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Israël-Hamas : bientôt le rameau d’olivier ?

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Image d’illustration. © DR

Les pourparlers s’accélèrent, ce mardi, pour la libération de certains des 246 otages entre les mains du Hamas en échange d’une trêve dans la bande de Gaza. Des sources proches des négociations indiquent qu’un accord pourrait avoir lieu ce soir ou tôt demain matin. Certains parlent d’une pause de trois jours, tandis que d’autres prévoient une trêve allant jusqu’à cinq jours. Si celle-ci pourrait offrir aux deux armées au différend l’occasion de se regrouper, elle permettrait aussi aux civils de respirer un moment avant que l’enfer ne reprenne.

Au 45ᵉ jour de la guerre qui oppose l’État hébreu au mouvement palestinien, l’armée israélienne continue à «étendre ses opérations dans de nouveaux quartiers de la bande de Gaza». Depuis le 7 octobre, plus de 13.300 personnes ont été tuées – environ 5.600 d’entre eux sont des enfants et 3.500 femmes – en représailles aux attaques perpétrées par le Hamas sur le sol israélien, faisant environ 1.200 personnes.

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Parmi les morts, 41 membres d’une même famille palestinienne ont péri la nuit dernière dans des bombardements israéliens qui ont touché le camp de Jabaliya, dans le nord du territoire, où Tsahal affirme avoir achevé l’encerclement. De plus, au moins 20 Palestiniens tués lors de raids aériens sur le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande.

L’hôpital al-Shifa est, lui, encore assiégé avec plus de 700 personnes retenues captives. «C’est devenu un cimetière pour tous ceux qui s’y trouvent. L’armée israélienne cible toute personne se déplaçant autour ou à l’intérieur de l’hôpital», a assuré à Al Jazeera Ashraf al-Qudra, porte-parole du ministère gazaoui de la Santé. La tutelle a, par ailleurs, informé que tous les hôpitaux du nord de Gaza sont désormais hors service.

Une lueur d’espoir ?

Depuis quelques jours, les spéculations fusent sur un éventuel cessez-le-feu à Gaza. Certains rapports font état d’une pause de trois jours dans les combats, tandis que d’autres prolongent la trêve jusqu’à cinq jours complets. Et celui-ci pourrait commencer de manière imminente.

Alors que les pourparlers s’accélèrent, ce mardi, pour la libération d’otages entre les mains du Hamas en échange d’une trêve dans la bande, un responsable qatari a confirmé à Al Jazeera que les négociations étaient à leur «point le plus proche» et avaient atteint la «phase finale». Le média rapporte que des équipes opèrent actuellement à Doha, Tel-Aviv, Le Caire, Rafah et Gaza pour finaliser l’accord, qui, selon beaucoup, pourrait avoir lieu ce soir ou tôt demain matin.

Lire aussi : Dans la guerre entre le Hamas et Israël, le Maroc médiateur ?

«Nous sommes au point le plus proche que nous ayons jamais atteint pour parvenir à un accord», a déclaré Majed Al-Ansari, porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, pays qui a joué un rôle central dans les efforts de médiation pendant la guerre, notamment pour la libération de certains des 240 captifs israéliens. Une affirmation partagée également par le leader du Hamas, Ismaïl Haniyeh : «Le [Hamas] a livré sa réponse aux frères du Qatar et aux médiateurs. Nous nous approchons de la conclusion d’un accord de trêve», a déclaré le chef du mouvement. Jusqu’à présent, les efforts de médiation ont conduit à la libération de quatre otages.

Il reste encore à cerner quelques derniers détails, qui rendent l’opération très délicate, surtout sur la liste du premier groupe de captifs libérés par le Hamas. Car le mouvement a déclaré qu’il proposerait «une liste de personnes à libérer, mais, en échange, il souhaite que les Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes soient libérés en même temps».

Une pause qui pourrait bénéficier à Israël sur le plan militaire …

Pour Israël, suspendre la guerre pourrait être avantageux d’un point de vue militaire. Car même un pays, qui se vante d’être prêt à la guerre, doit conserver d’importantes réserves d’armes et de munitions. La machine de guerre israélienne fonctionne à un rythme étonnamment élevé depuis six semaines dans les airs et trois semaines au sol à Gaza.

Omar Bradley, général de l’armée américaine pendant la Seconde Guerre mondiale, a dit un jour : «les amateurs parlent de stratégie, les professionnels parlent de logistique». Les commandants israéliens sont peut-être désireux de continuer à pilonner Gaza, mais l’échelon arrière, ayant fait ses calculs, n’apprécierait pas le résultat. Il existe des rapports fiables, échappant au secret militaire, selon lesquels l’armée de l’air israélienne (IAF) serait à court de bombes intelligentes.

Certains forums spécialisés affirment que l’IAF, après avoir dépensé plus de 2.500 kits de bombes intelligentes de munitions d’attaque directe conjointe (JDAM) au-dessus de Gaza, ne dispose plus que de 10 jours de stocks.

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Il est toutefois difficile de juger de la crédibilité des allégations en matière militaire. Les chiffres exacts sont un secret bien gardé. Mais parfois, un officier déçu par son camp divulgue anonymement des détails cruciaux. Tout indiquerait que les quartiers-maîtres israéliens ont tiré la sonnette d’alarme, demandant un réapprovisionnement urgent.

… mais nuire à Netanyahu sur le plan politique

Alors que les militaires apprécieraient un répit de trois ou cinq jours – mais ne l’admettraient probablement pas – les politiciens y verraient clairement une perte. L’arrêt des combats n’est peut-être pas une issue souhaitée. Et Netanyahu et son cabinet de guerre s’y sont fermement opposés.

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S’ils l’acceptent maintenant, l’opinion publique y verra leur faiblesse, peu importe la manière dont ils tenteront de justifier leur soumission à la pression internationale. Et si la période convenue de la trêve est respectée, les politiciens israéliens seront confrontés à de nouvelles pressions à la fin de cette période. Car le monde pourrait se demander : «Si cela a été un succès, pourquoi ne pas simplement le prolonger ?»

Le journaliste d’Al Jazeera, Zoran Kusovac, conclut que le plus grand cauchemar de Netanyahu serait d’arriver au point où, non seulement, il ne parviendrait pas à détruire le Hamas, mais où il le reconnaîtrait de facto en négociant, même indirectement.

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