Inflation : pas de répit pour les banquiers centraux
La vague continue de monter ! L’inflation continue de battre des records mois après mois dans plusieurs pays du continent. Au Maroc, les prix à la consommation ont accéléré à 7,2% en juin sur un an, dont une hausse à deux chiffres de la composante alimentaire. Jugeant les tensions inflationnistes transitoires, la banque centrale n’a pas pour l’instant jugé utile un resserrement monétaire qui pourrait davantage pénaliser la croissance attendue seulement aux alentours de 1%.
L’Egypte a déjà procédé à plusieurs tours de vis pour juguler une inflation bien plus forte qui terminerait l’année à plus de 13%. D’autres grandes banques centrales de grandes économies africaines ont déjà relevé leur taux directeur, mais des hausses de moindre ampleur qu’en Egypte.
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Contrer la hausse des produits alimentaire en agissant sur les taux d’intérêt
Dans la zone Uemoa, la BCEAO a augmenté ses principaux taux d’intérêt de 25 points de base en juin après une inflation moyenne de 6,6% au cours des cinq premiers mois de l’année. Le taux minimum de soumission aux appels d’offres d’injection de liquidité est passé de 2% à 2,25% et le taux du guichet de prêt marginal de 4% à 4,25%.
Les prix à la consommation ont poursuivi leur hausse en juin, soit 7,5% en moyenne, avec des écarts significatifs selon les pays. La moyenne dans la zone est tirée vers le haut par le Burkina Faso (17,8%), le Mali (9,5%) et le Sénégal (8,9%). En revanche, les prix ont nettement moins vite augmenté en Côte d’Ivoire (5,4%), au Niger (4,7%) et ont même reculé au Bénin (-2,6%). L’accélération du rythme de progression du niveau général des prix est essentiellement imputable à la composante «Produits alimentaires» dont la contribution à l’inflation totale s’est accrue de 0,4 point pour se situer à 5,7 points.
Aujourd’hui encore, les incertitudes autour des perspectives en matière d’inflation restent élevées. Les tensions pourraient retomber plus rapidement que les anticipations des banques centrales comme elles pourraient s’exacerber ou se maintenir à leurs niveaux actuels de façon durable. «L’expérience des années 60 et 70 rappelle qu’en agissant trop lentement pour contrer l’inflation, le durcissement ultérieur nécessaire pour ancrer à nouveau les anticipations d’inflation et rétablir la crédibilité est encore plus coûteux», rappellent des cadres du département des marchés monétaires et de capitaux du FMI.
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