Image d'illustration © DR
Les cyberattaques représentent une menace croissante pour les entreprises, les gouvernements et les individus à l’échelle mondiale. Avec l’avènement de la technologie et l’interconnexion des systèmes, les cybercriminels disposent de plus de possibilités que jamais pour mener des attaques malveillantes.
Les entreprises, en raison de la quantité importante de données sensibles qu’elles détiennent, sont particulièrement vulnérables. Les cybercriminels exploitent souvent les failles de sécurité dans leurs systèmes, utilisent des techniques d’hameçonnage ou introduisent des logiciels malveillants pour infiltrer les réseaux.
Les gouvernements sont également des cibles privilégiées, surtout pour ceux qui cherchent à voler des informations sensibles ou à perturber leurs opérations. Les attaques visant les infrastructures critiques, comme les réseaux électriques ou les systèmes de transport, peuvent avoir des conséquences graves et durables.
Lire aussi : Fabrication intelligente et intelligence artificielle, mais KESAKO !?
Même les individus ne sont pas du tout à l’abri ! Les vols d’identité et les attaques de ransomware (rançongiciel, logiciel rançonneur, logiciel de rançon ou encore logiciel d’extorsion) sont devenues courantes, les cybercriminels usant souvent de techniques d’ingénierie sociale pour inciter les gens à divulguer leurs informations personnelles ou à cliquer sur des liens malveillants.
Pour se prémunir contre ces attaques, il est essentiel d’adopter des mesures de sécurité appropriées, telles que l’utilisation de mots de passe compliqués, la mise en place de systèmes de détection d’intrusion et la sensibilisation des employés aux techniques d’ingénierie sociale. Imade Elbaraka, président de Deloitte Morocco Cyber Center nous détaille les potentiels problèmes que nous pourrions rencontrer.
Le Brief : Quels sont les principaux défis en matière de cybersécurité auxquels sont confrontés les pays africains, notamment le Maroc, et comment ces défis ont-ils évolué au fil du temps ?
Imade Elbaraka : L’Afrique se développe rapidement et se digitalise à grande vitesse, ce qui apporte son lot de défis en matière de cybersécurité. Les défis auxquels le Maroc et d’autres pays africains font face ne diffèrent pas de ceux des autres pays du monde : attaques de ransomwares, violations de données et menaces croissantes sur les infrastructures critiques. Avec la digitalisation accrue, ces menaces sont devenues plus sophistiquées et fréquentes, nécessitant des mesures de sécurité avancées et une coopération internationale renforcée pour assurer une résilience optimale. La seule différence est donc l’adoption fulgurante des nouvelles technologies au Maroc et en Afrique qui nécessite mécaniquement un rattrapage sur le volet cybernétique.
Le Brief : Comment les réglementations en matière de cybersécurité en Afrique, y compris celles du Maroc, influencent-elles les décisions d’investissement dans ce domaine, et quelles sont les perspectives futures en termes de réglementation ?
Imade Elbaraka : Les réglementations en matière de cybersécurité en Afrique, et particulièrement au Maroc, jouent un rôle crucial dans les décisions d’investissement. Des cadres réglementaires clairs et robustes ont été mis en place au Maroc pour inciter les entreprises à mieux se protéger et à protéger le consommateur et le citoyen. Cela passe par l’investissement technologique, mais aussi dans le capital humain. Il faut rappeler que ces lois, qui peuvent comporter un volet de sanctions, n’ont pas été conçues pour être des freins à l’investissement, mais plutôt pour renforcer la confiance des investisseurs et des consommateurs en démontrant un engagement fort pour la protection des données et des infrastructures critiques. À l’avenir, nous prévoyons une harmonisation et un renforcement des réglementations au niveau régional, puis international, pour mieux faire face aux cybermenaces transfrontalières et promouvoir une coopération plus étroite entre les pays africains. Cela a déjà commencé avec différentes annonces en marge du Gitex par les agences nationales africaines en charge de la thématique Cyber.
Le Brief : Quels sont les secteurs les plus vulnérables aux cybermenaces au Maroc, et quelles sont les conséquences potentielles de ces menaces sur ces secteurs ?
Imade Elbaraka : Au Maroc, les secteurs les plus vulnérables aux cybermenaces incluent les services financiers, les télécommunications, l’énergie et les infrastructures critiques. Les attaques contre ces secteurs peuvent avoir des conséquences dévastatrices, telles que des perturbations opérationnelles, des pertes financières importantes, et des atteintes à la réputation. Par exemple, une attaque contre le secteur financier pourrait entraîner la fuite de données sensibles et compromettre la sécurité des transactions bancaires. De même, une cyberattaque sur les infrastructures énergétiques pourrait provoquer des perturbations majeures et affecter gravement l’économie nationale. Mais ces secteurs s’organisent de plus en plus au Maroc et investissent déjà depuis plusieurs années le champ numérique. Il s’agira simplement d’accélérer la cadence, d’affiner la formation technique des opérateurs et de mieux aiguillier les investissements pour une meilleure résilience numérique. D’autres secteurs sont en revanche beaucoup plus vulnérable, et c’est le cas partout même en Europe ou en Amérique du Nord. Je pense notamment au grand tissu des PME et TPE nationales dont certaines sont critiques pour notre économie.
Le Brief : Quelles sont les tendances émergentes en matière de cybersécurité en Afrique et au Maroc, et comment les investissements dans la recherche et le développement contribuent-ils à faire face à ces tendances ?
