Un marché au Maroc © Fadel Senna / AFP
L’indice des prix à la consommation a connu, au cours du mois d’avril 2023, une hausse de 1,4% par rapport au mois précédent. Une variation résultant de la hausse de 3,2% de l’indice des produits alimentaires et de la stagnation de l’indice des produits non alimentaires. L’indicateur d’inflation sous-jacente est, lui, en hausse de 0,3% sur un mois et de 7,6% sur une année.
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Dans sa note d’information relative au suivi de l’indice des prix à la consommation (IPC) le Haut-Commissariat au Plan (HCP) explique que l’indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 7,8% au cours du mois d’avril 2023, en comparaison au même mois de l’année précédente. C’est, selon l’institution, une conséquence de la hausse de l’indice des produits alimentaires de 16,3% et de celui des produits non alimentaires de 2,0% sur cette période.
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Dans les détails, le HCP fait état des hausses des produits alimentaires observées entre mars et avril 2023. celles-ci concernent principalement les «Poissons et fruits de mer» avec 13,3%, les «Fruits» avec 11,4%, les «Légumes» avec 5,4%, les «Viandes» avec 4,1%, le «Lait, fromage et œufs» avec 0,5% et les «Huiles et graisses» avec 0,3%. Par ailleurs, le HCP fait état d’une diminution de 0,1% pour le «Pain et céréales» et le «Café, thé et cacao».
Pour les produits non alimentaires, la baisse a surtout concerné les prix des «Carburants» avec 2,9%. Dans ces conditions, l’indicateur d’inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatils et les produits à tarifs publics, aurait connu au cours du mois d’avril 2023 une hausse de 0,3% par rapport au mois de mars 2023 et de 7,6% par rapport au mois d’avril 2022.
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Une inflation devenue structurelle
Une inflation qui, visiblement, continue de ressurgir pour devenir structurelle, alertait en mars dernier Abdelghani Youmni, économiste et spécialiste des politiques publiques, lors de la rencontre-débat «Les Matinales» organisée par nos confrères du Groupe LeMatin autour de la hausse générale des prix.
«Aujourd’hui, alors qu’on pensait que l’inflation, due à des facteurs exogènes et donc importée, était passagère, elle devient structurelle parce qu’elle est liée aux coûts de production qui ont augmenté à cause de la hausse des coûts de l’énergie et des intrants importés, et aussi à cause de l’augmentation du choc de l’offre enregistrée sur les prix des fruits et légumes, non seulement imputable aux conditions climatiques et à la vague de froid, mais aussi au choix pris d’exporter ces produits vers les marchés extérieurs, notamment l’Europe», a expliqué l’expert.
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Parmi les autres mesures engagées par le gouvernement, El Hassan Bousselmane, directeur de la Concurrence, des prix et de la compensation au ministère de l’Économie et des finances, cite l’intensification des opérations de contrôle pour lutter contre la spéculation. «Cela ne signifie pas que ce contrôle est occasionnel, assure-t-il, mais il y a eu intensification des opérations et rien qu’en janvier et février derniers, nous avons relevé 3.880 infractions relatives aux prix, au stockage clandestin et aux augmentations de prix de produits réglementés».
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Le panier étant désormais touché, l’inflation, qui était censée être conjoncturelle au Maroc, devient en effet structurelle, se répercutant sur toutes les strates de la société. Il n’en demeure pas moins que les classes populaires restent les plus exposées à cause des envolées des prix des produits alimentaires.
Al-Hoceima et Laâyoune, principales villes concernées
Si les grandes villes marocaines ont accusé une hausse légère de l’IPC, en comparaison à la moyenne nationale, les hausses les plus importantes ont été enregistrées à Al-Hoceima avec 3,2% et à Laâyoune avec 2,3%.
Viennent ensuite Tanger, Safi et Oujda avec, respectivement, une hausse de 2,3%, 2,1% et 2,0%. La ville d’Errachidia affiche pour sa part une hausse de 1,9%, Beni-Mellal de 1,8% et les villes de Casablanca, Tétouan, Meknès et Dakhla de 1,4%. La même tendance haussière a été observée à Fès avec 1,3%, à Agadir avec 1,0%, à Settat avec 0,9%, à Kénitra et à Marrakech avec 0,8%. En revanche, une baisse a été enregistrée à Guelmim avec 0,1%.
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«L’augmentation de cette inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation a surtout impacté les couches vulnérables et cela se voit à travers l’augmentation du niveau d’inégalité», a fait observer le chef de la division des Projections et de la prospective au HCP, Mohamed Assouli, notant toutefois qu’une grande partie de l’inflation est importée. Mais selon lui, le gouvernement a pris des mesures pour l’endiguer, autrement la situation aurait pu être bien pire pour les ménages marocains.
En ce sens, le directeur de la Concurrence, des prix et de la compensation au ministère de l’Économie et des finances, est d’avis ferme que l’ampleur de cette déferlante inflationniste aurait été beaucoup plus importante sans l’effort de compensation qui s’est élevé à 50 milliards de DH (MMDH).
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Et de relever lors de la rencontre, que le Maroc est l’un des rares pays où il n’y a pas eu de pénurie de produits. La priorité, selon ce responsable, est d’abord l’approvisionnement, et pour ce qui est des coûts, l’État, affirme-t-il, intervient pour compenser les prix soit par les subventions, soit en suspendant les droits de douane sur plusieurs marchandises (bovins, beurre, poudre de lait, etc.).
La compensation est-elle suffisante ?
Comparé au même mois de l’année précédente, l’indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 7,8% au cours du mois d’avril 2023, conséquence de la hausse de l’indice des produits alimentaires de 16,3% et de celui des produits non alimentaires de 2,0%. Pour les produits non alimentaires, les variations vont d’une baisse de 0,1% pour le «Transport» à une hausse de 6,7% pour les «Restaurants et hôtels».
L’exécutif est, en effet, intervenu au moyen d’une enveloppe de 4,4 MMDH pour soutenir les professionnels du transport et maintenir intacts les prix du transport de passagers, inter et intra-villes, et les tarifs du transport de marchandises.
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«Quand on parle de la subvention au transport, certes, il faut reconnaître que l’État a fait un effort. Mais le consommateur marocain ne ressent pas cet effort, car cette aide concerne le transport réglementé, mais que dire du secteur informel ?», a observé Ouadie Madih, président de la Fédération nationale des associations du consommateur (FNAC).
De son côté, El Hassan Bousselmane soutient que le gouvernement a dû faire des choix et que l’aide directe aux transporteurs a porté ses fruits en termes de modération de l’inflation, sinon les prix de tous les produits transportés auraient atteint des niveaux jamais égalés.
Bien que le Plan Maroc Vert ait permis de porter à 8 milliards de dollars la valeur des exportations agricoles marocaines vers les marchés mondiaux, l’économiste Abdelghani Youmni estime qu’il est désormais nécessaire de privilégier en premier lieu la consommation intérieure.
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