Accueil / Monde

Israël : les premières envies de réformes dangereuses poussées par l’extrême droite

Temps de lecture

Benyamin Netanyahu, premier ministre d'Israël, le 13 novembre 2022. © Menahem KAHANA / AFP

Pour entrer au gouvernement, les partis d’extrême droite et religieux qui ont aidé Benyamin Netanyahu à gagner les élections, entendent que le premier ministre lance une réforme de la justice. Ils poussent notamment pour la mise en place d’une clause réduisant le pouvoir de la Cour suprême.

C’est l’inquiétude qui grandit dans la presse, alors que Benyamin Netanyahou doit désormais former son gouvernement. Il a 28 jours pour présenter son équipe, mais les négociations ont déjà débuté depuis sa victoire aux législatives pour savoir qui va récolter quel ministère. Betzalel Smotrich, le chef du parti d’extrême droite «Sionisme religieux» est pressenti à la Justice. Et il ne sera pas au gouvernement si le patron du parti Force Juive, Itamar Ben Gvir, n’est pas nommé. On parle de lieu au ministère de la Sécurité intérieure. Et puis il y a les ultraorthodoxes : le dirigeant du parti Shas, Arieh Dery, pourrait obtenir les Finances.

Mais tout cela est lié aux concessions qu’entend lâcher Bibi pour les avoir dans sa coalition. Et ce n’est pas certain car tous demandent une réforme majeure, qui aura des conséquences durables sur le pays : une réforme du système judiciaire. Et il y a une mesure exigée par l’extrême droite et les religieux qui inquiète la presse israélienne depuis plusieurs jours : la mise en place de ce qu’on appelle une «clause de contournement».

«Ce pourrait être un changement majeur à l’état de droit», explique I24 News, et tout est dans les mains de Benyamin Netanyahou. S’il accède à la demande de ses alliés extrémistes et qu’il met en place cette «override clause», ou clause de contournement, la Knesset pourra alors annuler une décision de la Cour suprême, la seule juridiction qui a le pouvoir d’intervenir dans les législations adoptées, comme stopper une loi qui vient d’être votée. Pour obtenir une annulation, il n’y aurait besoin que d’un vote avec une majorité simple, 61 députés sur les 120 de la Knesset.

L’extrême droite, les religieux, ainsi qu’une partie du Likoud de Benyamin Netanyahou mettent en avant l’argument démocratique, explique le Times of Israel. Ils estiment qu’il n’est pas normal que les magistrats, qui ne sont pas des personnes élues, bénéficient d’un tel pouvoir sur le processus législatif. C’est au parlement, les élus, d’avoir le dernier mot.

Cela mènerait à la «tyrannie de la majorité» peut-on lire au contraire dans le Times of Israel qui rappelle que la Cour suprême est la plus haute juridiction du pays, et est, en l’absence de Constitution dans le pays, le seul garde-fou du pouvoir politique, la seule institution qui peut par ailleurs garantir que les libertés individuelles seront protégées.

Autrement dit, c’est la clause de contournement qui serait au contraire une atteinte à la démocratie israélienne, ajoute le Jerusalem Post. Cela reviendrait avec le futur gouvernement au pouvoir à transformer l’Israël en Torah State, en état où les extrémistes religieux dicteraient librement la loi.

https://open.spotify.com/episode/5V4YO63ixYd0YTPpQyhf49?si=2m7O1nLSTEyo1_xIk9u19A

Dernier articles
Les articles les plus lu

La Ligue arabe discute des menaces israéliennes contre l’Irak, avec la participation du Maroc

Monde - Une session extraordinaire du Conseil de la Ligue des États arabes, au niveau des délégués permanents, a eu lieu dimanche,

Farah Nadifi - 24 novembre 2024

COP29 : des réactions partagées sur l’accord final

Monde - L'accord final adopté dans la nuit de samedi à dimanche, après deux semaines de négociations et deux prolongations nocturnes, a suscité des réactions contrastées

Farah Nadifi - 24 novembre 2024

COP29 : Frustration et départ de deux groupes lors des consultations financières

Monde - Deux groupes, l'Alliance des Petits États Insulaires (Aosis) et les Pays les Moins Avancés (PMA), ont quitté, samedi, une réunion de consultations avec la présidence de la COP29 qui se déroule à Bakou

Farah Nadifi - 23 novembre 2024

COP29 : Guterres incite à plus de flexibilité pour un accord climatique

Monde - Antonio Guterres a appelé les négociateurs à faire preuve de flexibilité pour parvenir aux objectifs ambitieux de financement

Farah Nadifi - 22 novembre 2024

Notre-Dame de Paris : la renaissance en pièces de monnaie

Monde - Pour saluer la réouverture Notre-Dame de Paris, la Monnaie de Paris a conçu une collection exceptionnelle de pièces.

Ilyasse Rhamir - 22 novembre 2024

États-Unis : Pam Bondi, future ministre de la Justice

Monde - Pam Bondi, ancienne procureure générale de Floride, a été désignée par Donald Trump pour devenir la prochaine ministre de la Justice.

Ilyasse Rhamir - 22 novembre 2024

USA : Matt Gaetz retire sa nomination au poste de secrétaire à la Justice

Monde - Matt Gaetz, choisi la semaine dernière par le président-élu américain Donald Trump pour occuper le poste de secrétaire à la Justice a annoncé qu'il se retirait de cette nomination.

Farah Nadifi - 21 novembre 2024

Crimes de guerre : mandats d’arrêt émis contre Netanyahu, Gallant et Deif par la CPI

Monde - La Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt à l’encontre de Netanyahu, Gallant et Mohamed Deif.

Rédaction LeBrief - 21 novembre 2024
Voir plus

Conflit Prigojine-Poutine : l’avenir incertain de Wagner en Afrique

Afrique, Monde, Politique -L’affrontement entre Evguéni Prigojine et Vladimir Poutine a atteint son paroxysme. Le fondateur est désormais accusé de trahison.

Nora Jaafar - 27 juin 2023

Kamala Harris concède sa défaite face à Donald Trump

Monde - La candidate Kamala Harris, a appelé Donald Trump pour le féliciter de sa victoire et concédé sa défaite.

Mbaye Gueye - 6 novembre 2024

Est-ce que l’hypnose fonctionne vraiment ?

Monde - L'hypnose permet d'accéder aux couches les plus profondes du cerveau, souvent bridées par la conscience

Rédaction LeBrief - 3 avril 2024

Équateur : la grogne de la population se poursuit

Monde - La police de Quito, la capitale de l’Équateur, a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants indigènes qui tentaient de prendre d’assaut le Parlement. Cette protestation paralyse le pays et dénonce la hausse des prix du carburant et du niveau de vie.

Nora Jaafar - 24 juin 2022

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire