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La délégation marocaine présente à Paris a fait mieux que sa prédécesseure à Tokyo. Alors qu’à la capitale japonaise, le bilan se limitait à une seule médaille d’or remportée par Soufiane El Bakkali, cette fois-ci, le Maroc a également décroché une médaille de bronze grâce à l’équipe nationale olympique. Sur les 19 disciplines dans lesquelles le Royaume était représenté lors de ces JO, seules deux ont donc suscité notre enthousiasme. Des performances historiques, certes, mais qui ne sauraient masquer le désastre des résultats dans les autres disciplines. L’heure est au bilan.
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El Bakkali, le sauveur de l’athlétisme marocain
Soufiane El Bakkali était sans conteste le plus attendu parmi les athlètes marocains à Paris, et il n’a pas déçu. Déjà médaillé d’or à Tokyo, il a récidivé à la capitale française en remportant une nouvelle médaille d’or dans le 3.000 m steeple, offrant ainsi au Maroc un succès historique. Avec cette performance, El Bakkali a confirmé son statut de maître incontesté de la discipline, consolidant sa place parmi les légendes de l’athlétisme marocain.
Cependant, le bilan du Maroc en athlétisme à ces Jeux reste décevant, voire tristement maigre. Alors que cette discipline a toujours été le point fort du Royaume, fournissant historiquement le plus grand nombre de médailles olympiques, Paris 2024 n’aura vu qu’une seule médaille dans ce domaine, celle d’El Bakkali. Sur les 13 athlètes engagés en athlétisme, aucun autre, à l’exception de Mohamed Tindouft, également finaliste du 3.000 m steeple, n’a réussi à dépasser le stade des qualifications.
El Bakkali et Tindouft ont certes tenu leur rang, mais ils demeurent des exceptions dans un paysage où le manque de résultats devient une règle inébranlable depuis plusieurs éditions. D’ailleurs, cette performance d’El Bakkali peut s’expliquer par son physique parfaitement adapté, son mental d’acier et sa détermination à toute épreuve. Et c’est surtout le fruit d’un effort individuel acharné, réalisé en silence et loin des regards. Mais si El Bakkali a une fois de plus sauvé l’honneur de l’athlétisme marocain, cela ne doit pas occulter les nombreux échecs des autres compétiteurs.
Aujourd’hui, la médaille d’El Bakkali ne doit en aucun cas être l’arbre qui cache la forêt. Les Marocains réclament des comptes et veulent plus de transparence sur la gestion de la Fédération royale marocaine d’athlétisme, dirigée par Abdeslam Ahizoune depuis 2006. Le temps est venu pour une remise en question profonde et une réévaluation des stratégies, afin de redonner à l’athlétisme marocain sa gloire d’antan.
Lionceaux de l’Atlas : le fruit d’une stratégie gagnante
La médaille de bronze remportée par les Lionceaux de l’Atlas est un exploit historique. Il s’agit en effet de la première médaille olympique marocaine dans un sport collectif. Ce résultat, bien que remarquable, était plus ou moins attendu, car il s’inscrit dans une logique de développement continu du football national observée ces dernières années.
Cette réussite n’est que le fruit des efforts constants déployés par le Maroc pour développer le football. Efforts qui ont déjà porté leurs fruits sur la scène internationale, avec comme exemple éclatant, le parcours exceptionnel des Lions de l’Atlas lors de la Coupe du monde 2022 au Qatar, où ils ont atteint les demi-finales. Les différentes catégories de football, notamment les équipes de jeunes, sont de plus en plus présentes dans les compétitions internationales, avec des résultats souvent très satisfaisants. Le football féminin n’est pas en reste, avec la qualification historique des Lionnes de l’Atlas pour le Mondial 2023. De plus, les clubs marocains ont brillé ces dernières années en remportant plusieurs titres continentaux.
Cette médaille de bronze de l’équipe olympique est donc le couronnement d’un travail de longue haleine et d’une stratégie bien définie. Elle vient consolider la position du Maroc sur la scène internationale, fruit d’une vision claire et d’efforts soutenus pour hisser le football national au plus haut niveau.
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Une réforme est nécessaire
Dans les autres disciplines où le Maroc était engagé lors de ces JO, les résultats ont été catastrophiques. Pourtant, les espoirs étaient nombreux et reposaient sur plusieurs athlètes de renom comme Fatima-Ezzahra Aboufaras en taekwondo, Khadija El Mardi en boxe, Achraf Ed-Doghmy en cyclisme, ou encore Anas Essayi (1.500m) et Abdelati El Guesse (800m) en athlétisme. Malheureusement, aucun de ces sportifs n’a réussi à répondre aux attentes des Marocains. Cette déception soulève une question essentielle : le niveau mondial était-il trop élevé pour eux, ou sont-ils simplement loin des standards internationaux, leur qualification étant peut-être due à des compétitions continentales où la concurrence était moins relevée ?
Le naufrage a été ainsi collectif, avec des contre-performances qui se sont multipliées. En exemple, le trio féminin de boxe, composé de Khadija El Mardi, Widad Bertal et Yasmine Mouttaki, n’a pas pu atteindre les demi-finales. Ramzi Boukhiam, vice-champion du monde de surf, s’est incliné dès le troisième tour. Houssem El Kord, triple champion d’Afrique d’escrime, a chuté dès son premier combat. En kayak, Mathis Soudi, médaillé de bronze aux mondiaux, a terminé 16ᵉ en demi-finale du slalom, avant d’être disqualifié en kayak cross. La taekwondoïste Fatima Zahra Abou Fares, médaillée d’or aux JO de la jeunesse en 2018, n’a pas réussi à franchir le cap des 8ᵉˢ de finale. En natation, en breaking, en skateboard… les représentants marocains se sont effondrés les uns après les autres.
Ce bilan n’est pas nouveau, il se répète à chaque édition des Jeux olympiques, et les termes utilisés pour le décrire restent inchangés : fiasco, naufrage, échec. Il est évident que l’heure est au changement. Le sport national a besoin d’une réforme profonde pour redresser la barre et retrouver sa gloire d’antan. Mais jusqu’à quand cette situation va-t-elle perdurer ? Les Marocains méritent des réponses et des actions concrètes pour redorer le blason du sport national.
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