Imade Elbaraka : Les tendances émergentes en matière de cybersécurité en Afrique et au Maroc incluent l’adoption croissante de technologies avancées comme l’intelligence artificielle (IA) et l’apprentissage automatique pour détecter et prévenir les cyberattaques. De plus, la sécurisation des systèmes industriels et de l’Internet des Objets (IoT) devient une priorité, compte tenu de leur vulnérabilité accrue. C’est également le sens de notre partenariat avec l’UM6P. La montée en puissance des cybermenaces qui exploitent les cryptomonnaies et les transactions numériques est également une tendance notable. Les investissements dans la recherche et le développement sont essentiels pour rester à la pointe de ces tendances. En investissant dans l’innovation et en collaborant avec des institutions académiques comme l’UM6P, nous développons des solutions de cybersécurité de pointe qui répondent aux défis actuels et futurs, renforçant ainsi la résilience cybernétique à travers le continent. Il faut qu’un vrai écosystème Cyber émerge en Afrique et le Maroc est le pays idéal pour ce faire. Les cadres « doing-business » et réglementaire y sont particulièrement favorables.
Le Brief : Par ailleurs, pouvez-vous nous parler de votre nouveau partenariat avec l’UM6P ?
Imade Elbaraka : Nous sommes très fiers de notre nouveau partenariat avec l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) qui vient dans le prolongement de différents accords signés et mis en application depuis plus de 12 mois avec l’Université. Ce nouvel accord stratégique vise à créer, concevoir et implémenter un laboratoire spécialisé dans la sécurisation des technologies et produits industriels, en collaboration avec le centre Vanguard de l’UM6P. Ce laboratoire a pour objectif de doter le Maroc, ainsi que l’industrie manufacturière locale et africaine, de capacités cybernétiques de pointe. En combinant notre expertise en cybersécurité avec les ressources académiques et technologiques de l’UM6P, nous souhaitons développer des solutions innovantes et robustes pour protéger les infrastructures critiques (transport aérien, maritime, terrestre, plateformes de production d’énergie, etc.) et favoriser un écosystème industriel résilient et sécurisé.
Les tendances et les défis du marché immobilier au Maroc
Tribune - À Casablanca, l’IPAI a reculé de 1%, avec des baisses de 0,5% pour les biens résidentiels, de 2,7% pour les terrains.
Rédaction LeBrief - 30 décembre 2024Transferts record : un pilier économique mondial en 2024
Économie - En 2024, les transferts financiers des diasporas vers les pays à faible et intermédiaire revenu atteindront 685 milliards de dollars, selon les données de la Banque mondiale.
Ilyasse Rhamir - 30 décembre 2024Nouveau souffle pour l’emploi : un plan de 14 milliards de dirhams
Économie - Lors d’une conférence à Tétouan, Sekkouri a dévoilé un plan gouvernemental de 14 milliards de dirhams pour l'emploi.
Rédaction LeBrief - 29 décembre 2024Marché des changes : dépréciation du dirham face au dollar
Économie - Durant la période du 19 au 24 décembre 2024, le dirham a enregistré une dépréciation de 0,7% face au dollar américain.
Rédaction LeBrief - 28 décembre 2024Un budget 2025 ambitieux pour ADM
Économie - Le CA de ADM s'est réuni le 23 décembre 2024 pour approuver un budget de plusieurs milliards pour 2025.
Rédaction LeBrief - 27 décembre 2024Fiscalité : permanence exceptionnelle de la TGR avant la fin d’année
Économie - La TGR informe les contribuables d’une permanence exceptionnelle pour l’échéance fiscale du 31 décembre 2024.
Rédaction LeBrief - 27 décembre 2024Cannabis licite : bilan 2024 et ambitions pour 2025
Économie - L’année 2024 a été marquée par une forte mobilisation autour de la filière du cannabis licite. Lors de son conseil d’administration, l’ANRAC a présenté un bilan encourageant.
Ilyasse Rhamir - 27 décembre 2024Rabat : le tourisme en pleine ascension
Économie - Le tourisme à Rabat poursuit sa progression avec une hausse de 4% des nuitées enregistrées dans les EHTC au cours des dix premiers mois de 2024.
Ilyasse Rhamir - 27 décembre 2024La dette extérieure du Maroc a doublé en 10 ans
Économie - La dette extérieur (69 Mds $) dollars équivaut à 50% du revenu national brut (RNB) et représente près de 110% des revenus de l’export.
Mbaye Gueye - 7 décembre 2024« L’Offre Maroc » : accélération vers l’hydrogène vert en 2024
Économie - Avec «L'Offre Maroc», le Royaume met en place un programme ambitieux pour catalyser le développement de l'hydrogène vert.
Chaima Aberni - 12 mars 2024La confiance des ménages en berne
J.R.Y - 20 avril 2020Horizon 2030 : ces grands chantiers qui transformeront Casablanca
Économie - Casablanca se prépare activement à être sous les feux des projecteurs internationaux à l’horizon 2030.
Hajar Toufik - 7 mai 2024Conseil de la concurrence : soupçons d’entente sur les prix dans le secteur de la sardine
Économie - Le Conseil de la concurrence lance une enquête sur les soupçons d'entente sur les prix dans le secteur de l'approvisionnement en sardine, visant à protéger les consommateurs et à maintenir l'intégrité du marché.
Chaima Aberni - 30 avril 2024