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JO Paris 2024 : enfin une première médaille pour le Maroc ?

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L'athlète marocain Soufiane El Bakkali © DR

La pression est grande et les attentes sont élevées. Ce soir, à 20H40, Soufiane El Bakkali va courir avec pour objectif d’offrir une première médaille au Maroc.

Ce soir, les yeux seront braqués sur la piste d’athlétisme du Stade de France pour suivre la dernière course de Soufiane El Bakkali dans le 3.000 m steeple. Appelé à défendre son titre olympique remporté à Tokyo, le champion marocain devra faire face à une rude concurrence dans une bataille qui s’annonce intense. Mais El Bakkali ne sera pas le seul représentant marocain. Pour la première fois depuis Rio de Janeiro, le Maroc comptera deux athlètes dans cette finale. Aux côtés d’El Bakkali, Mohamed Tindouft vise, lui aussi, une médaille. Alors pourquoi ne pas rêver d’un doublé historique pour le Maroc ?

Lire aussi : JO Paris 2024 : à mi-chemin, les Lionceaux et El Bakkali comme ultime espoir

Une première médaille pour le Maroc ce soir ?

Soufiane El Bakkali porte les espoirs du Maroc dans une finale de 3.000 m steeple qui promet d’être intense. Alors que le Maroc n’a toujours pas fait son entrée dans le tableau des médailles, le natif de Fès est déterminé à changer la donne. En demi-finale, le Lion de l’Atlas a démontré une performance exceptionnelle en terminant premier de sa série avec un temps de 8:17.90. Cependant, il devra faire face à une rude compétition, notamment de l’Ougandais Leonard Chemutai. Ce dernier a terminé deuxième avec un chrono de 8:18.19. Et n’oublions pas l’Éthiopien Getnet Wale qui a complété le podium avec un temps de 8:18.25.

À côté de ces challengers de taille, El Bakkali devra également se méfier d’autres prétendants africains déterminés à décrocher l’or. On cite le Tunisien Ahmed Jaziri, qui s’est qualifié pour la finale avec son meilleur temps de la saison (8:18.33) et qui sera un sérieux concurrent. D’autres athlètes du continent, comme Mohamed Amin Jhinaoui de Tunisie, Amos Serem du Kenya, Samuel Firewut d’Éthiopie, Abraham Kibiwot du Kenya, et bien sûr le Marocain Mohamed Tindouft. L’athlète a remporté la deuxième série et établi un nouveau record personnel avec 8:10.62.

Pour El Bakkali, cette finale est l’occasion de défendre son titre olympique et de redonner au Maroc une place sur le podium. Certes, la tâche ne sera pas facile, mais fort de sa performance en demi-finale et de son expérience, El Bakkali se montre prêt à relever le défi. Un doublé historique avec son compatriote Tindouft ferait oublier les échecs des autres athlètes et serait un rêve devenu réalité pour le Maroc.

Les Kenyans, puis El Bakkali

Depuis plus de cinquante ans, les athlètes kényans règnent en maîtres sur le 3.000 mètres steeple, établissant une domination inégalée dans l’histoire de l’athlétisme. Kipchoge Keino, bien qu’il soit principalement connu pour ses victoires dans les 1.500 et 5.000 mètres, a contribué à cette tradition de dominance kényane à la fin des années 1960 et au début des années 1970. Par la suite, Moses Kiptanui a poursuivi cette tradition en remportant plusieurs titres mondiaux dans les années 1990. Il est devenu champion du monde en 1991, 1993 et 1995, et établissant des records mondiaux.

Ensuite, Ezekiel Kemboi a dominé le 3.000 mètres steeple pendant une décennie. L’athlète a remporté deux titres olympiques en 2004 (Athènes) et en 2012 (Londres), ainsi que des titres de champion du monde en 2009, 2011, 2013 et 2015. Conseslus Kipruto a poursuivi cette suprématie en remportant l’or olympique en 2016 (Rio) et le titre mondial en 2017. Puis, Soufiane El Bakkali est arrivé lors des Jeux olympiques de Tokyo en 2021 pour réussir l’exploit de briser cette dominance.

El-Bakkali n’a pas été un champion éphémère. Il a confirmé sa suprématie en remportant les championnats du monde en 2022 et en 2023, consolidant ainsi son statut de leader mondial dans cette discipline.

Lire aussi : Mondiaux d’athlétisme-Budapest : Soufiane El Bakkali conserve son titre sur 3.000m steeple

Tout savoir sur le 3.000 m steeple

Le 3.000 m steeple est apparu aux JO de 1920. Les femmes ont dû attendre les JO de 2008 pour pouvoir concourir. C’est une course d’endurance et de technique. L’épreuve demande aux coureurs de réaliser sept tours de piste et 200 mètres supplémentaires. À chaque tour, les concurrents doivent franchir 28 barrières et sept rivières. Ces obstacles, conçus pour casser le rythme, doivent être surmontés de manière fluide et efficace. Pour y parvenir, les athlètes doivent être capables de franchir les barrières aussi bien avec la jambe droite qu’avec la jambe gauche en avant, tout en maintenant une grande souplesse et une excellente technique de franchissement. Il est également permis de prendre appui sur la barrière avec le pied pour faciliter le passage.

Le franchissement de la rivière requiert une technique particulière, car l’impulsion pour le saut est donnée sur la barrière précédente. Les coureurs doivent calculer avec précision leur approche : la jambe qui donne l’impulsion doit également assurer la réception après la fosse remplie d’eau, dont le fond est incliné vers l’extérieur avec très peu d’eau à l’endroit de la reprise du sol. La capacité à bien gérer ces transitions est importante pour maintenir la vitesse et le rythme de la course.

Pour exceller dans le 3.000 mètres steeple, un coureur doit non seulement posséder une grande résistance, mais aussi une souplesse remarquable, un sens du rythme et une coordination parfaite des mouvements. La gestion des obstacles et de la course elle-même est essentielle. Après un inévitable écrémage au fil des tours, il faut avoir conservé suffisamment de fraîcheur pour aborder la fin de course dans les meilleures conditions. Le saut de la rivière, en particulier, reste un défi très technique : les athlètes doivent sauter le plus loin possible pour éviter de perdre du temps en atterrissant dans l’eau, en prenant appui sur les barrières pour se propulser. Cette course exigeante demande donc aux coureurs de changer de rythme et de modifier leur approche tout en gérant leur effort. Pas facile.

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