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L’organisation non-gouvernementale américaine, The Social Progress Imperative, a récemment publié son étude annuelle intitulée «Indice de Progrès social 2024». Cette analyse lancée en 2011, examine le développement social dans plusieurs pays. Elle conceptualise le progrès social comme la capacité d’une société à satisfaire les besoins essentiels de ses habitants, améliorant ainsi leur qualité de vie et créant un environnement propice à l’épanouissement de chacun.
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Diversité d’indicateurs dans l’Indice de progrès social (IPS)
L’Indice de progrès social (IPS) se distingue comme l’un des indices les plus avancés et complets actuellement disponibles, grâce à sa diversité d’indicateurs. Il vise à évaluer le bien-être humain et le progrès social en se basant sur une gamme variée d’indicateurs qui couvrent trois aspects majeurs. Premièrement, il mesure la satisfaction des besoins humains fondamentaux, tels que la nourriture, le logement et la sécurité. Deuxièmement, il évalue les éléments essentiels du bien-être, comme l’accès à l’information, la santé et la qualité de l’environnement. Enfin, le troisième volet examine les opportunités de développement personnel et l’intégration dans la société, en prenant en compte des indicateurs potentiellement plus controversés, tels que la liberté d’expression et la tolérance religieuse.
Bien que certains de ces indicateurs puissent susciter des débats, il est essentiel de reconnaître que la liberté de choix de vie et le degré de tolérance et d’intégration sociale ont un impact profond sur le bien-être personnel et la cohésion communautaire. L’IPS, qui repose sur 53 indicateurs au total, prend en compte cette diversité tout en soulignant que l’influence d’un indicateur controversé ou inacceptable sur le calcul global demeure limitée.
Déclin mondial du progrès social
L’IPS a connu une baisse globale de 0,31 point entre 2022 et 2023. Cette diminution résulte principalement de la détérioration des indicateurs de santé, avec une baisse de 1,7%. Cette dégradation est principalement attribuée à l’augmentation de la mortalité parmi les personnes âgées de 15 à 50 ans et à la réduction de l’espérance de vie, conséquence persistante de la pandémie de Covid-19.
Selon les conclusions du rapport, 61 nations ont enregistré une diminution de leur progrès social en 2023, tandis que 77 autres sont restées stables. Seuls 32 pays ont réellement progressé dans cette période. Ainsi, il est à noter que près de 80% de la population mondiale réside dans des pays où le progrès social est soit stagnant, soit en déclin.
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Performances régionales et internationales
Dans le contexte africain, l’île Maurice se démarque en occupant la première place du classement de l’IPS au niveau du continent avec un score de 72,55, devançant ainsi l’Afrique du Sud (82ᵉ), la Tunisie (91ᵉ), l’Algérie (97ᵉ) et le Maroc (101ᵉ). En ce qui concerne le monde arabe, le Koweït se positionne en tête du classement mondial à la 48ᵉ place, suivi du Qatar, d’Oman, de la Jordanie, du Bahreïn, de l’Arabie saoudite, de la Tunisie, du Liban, de l’Algérie et enfin du Maroc.
À l’échelle mondiale, le Danemark occupe la première place du classement de l’IPS 2024, avec un score de 90,38, tandis que le Soudan du Sud se classe en 170e position avec un score de 25,93. L’Allemagne, quant à elle, se situe au dixième rang avec un score de 87,64.
Cependant, une tendance inquiétante se dessine depuis 2022, avec une stagnation, voire une diminution du progrès social dans tous les pays du G7. Malgré le classement relativement élevé de l’Union européenne par rapport aux États-Unis, on observe une stagnation du progrès social dans toute l’Europe, accompagnée de baisses notables en Autriche, en Lituanie, en Espagne, en Slovaquie et en Croatie. Ces tendances soulignent la nécessité d’élaborer des politiques et des stratégies visant à inverser cette situation et à promouvoir le bien-être et le progrès social.
Et le Maroc dans tout cela ?
Le Maroc s’est vu attribuer un score de 61,71 sur l’IPS, le plaçant à la 101ᵉ position sur 170 nations, marquant un léger recul depuis sa 100ᵉ place en 2022, où il avait obtenu un score de 66,04. Concernant la sécurité personnelle, le Royaume se distingue en se classant 81ᵉ avec un score de 70,97. Toutefois, l’éducation de base reste un domaine à améliorer, le pays se situant au 126ᵉ rang avec un score de 63,23. En matière d’accès à l’information et à la communication, le Maroc se positionne à la 94ᵉ place, avec un score de 66,63.
Au niveau de la santé, le Royaume affiche une progression, atteignant la 90ᵉ place avec un score de 53,62, tandis que pour la qualité de l’environnement, les résultats sont moins positifs, le classant 146ᵉ avec un score de 46,46. Enfin, pour les indicateurs évaluant les opportunités de développement personnel et l’intégration sociale, le pays se trouve à la 116ᵉ place avec un score de 45,56.
Ces données soulignent la variété des performances sociales du Maroc dans différents domaines. Bien qu’il y ait des avancées notables en matière de sécurité personnelle et de santé, des défis demeurent, notamment pour ce qui est de l’éducation de base, la qualité environnementale et les opportunités de développement personnel. Ces informations constituent une base importante pour l’élaboration de politiques et initiatives visant à renforcer le bien-être et le progrès social des Marocains.
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Le progrès social mondial en péril
La décélération globale dans le monde est essentiellement due à des difficultés dans des secteurs tels que la santé, les libertés individuelles, la participation citoyenne, ainsi que l’accès à l’information et à la communication. Les nations confrontées à ces enjeux contribuent à une perspective mondiale moins positive sur le plan social, soulignant la nécessité d’actions coordonnées et d’un engagement accru pour adresser ces enjeux critiques.
L’IPS 2024 sert de mise en garde aux leaders mondiaux et décideurs. Face aux incertitudes économiques et aux défis sociaux actuels, cet indice révèle l’importance cruciale d’une approche du développement qui valorise autant le progrès social que la croissance économique.
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