par ces entités pour accéder aux marchés publics.
Concernant les récents chiffres alarmants sur les faillites d’entreprises, Younes Sekkouri, ministre des Petites entreprises, a esquivé les préoccupations directes lors d’une session parlementaire, préférant mettre en avant l’augmentation de la création d’entreprises en début d’année et l’attribution de 35% des marchés publics aux TPE-PME. Cette dernière information a été appuyée par Nadia Alaoui, ministre des Finances, dans une tentative de soutenir son collègue en difficulté, malgré l’enregistrement de plus de 33.000 faillites en 2023, qui ont poussé le taux de chômage à 13,5%.
D’autre part, le porte-parole du gouvernement, le ministre Mustapha Baitas, a déclaré qu’il ne pouvait discuter des faillites, arguant que de nombreuses entreprises liquidées étaient simplement inactives, en vertu d’une nouvelle loi. Ce contraste de perspectives entre les ministres souligne une gestion gouvernementale défaillante de ce dossier critique.
Hausse des faillites
La véritable cause de cette hausse des faillites, explique la confédération, est l’abandon par le gouvernement des programmes de financement tels que «FORSA» et «INTELAKA». Ces derniers sont essentiels pour ces petites entreprises déjà fragilisées par les conséquences économiques du COVID-19, l’inflation, et la hausse des taux d’intérêt. De plus, une loi de 2013 censée garantir 20% des marchés publics aux TPE-PME n’a jamais été appliquée faute de décrets d’application.
Lors d’une réunion le 24 décembre 2022, la ministre des Finances avait promis la publication de ces décrets pour 2023. Comment expliquer alors que ces engagements n’ont pas été tenus, tout en affirmant que les TPE-PME bénéficiaient de 35% des marchés publics ?
Ces divergences au sein du gouvernement indiquent une crise profonde, justifiant un appel à un changement radical. La confédération exige que le gouvernement, et en particulier les ministres des Finances et du Budget, associe davantage la Confédération marocaine des TPE-PME aux discussions sur le futur projet de loi de finances pour 2025.
Lire aussi : Situation des TPE-PME : la Confédération lance un cri d’alarme
Baisse du taux d’intérêt et défis de paiement
La Confédération exprime aussi sa satisfaction suite à la récente décision de Bank Al-Maghrib de baisser le taux d’intérêt principal de 25 points de base, le ramenant à 2,75%. Toutefois, elle est pour une réduction plus substantielle, jusqu’au niveau antérieur de 1,5%, surtout en raison d’une inflation actuellement faible et maîtrisée.
De surcroît, un problème préoccupant demeure dans le secteur de la construction, où de nombreuses petites et moyennes entreprises subissent des retards de paiement. Ceux-ci sont notamment liés aux activités de l’entreprise dirigée par Chakib Alj, président du patronat. La confédération sollicite de sa part une résolution rapide des impayés qui atteignent 50 millions de DH. Il est essentiel que les leaders comme Chakib Alj montrent l’exemple en honorant les créances des petites entreprises, sans recourir à l’évitement ou au refus de dialogue. L’absence de solution rapide pourrait créer un précédent préjudiciable pour le climat des affaires au Royaume.
Face à la multiplication des faillites dans ce secteur, exacerbées par des défis tels que l’accès limité au financement, aux marchés publics, aux terrains, ainsi que les retards de paiement et la négligence gouvernementale, la Confédération marocaine des TPE-PME se voit contrainte de solliciter l’intervention du roi Mohammed VI. Cette démarche vise à préserver la survie des TPE-PME et des auto-entrepreneurs, dont la continuité des activités est gravement menacée dans ce contexte difficile. L’appel à l’aide devient une nécessité impérieuse pour éviter un effondrement généralisé de ce secteur vital.
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