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Investissements étrangers au Maroc : ce que recommande le CMC

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Centre marocain de conjoncture (CMC) © DR

Le Centre marocain de conjoncture (CMC) vient de dévoiler son dernier rapport mensuel intitulé « Les investissements étrangers au Maroc : atouts et mesures incitatives ». Il insiste, dans sa publication, sur l’importance d’adopter une politique budgétaire et monétaire qui encourage la croissance économique, ainsi que la mise en place de politiques favorables pour attirer les investissements étrangers.

Le Centre marocain de conjoncture (CMC) a annoncé, lundi 31 juillet, la parution de sa dernière publication mensuelle «Maroc Conjoncture» n°358. Ce numéro spécial se penche sur l’investissement étranger au Maroc, les atouts du pays, ainsi que les mesures incitatives pour attirer les IDE.

Le rapport se décline en six axes majeurs, à savoir : «Reconfiguration des chaînes de valeur mondiales : quelles implications pour les économies émergentes ?», «Budget et monnaie : quels arbitrages dans le contexte de stagflation ?», «Le secteur de l’automobile : opportunités, expansion et risques technologiques».

Il s’agit, en outre, de «La nouvelle charte des investissements : quel apport au climat des affaires et à l’attractivité à l’international ?», «Stress hydrique : une problématique complexe» et «Cadrage macroéconomique 2024 : ligne de crête de l’ère Corona ?».

Baisse des investissements directs étrangers

Dans son rapport, le CMC souligne que la pandémie de la Covid-19 a entraîné un recul du multilatéralisme et une reconfiguration rapide de la production internationale. Cette évolution devrait raccourcir les chaînes de valeur, concentrer davantage la valeur ajoutée et réduire les investissements internationaux dans les actifs physiques de production.

En outre, il affirme que les pays en développement devront faire face à des défis tels que l’augmentation des désinvestissements, la réimplantation des entreprises, la captation difficile de la valeur ajoutée et une baisse des investissements motivés par la recherche de gains d’efficacité. Cela intensifiera la concurrence pour les investissements directs étrangers (IDE).

D’après les dernières données de l’Office des changes, les recettes des IDE au Maroc ont enregistré une baisse significative de 29,2% au premier semestre de l’année 2023, passant de 22 milliards de DH à fin juin 2022 à 15,5 milliards de DH à fin juin 2023.

Le CMC note que certaines opportunités émergent de la diversification des sources d’approvisionnement et de l’accroissement de la redondance des systèmes de production. Les infrastructures et les plateformes numériques faciliteront l’accès aux segments supérieurs des chaînes de valeur mondiales, relève-t-il.

Lire aussi : Investissement public : le gouvernement a augmenté la valeur à 300 MMDH en 2023

Arbitrages face à la stagflation

Le CMC met l’accent sur les ajustements nécessaires face aux déséquilibres persistants résultant d’une croissance économique ralentie et d’une inflation élevée. La politique budgétaire actuelle se focalise sur le soutien de la dynamique économique, tandis que la politique monétaire priorise la lutte contre l’inflation en resserrant les conditions de crédit.

«Les autorités monétaires ont en effet procédé à des hausses successives du taux directeur cumulant 150 points de base sur la période couvrant les dix derniers mois pour faire face à l’amplification du phénomène inflationniste au plan interne», rappelle le Centre.

Cependant, ce choix de «policy-mix» soulève des appréhensions quant à la pertinence des éléments qui guident les arbitrages, le choix des objectifs, les priorités définies et la pertinence des instruments de mise en œuvre.

Attirer des IDE dans l’Automobile

L’industrie automobile joue un rôle essentiel dans l’économie marocaine depuis plusieurs années. Le document relève que le Maroc a élaboré des politiques favorables pour attirer les investissements étrangers dans cette industrie, notamment par des mesures incitatives liées à la fiscalité, à la formation de la main-d’œuvre et aux infrastructures de soutien.

Des clusters et des zones industrielles ont été mis en place pour favoriser la concentration des acteurs du secteur et encourager un écosystème propice à l’innovation et à la collaboration. De plus, le pays s’engage également dans une transition vers une mobilité plus intelligente et durable, en prenant en compte les enjeux de décarbonation et d’électrification de l’industrie automobile.

Lire aussi : Investissements : le gouvernement met le turbo

Un cadre transparent pour les investisseurs

La charte de l’investissement, depuis sa mise en vigueur, a remplacé la loi cadre n°18-95 du 8 novembre 1995. Bien que ses textes d’application soient restés en vigueur jusqu’à leur remplacement par ceux de la nouvelle charte, l’État s’est engagé à publier les textes d’application de la loi-cadre 03-22 selon un calendrier précis.

Le CMC note que cette nouvelle charte vise à rompre avec la précédente qui se concentrait principalement sur le soulagement de la pression fiscale. Elle ambitionne de créer un cadre transparent et compréhensible pour les investisseurs. Un premier bilan peut être dressé en examinant l’évolution et la nature des projets approuvés par la commission d’investissement depuis la mise en œuvre de cette nouvelle charte.

Une grave crise hydrique

Dans un autre registre, le rapport soulève la problématique de la sécheresse. Il indique que le Maroc est confronté, ces dernières années, à une grave crise de stress hydrique aggravée par des épisodes de sécheresse récurrents. Les ressources en eau, telles que les retenues des barrages et les nappes souterraines, sont menacées d’épuisement, et le développement des ressources en eau non conventionnelles est encore insuffisant.

Pour faire face à cette crise, le Maroc s’engage dans une démarche visant à mieux gérer la demande en eau, rationaliser sa consommation, augmenter les capacités de stockage et développer d’autres ressources en eau non conventionnelles.

Lire aussi : Sécurité hydrique : nouveau Programme de la Banque mondiale au Maroc

Une croissance de 4,7% prévue en 2024

Des projections économiques estiment une croissance de 4,7% pour l’année 2024, basées sur les tendances de certaines variables macroéconomiques, les intentions des acteurs économiques et les évaluations des opérateurs. Toutefois, il reste à déterminer si cette croissance marque une véritable reprise économique ou simplement un niveau de croissance moyen, précise le CMC.

En somme, la publication «Maroc Conjoncture» n°358 met en lumière des thématiques clés pour l’économie marocaine, notamment les investissements étrangers, les politiques économiques, l’industrie automobile, le climat des affaires, le stress hydrique et les perspectives macroéconomiques.

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