Une étude commandée par la Commission européenne et réalisée par l’Institut allemand Fraunhofer, dont les principales conclusions ont été relayées par Cinco Dias, révèle que le Maroc pourrait surpasser l’Espagne dans la production d’hydrogène d’ici 2050. Le média espagnol rapporte même que «le Maroc pourrait dépasser la production espagnole de plus de 30% d’ici 2050», atteignant 160 gigawatts.
Un atout qui positionnerait le Royaume comme principal fournisseur, capable de répondre à plus de 5% de la demande totale de l’Europe. Une éventualité qui semble menacer les ambitions de l’Espagne d’être un acteur majeur sur le marché de l’hydrogène vert dans l’espace de l’Union européenne.
Une préoccupation que l’actuel chef du gouvernement, Pedro Sanchez, ne partage pas. Pragmatique, il a déjà appelé à un partenariat stratégique entre les deux pays dans ce domaine. En effet, l’Espagne souhaite tirer profit des grands chantiers d’hydrogène vert lancés au Maroc.
«L’Espagne et l’Italie ont la possibilité d’être une porte d’entrée pour la production de l’Afrique du Nord», affirme Emilio Nieto, directeur du Centre national de l’hydrogène, un consortium public composé du ministère de la Science et de l’innovation et du gouvernement autonome de la Castille-La-Mancha. La réalisation de cet objectif reste toutefois tributaire d’une infrastructure reliant la péninsule ibérique au Maroc et au reste de l’Europe, note Cinco Días.
Un avenir prometteur
Madrid semble intéressée par l’hydrogène vert marocain. En témoigne le discours de Pedro Sanchez, du 2 février à Rabat, prononcé lors de la Réunion de haut niveau Maroc-Espagne. «Il est stratégique que les deux pays favorisent le développement des énergies propres dans des secteurs à énorme potentiel comme l’hydrogène vert ou la biomasse». Il avait précisé que «le Maroc et l’Espagne réunissent toutes les conditions pour mener et être des références pour un véritable changement de paradigme» dans la nouvelle économie verte.
Lire aussi : Hydrogène vert, le Maroc multiplie les partenariats
Les informations relayées par le média espagnol confirment l’étude publiée par le centre britannique Aurora Energy Research et le rapport de la Banque européenne d’investissement (BEI), sur le potentiel du Maroc en hydrogène vert. Le think-tank britannique indique que le coût de la production d’hydrogène renouvelable dans des sites en Allemagne en 2030 se situe entre 3,90 et 5,00 €/kgH2, contre 3,2 €/kgH2 au Maroc. Le Chili et l’Australie, avec respectivement 3,1 €/kgH2 et 3,2 €/kgH2, sont des concurrents potentiels du Maroc, mais l’éloignement géographique des clients européens pourrait profiter à l’offre marocaine.
Le média ibérique souligne que le Royaume s’est engagé, depuis 2021, à soutenir le développement de la chaîne de valeur de l’industrie d’hydrogène vert. Une analyse réalisée par le cabinet Deloitte estime que «les revenus provenant des exportations d’hydrogène vert pourraient équilibrer les déficits de la balance commerciale marocaine. En mai dernier, l’entreprise française TotalEnergies a investi 9,4 milliards d’euros dans un projet d’hydrogène et d’ammoniac». Le groupe OCP a fait état d’une initiative similaire de 7 milliards d’euros.
Lire aussi : Groupe OCP, un projet de 7 milliards $ pour de l’ammoniac vert
Pour un partenariat entre les deux pays
Selon l’étude, malgré la concurrence du Maroc, l’Espagne pourrait devenir le deuxième plus grand producteur d’hydrogène en Europe, juste derrière la France, avec une capacité d’électrolyse de plus de 120 gigawatts d’ici à 2050.
Toujours, selon cette étude, «les exportations marocaines ne seraient nécessaires que dans un scénario sous-optimal, où l’utilisation de l’hydrogène est répandue sur tout le continent, mais où le déploiement d’électrolyseurs et de production renouvelable n’est pas idéal».
Lire aussi : Hydrogène vert, les monarchies du Golfe misent sur le «carburant du futur»
La valorisation du potentiel marocain est, toutefois, conditionnée par la construction d’une infrastructure reliant physiquement l’Afrique du Nord au reste de l’Europe. En ce sens, les projets de l’Espagne et de la France se démarquent avec le H2Med et le réseau interurbain qu’Enagas projette pour 2040. Ce dernier intègre déjà des interconnexions physiques avec le Maroc avec un centre à Tarifa (Cadiz). Cepsa avait également annoncé en 2022 la construction d’un hydrogénoduc qui permettra l’importation d’hydrogène du Maroc vers sa raffinerie de San Roque, rappelle Cinco Días.
