L'usine de Renault à Tanger © DR
Hier, lors de la séance dédiée aux questions orales à la Chambre des représentants au Parlement, Ryad Mezzour a répondu aux questions des députés, défendu sa vision et fait quelques annonces. Le ministre de l’Industrie et du Commerce s’est montré ambitieux, mettant en avant les objectifs stratégiques à atteindre dans les prochaines années. Il a également souligné le fort développement que plusieurs secteurs industriels ont connu, dont notamment l’automobile, qui continue de réaliser des chiffres records en termes d’exportation.
Industrie automobile : 138 MMDH d’export prévu cette année
Les exportations marocaines connaissent une croissance remarquable, grâce à la diversité de ses filières industrielles. En particulier, les exportations automobiles qui ont connu une croissance remarquable, faisant du pays un acteur majeur sur la scène internationale. Ce constat a été de nouveau confirmé par Ryad Mezzour.
Se félicitant de la politique industrielle mise en place, le ministre a fait savoir le secteur continue de tirer les exportations marocaines. En témoigne les chiffres qu’il a donnés face aux parlementaires.
Dans le détail, Ryad Mezzour a précisé que les ventes du secteur ont atteint plus de 57 milliards de DH (MMDH) durant les cinq premiers mois de l’année (une augmentation de 40%). Ils devraient atteindre 138 MMDH d’ici à la fin de l’année, contre le précédent record de 111 MMDH enregistré l’année passée.
En termes d’emploi, le secteur comptera, d’ici fin 2023, plus de 230.000 emplois stables dans 260 usines situées dans les différentes régions du Royaume. À cela s’ajoutent 60 projets de construction d’usine qui sont en cours.
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Textile : le Maroc voit grand
À l’instar de l’automobile, l’industrie textile se porte bien, elle aussi. Les exportations ont atteint une valeur de 44 MMDH de en 2022, soit une progression historique par rapport à l’année 2018, prise comme référence (36 MMDH).
Et, parce que le Maroc veut conforter sa bonne dynamique, il ambitionne de faire passer les exportations à 50 MMDH. Un record pour ce secteur qui compte déjà 1.600 entreprises avec un chiffre d’affaires de 60 MMDH en 2022. 173 projets d’investissement sont également en cours afin d’améliorer l’intégration du secteur et le rendre conforme aux exigences des marchés mondiaux.
S’agissant du programme d’appui aux primo-exportateurs, qui a pour vocation d’offrir un accompagnement sur mesure à travers un soutien financier et technique de l’État aux entreprises et aux coopératives qui ont un potentiel à l’export et désireuses de se lancer dans l’exportation ou d’en faire une activité régulière, Mezzour a fait savoir qu’un groupe de 40 primo-entrepreneurs a bénéficié d’un soutien personnalisé de l’État en 2022, alors que cette année le nombre sera de 100.
Cependant, le ministre estime que cela est « insuffisant » pour renforcer davantage la capacité d’exportation. Il a d’ailleurs révélé que son département est en train d’élaborer un nouveau programme, baptisé « Tasdircom ». Il accompagnera non seulement les primo-entrepreneurs, mais aussi toutes les catégories d’exportateurs, pour renforcer la capacité d’exportation à environ 120 MMDH.
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Accords de libre-échange : la réponse ferme de Mezzour
Autre sujet abordé lors de cette séance, celui des accords de libre-échange. Ryad Mezzour a fermement répondu à ceux qui se doutent de leur pertinence. Interpellé sur l’évaluation périodique de leur mise en œuvre, le ministre de l’Industrie et du Commerce a invité les élus à se pencher sur les ALE dans leur intégralité ainsi que sur leur impact sur les investissements et la création d’emplois au Maroc et les perspectives qu’ils ouvrent, plutôt que de s’en tenir uniquement au déficit de la balance commerciale.
Pour le ministre, les ALE jouent un rôle déterminant dans le développement économique, puisque 99% des exportations marocaines sont destinées aux pays avec lesquels le Royaume a signé ces accords pour plus de 400 MMDH. «La révision de ces ALE pourrait bien avoir des conséquences désavantageuses quant à ces 400 MMDH, ainsi qu’aux 400 MMDH supplémentaires auxquels nous aspirons grâce à l’augmentation de nos exportations», a-t-il averti.
«Bien que ces ALE ne sont pas équilibrés, surtout du côté du déficit commercial, ils nous permettent d’accéder à un marché de 500 millions de consommateurs, et donc d’attirer des investisseurs qui contribuent à la création d’emplois et parallèlement à l’augmentation de nos ventes sur ce marché», conclut le ministre. Il n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler que dans le cas contraire, le déficit serait plus important et la capacité à attirer des investisseurs et à créer des emplois en prendrait un vrai coup.
Quand la croissance des recettes ne freine pas le déficit
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