Qui dit Essaouira pense de suite au doux son des mouettes, aux barques qui longent le port de pêche, et surtout à la couleur bleu azur qui laisse un souvenir marquant dans l’esprit de tous les visiteurs. Mais Essaouira, ce n’est pas que ça…

Temps de lecture

Amoureux de nature, de paix et d’ambiance mystique, la ville d’Essaouira est faite pour vous. Située sur la côte atlantique du Maroc, la Perle de l’Atlantique, comme elle est surnommée, sait attirer des millions de touristes nationaux et internationaux par son atmosphère paisible. Ses remparts historiques, ses petites plages balayées par les vents, et sa médina classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, la ville n’a rien à envier aux plus grandes destinations touristiques internationales.

Mais ce n’est pas tout… Son histoire est incroyablement riche. Elle fait, d’ailleurs, la fierté de ses habitants. Connue autrefois sous le nom de Mogador, elle tire son nom actuel de l’Arabe As-Sawira, qui signifie littéralement la bien dessinée. Bien dessinée, car son architecture est disposée méthodiquement. Avant de devenir la ville que l’on connaît tous aujourd’hui, cette région était un important point de passage pour plusieurs civilisations. L’île de Mogador, située à proximité immédiate, a servi de port de commerce pour les Phéniciens dès le VIIe siècle av. J.-C. Plus tard, les Romains y ont établi un comptoir pour l’exploitation de la pourpre, un colorant précieux extrait des coquillages locaux.

Cependant, l’Histoire moderne d’Essaouira ne commence véritablement qu’au XVIIIe siècle. En 1764, le Sultan Mohammed ben Abdallah, visionnaire, décide de fonder une nouvelle ville portuaire sur ce petit littoral stratégique pour consolider les échanges commerciaux entre l’intérieur du Maroc, l’Europe et l’Afrique subsaharienne. À cette époque, la ville est nommée Mogador, un nom issu de la déformation du mot berbère Amogdul, signifiant le bien gardé, sûrement en référence aux remparts de la ville.

Lire aussi : 1502 : il était une fois la cité portugaise d’El Jadida

Le Sultan fait appel à l’ingénieur français Théodore Cornut pour concevoir les plans de la ville. Inspirée des logiques urbanistiques européennes de l’époque, la ville est entourée de remparts imposants, avec des bastions protégeant la côte et un réseau de rues géométriques à l’intérieur. Ce qui est surprenant, c’est de constater que les fortifications ont combattu les années passant avec brio. Notamment la célèbre Scala du Port, qui surplombe l’océan avec ses canons dirigés vers le large.

Sous le règne du Sultan Mohammed ben Abdallah, Essaouira devient un port commercial florissant. Le Sultan accorde des privilèges aux marchands juifs et étrangers pour encourager le commerce avec l’Europe, en particulier avec la France, l’Angleterre et les Pays-Bas. Cette ouverture économique attire de nombreuses communautés, et Essaouira devient rapidement un carrefour cosmopolite, où cohabitent Juifs, Musulmans et Européens.

Au XXe siècle, avec le développement de Casablanca et d’autres grands ports, l’importance économique d’Essaouira diminue.

En vous promenant dans la ville, vous constaterez la présence de quelques synagogues. Outre le commerce, où les Juifs jouaient un rôle central. Le Sultan invite des familles juives influentes, connues pour leur expertise en commerce et finance, à s’installer dans la ville. Au XIXe siècle, la communauté juive d’Essaouira est l’une des plus importantes du Maroc, représentant près de la moitié de la population de la ville. Comme dans la plupart des villes marocaines, la communauté juive vivait principalement dans le Mellah. Aujourd’hui encore, Essaouira abrite de nombreuses synagogues, témoins de cette présence historique. Bien que la communauté juive ait diminué à partir du milieu du XXe siècle avec l’exode vers Israël et l’Europe, son héritage demeure vivant à travers l’architecture, les traditions et la mémoire collective de la ville.

Essaouira gnawia jusqu’au bout des doigts

Il était une fois… la belle Essaouira

Festival Gnawa à Essaouira, édition 2023 © Dr

Essaouira est aussi connue pour sa scène artistique et musicale, notamment grâce à son festival annuel de musique Gnawa, qui attire des milliers de visiteurs chaque année. Ce festival célèbre la musique gnawa, un genre musical afro-marocain aux racines subsahariennes, qui mélange chants rituels et rythmes percussifs. Les musiciens gnawa, avec leurs instruments traditionnels comme le guembri et les qraqeb (castagnettes), enchantent les rues et les scènes d’Essaouira.

Lire aussi : Festival Gnaoua : quel impact économique sur Essaouira?

La ville accueille aussi de nombreux événements artistiques tout au long de l’année. Galeries d’art, expositions temporaires et ateliers créatifs sont omniprésents dans les ruelles de la Perle. Essaouira a depuis longtemps attiré des artistes du monde entier, séduits par la beauté naturelle de ses paysages et par l’atmosphère détendue de la ville.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire