Temps de lecture : 5 minutes
Temps de lecture : 5 minutes
Temps de lecture : 5 minutes
Une étude commandée par la Commission européenne et réalisée par l’Institut allemand Fraunhofer, dont les principales conclusions ont été relayées par Cinco Dias, révèle que le Maroc pourrait surpasser l’Espagne dans la production d’hydrogène d’ici 2050. Le média espagnol rapporte même que «le Maroc pourrait dépasser la production espagnole de plus de 30% d’ici 2050», atteignant 160 gigawatts.
Un atout qui positionnerait le Royaume comme principal fournisseur, capable de répondre à plus de 5% de la demande totale de l’Europe. Une éventualité qui semble menacer les ambitions de l’Espagne d’être un acteur majeur sur le marché de l’hydrogène vert dans l’espace de l’Union européenne.
Une préoccupation que l’actuel chef du gouvernement, Pedro Sanchez, ne partage pas. Pragmatique, il a déjà appelé à un partenariat stratégique entre les deux pays dans ce domaine. En effet, l’Espagne souhaite tirer profit des grands chantiers d’hydrogène vert lancés au Maroc.
«L’Espagne et l’Italie ont la possibilité d’être une porte d’entrée pour la production de l’Afrique du Nord», affirme Emilio Nieto, directeur du Centre national de l’hydrogène, un consortium public composé du ministère de la Science et de l’innovation et du gouvernement autonome de la Castille-La-Mancha. La réalisation de cet objectif reste toutefois tributaire d’une infrastructure reliant la péninsule ibérique au Maroc et au reste de l’Europe, note Cinco Días.
Un avenir prometteur
Madrid semble intéressée par l’hydrogène vert marocain. En témoigne le discours de Pedro Sanchez, du 2 février à Rabat, prononcé lors de la Réunion de haut niveau Maroc-Espagne. «Il est stratégique que les deux pays favorisent le développement des énergies propres dans des secteurs à énorme potentiel comme l’hydrogène vert ou la biomasse». Il avait précisé que «le Maroc et l’Espagne réunissent toutes les conditions pour mener et être des références pour un véritable changement de paradigme» dans la nouvelle économie verte.
Lire aussi : Hydrogène vert, le Maroc multiplie les partenariats
Les informations relayées par le média espagnol confirment l’étude publiée par le centre britannique Aurora Energy Research et le rapport de la Banque européenne d’investissement (BEI), sur le potentiel du Maroc en hydrogène vert. Le think-tank britannique indique que le coût de la production d’hydrogène renouvelable dans des sites en Allemagne en 2030 se situe entre 3,90 et 5,00 €/kgH2, contre 3,2 €/kgH2 au Maroc. Le Chili et l’Australie, avec respectivement 3,1 €/kgH2 et 3,2 €/kgH2, sont des concurrents potentiels du Maroc, mais l’éloignement géographique des clients européens pourrait profiter à l’offre marocaine.
Le média ibérique souligne que le Royaume s’est engagé, depuis 2021, à soutenir le développement de la chaîne de valeur de l’industrie d’hydrogène vert. Une analyse réalisée par le cabinet Deloitte estime que «les revenus provenant des exportations d’hydrogène vert pourraient équilibrer les déficits de la balance commerciale marocaine. En mai dernier, l’entreprise française TotalEnergies a investi 9,4 milliards d’euros dans un projet d’hydrogène et d’ammoniac». Le groupe OCP a fait état d’une initiative similaire de 7 milliards d’euros.
Lire aussi : Groupe OCP, un projet de 7 milliards $ pour de l’ammoniac vert
Pour un partenariat entre les deux pays
Selon l’étude, malgré la concurrence du Maroc, l’Espagne pourrait devenir le deuxième plus grand producteur d’hydrogène en Europe, juste derrière la France, avec une capacité d’électrolyse de plus de 120 gigawatts d’ici à 2050.
Toujours, selon cette étude, «les exportations marocaines ne seraient nécessaires que dans un scénario sous-optimal, où l’utilisation de l’hydrogène est répandue sur tout le continent, mais où le déploiement d’électrolyseurs et de production renouvelable n’est pas idéal».
Lire aussi : Hydrogène vert, les monarchies du Golfe misent sur le «carburant du futur»
La valorisation du potentiel marocain est, toutefois, conditionnée par la construction d’une infrastructure reliant physiquement l’Afrique du Nord au reste de l’Europe. En ce sens, les projets de l’Espagne et de la France se démarquent avec le H2Med et le réseau interurbain qu’Enagas projette pour 2040. Ce dernier intègre déjà des interconnexions physiques avec le Maroc avec un centre à Tarifa (Cadiz). Cepsa avait également annoncé en 2022 la construction d’un hydrogénoduc qui permettra l’importation d’hydrogène du Maroc vers sa raffinerie de San Roque, rappelle Cinco Días.
Cependant, la compétition ne doit pas être vue uniquement sous l’angle de la rivalité. Khaled Al-Dabbas, l’un des chercheurs ayant travaillé sur le rapport, a déclaré à Cinco Días que le voisin du nord pourrait bénéficier des importations pour faire face aux fluctuations de l’offre et de la demande. «Dans tous les scénarios projetés, l’Espagne apparaît comme un exportateur net d’hydrogène. Il peut être bénéfique pour le pays d’importer aussi de l’électricité, pour faire face aux fluctuations à court terme et aux variations saisonnières», a-t-il expliqué.
Temps de lecture : 5 minutes
PLF 2025 : résilience consolidée de l’économie marocaineLe rapport économique et financier, récemment publié, démontre que l'économie marocaine a fait preuve d'une résilience remarquable malgré un… |
PLF 2025 : nouveau souffle pour la fonction publiqueLe projet de loi de Finances (PLF) 2025 met en lumière plusieurs réformes et ajustements visant à améliorer la gestion des ressources humain… |
PLF 2025 : où en est la dette publique ?Les données du rapport sur la dette publique indiquent une croissance continue. Cette augmentation est due à plusieurs facteurs, dont des dé… |
PLF 2025 : impôt sur le revenu, à quels changements s’attendre ?Cette réforme s’inscrit dans une démarche visant à optimiser le système fiscal du pays, tout en favorisant l’augmentation du pouvoir d’achat… |
Grands axes du PLF 2025 : santé, éducation et emploi au premier planConçu dans un contexte de pressions climatiques, économiques et sociales accrues, le projet de loi de Finances (PLF) 2025 s'inscrit dans une… |
Emploi, pouvoir d’achat, IR… que nous réserve le PLF 2025 ?Le 19 octobre, Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances, a présenté le PLF 2025. Entrons directement dans le vif du sujet avec c… |
Marché : la viande toujours en hausseEn observant les prix des légumes cette semaine, on remarque une relative stabilité dans certaines catégories. Mais attention, on dit bien r… |
La vente de Sanofi en France: quel impact sur la fabrication du Doliprane au Maroc?Le Doliprane, dont le principal composé chimique est le paracétamol, est un médicament largement utilisé au Maroc pour traiter des affection… |