Cependant, la compétition ne doit pas être vue uniquement sous l’angle de la rivalité. Khaled Al-Dabbas, l’un des chercheurs ayant travaillé sur le rapport, a déclaré à Cinco Días que le voisin du nord pourrait bénéficier des importations pour faire face aux fluctuations de l’offre et de la demande. «Dans tous les scénarios projetés, l’Espagne apparaît comme un exportateur net d’hydrogène. Il peut être bénéfique pour le pays d’importer aussi de l’électricité, pour faire face aux fluctuations à court terme et aux variations saisonnières», a-t-il expliqué.
Quand la croissance des recettes ne freine pas le déficit
Économie - L'exécution budgétaire du Maroc a montré des signes de tensions financières, avec un déficit qui s’est creusé de 11,6 MMDH par rapport à la même période en 2023.
Mbaye Gueye - 20 décembre 2024Le besoin de financement du Trésor en légère baisse à fin novembre
Économie - À fin novembre 2024, le besoin de financement du Trésor s’est établi à 55,9 MMDH, contre 59,2 MMDH à la même période en 2023.
Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024Légère hausse de l’inflation en novembre 2024
Économie - En novembre 2024, l’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,8% par rapport à novembre 2023, selon le HCP.
Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024Tanger-Tétouan-Al Hoceima : plus de 9.700 entreprises créées au T3-2024 (OMPIC)
Économie - Selon l’OMPIC, 9.761 entreprises ont été créées dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima durant les neuf premiers mois de 2024.
Mbaye Gueye - 20 décembre 202412-18 décembre : le déficit de liquidité bancaire se creuse de 2,4%
Économie - Le déficit de liquidité bancaire au Maroc s'est creusé de 2,4%, atteignant 138,9 milliards de dirhams.
Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024Délais de paiement : l’amende réajustée au nouveau taux directeur
Économie - La Direction générale des Impôts (DGI) a annoncé que les factures dont le délai de retard du paiement commence à partir du 1er décembre 2024, sont passibles d’une amende pécuniaire fixée au nouveau taux directeur (TD) de Bank Al-Maghrib (BAM).
Mbaye Gueye - 20 décembre 2024Casablanca-Pékin : RAM relance sa liaison directe
Économie - La RAM relancera sa ligne directe Casablanca-Pékin dès le 20 janvier 2025, ce qui renforce des liens entre le Maroc et la Chine.
Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024Essaouira : Akhannouch préside le développement de la station Mogador
Économie - Akhannouch a présidé à Essaouira une cérémonie de signature d’une convention pour le développement de Mogador.
Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024Hard-discount toujours plus bas, mais à quel prix ?
Dossier - Le hard-discount a-t-il trouvé LA recette miracle pour proposer LA bonne affaire ? Pas sûr… la lame peut être à double tranchant.
Sabrina El Faiz - 7 décembre 2024Compensation : une charge à rallonge
Rédaction LeBrief - 10 juin 2022ANCFCC : bon cru 2020
J.R.Y - 19 mars 2021TPME : hausse des taux d’intérêts
Khansaa Bahra - 11 mai 2021La Chambre des représentants adopte le PLF 2025 en deuxième lecture
Économie - La Chambre des représentants a approuvé, à la majorité, en deuxième lecture, le projet de loi de finances (PLF) n°60.24 pour l’année budgétaire 2025.
Mbaye Gueye - 6 décembre 2024She Impulse : l’AFEM révolutionne l’entrepreneuriat féminin au Maroc
Économie - L’AFEM a dévoilé, mardi 3 décembre 2024, sa nouvelle feuille de route stratégique baptisée « She Impulse : Créateur de valeurs ».
Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024Tourisme marocain : entre traditions et nouvelles ambitions
Économie - Entre la montée en puissance du tourisme interne et l’importance accrue du tourisme culturel, le Royaume repense son approche pour s’adapter à la demande croissante.
Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024Pirater ou réguler : le défi BeIN Sport au Maroc
Économie, Entreprise - Face à la prolifération des serveurs IPTV illégaux, qui permettent aux utilisateurs d’accéder à ses contenus sans payer, BeIN Sport s’interroge sur les moyens de protéger ses droits.
Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024