Temps de lecture : 6 minutes
Temps de lecture : 6 minutes
Temps de lecture : 6 minutes
Le Conseil de la concurrence a publié, lundi 26 septembre, son avis n°A/3/22 sur « la flambée des prix des intrants et des matières premières à l’échelle mondiale et ses conséquences sur le fonctionnement concurrentiel des marchés nationaux, notamment les produits énergétiques (carburants) ». Cette note intervient dans une conjoncture où les prix de vente des carburants (gasoil et essence) à la pompe sur le marché national ont atteint des niveaux records au cours des premiers mois de l’année 2022.
Ainsi, l’objectif principal de cet avis est, d’une part, de savoir si les hausses des prix de vente du gasoil et de l’essence sont corrélées ou non avec les cours et les cotations de ces matières sur le marché mondial. Il vise, d’autre part, à analyser l’impact de ces hausses sur la situation de la concurrence dans les marchés concernés.
Le diagnostic réalisé et l’analyse du fonctionnement concurrentiel des marchés de ces produits, de la structure de leurs prix de vente, des marges réalisées par les opérateurs actifs sur ces marchés, ainsi que leurs rentabilités ont permis d’aboutir à une série de conclusions.
Lire aussi : Transport routier : soutien exceptionnel supplémentaire pour les professionnels du secteur
Principales conclusions dégagées par le Conseil de la concurrence dans son avis
La première conclusion émise par le Conseil est que le marché des hydrocarbures est très encadré par une règlementation devenue obsolète en dépit de la libéralisation des prix de vente du gasoil et de l’essence sur le marché national.
Aussi, ce marché est totalement dépendant des importations de l’étranger, dont les volumes sont en constante augmentation.
L’avis fait également état d’une forte concentration au niveau des marchés de l’importation et du stockage dont le niveau se situe généralement en-dessous du seuil prévu par la réglementation. À cela s’ajoute un réseau de distribution du gasoil et de l’essence en forte croissance et un niveau de concentration élevé sur le marché de la distribution de ces produits.
De plus, le Conseil indique que les cotations mondiales du pétrole brut et des produits raffinés (gasoil et essence) sont en forte hausse depuis le début du deuxième semestre de 2021. Aussi, il existe une forte corrélation entre les cours du baril de pétrole brut, les cotations des produits raffinés et les prix de vente sur le marché national durant les années 2018 et 2019.
En outre, la même source souligne un affaiblissement de la corrélation entre les cours du baril de pétrole brut, les cotations des produits raffinés et les prix de vente sur le marché national durant les années 2020 et 2021 ainsi que les quatre premiers mois de 2022. Le Conseil note également une répercussion immédiate des hausses des cotations à l’international et décalée dans le temps en cas de baisses.
Il évoque aussi l’existence d’une structure de prix de vente composée principalement des prix d’achat du gasoil et de l’essence à l’international et des taxes prélevées par l’État, outre une composante fiscale du prix du gasoil et de l’essence qui diminue proportionnellement à la hausse de leurs prix à l’international.
Ledit avis fait aussi ressortir une marge brute de distribution très fluctuante avec un poids relativement faible dans la composition du prix de vente à la pompe. Il relève en outre des niveaux de marge brute de distribution élevés en 2020 et 2021, période qui a enregistré la chute des cours du pétrole brut et des cotations des produits raffinés à l’international.
Par ailleurs, le Conseil ressort un niveau de marge nette (gasoil et essence) oscillant entre un minimum de 0,07 DH/l et un maximum de 0,68 DH/l durant la période 2018-2021. De plus, il souligne une activité lucrative de distribution des carburants au vu des taux de rentabilité financière très élevés qu’elle permet de dégager.
Lire aussi : Mix énergétique : le Maroc sur la bonne voie
Quid des recommandations ?
Les analyses menées dans le cadre de cet avis et les conclusions qui en découlent, permettent d’émettre un certain nombre de recommandations. Ces dernières tendent essentiellement à rendre les marchés du gasoil et de l’essence plus concurrentiels, et ce, en tenant compte de la réalité économique structurelle de ces marchés et de celle de l’économie du pays qui n’est pas un producteur de pétrole.
La première recommandation émise par le Conseil de la concurrence est la nécessité de revoir d’urgence, en priorité et en profondeur, le cadre et le mode de régulation des marchés de gasoil et de l’essence. L’objectif est de les assouplir et les rendre compatibles avec les contraintes et les réalités des marchés.
Parallèlement, le Conseil a préconisé d’assouplir davantage les conditions d’accès aux marchés du gasoil et de l’essence en amont et en aval, en accélérant la mise en œuvre des recommandations émises par l’instance en 2019.
Il est aussi question de prévoir clairement dans les schémas directeurs d’aménagement urbain les zones qui pourraient être réservées aux activités de stockage des produits pétroliers. Le but est de donner une meilleure visibilité aux investisseurs intéressés et de leur éviter de recourir à chaque fois à la procédure de dérogation auprès des autorités locales compétentes.
Dans ledit avis, le Conseil a, aussi, recommandé de revoir le cadre légal et réglementaire régissant les relations contractuelles entre les sociétés de distribution et les stations-service, d’encourager les opérateurs des marchés du gasoil et de l’essence à utiliser les instruments de couverture des risques, ainsi que d’étudier l’opportunité de maintenir et de développer une activité de raffinage au Maroc.
De plus, il s’agit d’étendre le régime fiscal appliqué actuellement aux secteurs protégés, au marché de la distribution des produits pétroliers, tout en instaurant une taxe exceptionnelle sur les surprofits des sociétés d’importation, de stockage et de distribution du gasoil et de l’essence.
Le conseil a enfin préconisé d’écarter tout retour éventuel à la subvention directe de ces produits et d’instaurer en lieu et place des aides directes aux populations les plus vulnérables et des allégements fiscaux adéquats au profit des classes moyennes, outre l’accélération de la mise en œuvre de la stratégie pour une transition énergétique.
Temps de lecture : 6 minutes
PLF 2025 : résilience consolidée de l’économie marocaineLe rapport économique et financier, récemment publié, démontre que l'économie marocaine a fait preuve d'une résilience remarquable malgré un… |
PLF 2025 : nouveau souffle pour la fonction publiqueLe projet de loi de Finances (PLF) 2025 met en lumière plusieurs réformes et ajustements visant à améliorer la gestion des ressources humain… |
PLF 2025 : où en est la dette publique ?Les données du rapport sur la dette publique indiquent une croissance continue. Cette augmentation est due à plusieurs facteurs, dont des dé… |
PLF 2025 : impôt sur le revenu, à quels changements s’attendre ?Cette réforme s’inscrit dans une démarche visant à optimiser le système fiscal du pays, tout en favorisant l’augmentation du pouvoir d’achat… |
Grands axes du PLF 2025 : santé, éducation et emploi au premier planConçu dans un contexte de pressions climatiques, économiques et sociales accrues, le projet de loi de Finances (PLF) 2025 s'inscrit dans une… |
Emploi, pouvoir d’achat, IR… que nous réserve le PLF 2025 ?Le 19 octobre, Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances, a présenté le PLF 2025. Entrons directement dans le vif du sujet avec c… |
Marché : la viande toujours en hausseEn observant les prix des légumes cette semaine, on remarque une relative stabilité dans certaines catégories. Mais attention, on dit bien r… |
La vente de Sanofi en France: quel impact sur la fabrication du Doliprane au Maroc?Le Doliprane, dont le principal composé chimique est le paracétamol, est un médicament largement utilisé au Maroc pour traiter des affection… |