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HCP : l’économie en 2022, entre croissance et inflation

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Le siège du HCP © DR

Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a récemment diffusé les comptes nationaux des secteurs institutionnels pour l’année 2022. Ce rapport détaille la totalité des comptes financiers et non financiers. Selon ce document, le produit intérieur brut (PIB), évalué aux prix courants, a atteint 1.330,2 milliards de DH en 2022, enregistrant une augmentation de 4,4% par rapport à l’année antérieure. Les entreprises, tant financières que non financières, ont généré 45,3% de cette richesse nationale. Par ailleurs, dans un contexte d’inflation significative, le pouvoir d’achat a connu une réduction de 2,5%.

Dans un contexte mondial complexe, l’économie marocaine a démontré une vigueur remarquable en 2022, marquant une étape importante dans son parcours de développement. Avec une augmentation notable de 4,4% du produit intérieur brut (PIB), l’année a non seulement témoigné d’une reprise économique solide, mais a également révélé les contributions importantes de divers secteurs, depuis les sociétés financières et non financières jusqu’aux ménages et aux administrations publiques. Le rapport du HCP explore les multiples facettes de cette croissance, en examinant la répartition du Revenu national brut disponible (RNBD), les changements dans le revenu et le pouvoir d’achat des ménages, ainsi que les tendances dans la formation brute du capital fixe et le besoin de financement national.

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Croissance du PIB  

L’année 2022 a témoigné d’une croissance solide, comme en atteste l’augmentation de 4,4% du produit intérieur brut (PIB), qui s’est élevé à 1.330,2 milliards de DH (MMDH). Cette progression souligne la reprise économique continue du pays et reflète les contributions diversifiées de ses secteurs clés. 

Le secteur des sociétés, incluant les entités financières et non financières, s’est positionné en tête dans la production de la richesse nationale. Il a enregistré une légère amélioration de sa part dans le PIB, passant de 43,7% en 2021 à 45,3% en 2022. Cette hausse traduit la robustesse et la résilience du secteur privé, jouant un rôle pivot dans l’économie du pays. 

Les administrations publiques ont également apporté une contribution notable, représentant 16,1% du PIB. Cependant, la part des ménages et des ISBLSM (Institutions sans but lucratif au service des ménages) dans le PIB a connu une légère baisse, passant de 30% en 2021 à 28,9% en 2022. Cette évolution peut refléter des ajustements dans les habitudes de consommation et d’investissement au sein de l’économie. 

En ce qui concerne les impôts nets de subventions sur la production et les importations, ils ont connu un léger recul de 0,6 point pour s’établir à 9,7% du PIB. Ce changement peut indiquer des ajustements fiscaux ou des variations dans les niveaux de subventions gouvernementales. 

Répartition du RNBD 

Le RNBD a aussi connu une croissance positive, avec une augmentation de 5,4% pour atteindre 1/436,1 MMDH en 2022. Cette hausse est attribuable à l’augmentation de 4,9% du revenu brut disponible des sociétés, de 5,3% pour les ménages et ISBLSM, et de 6,2% pour les administrations publiques. Ces chiffres reflètent la bonne santé économique du Royaume et la distribution équilibrée de la croissance entre les différents secteurs. 

La répartition des contributions au RNBD met en lumière la prédominance des ménages et des ISBLSM, qui représentent 64,5% du total. Les administrations publiques et les sociétés contribuent respectivement à hauteur de 20,2% et 15,4%, dont 2,5% pour les sociétés financières. 

Lire aussi : Recensement 2024 : le HCP s’allie à l’UM6P pour la formation des enquêteurs

Évolution du revenu et du pouvoir d’achat  

Le revenu disponible brut (RDB) des ménages a connu une croissance de 5,2%, atteignant 910,6 MMDH, contre une hausse plus robuste de 9,2% en 2021. Cette augmentation, bien que positive, marque un ralentissement par rapport à l’année précédente. 

La structure de ce revenu révèle des insights intéressants. La rémunération des salariés a constitué 46,5% de son total, soulignant l’importance des salaires dans les revenus des ménages. Le revenu mixte, incluant l’excédent brut du service de logement, a contribué à hauteur de 38,7%, tandis que les revenus de la propriété nets, les prestations sociales et autres transferts nets ont représenté 30,9%. En revanche, les impôts sur le revenu et le patrimoine ainsi que les cotisations sociales ont eu un impact négatif de 16,1% sur le RDB. 

Concernant la dépense de consommation finale des ménages, elle a connu une croissance de 8,3% en 2022, un peu en deçà des 11,7% de 2021, absorbant 89,3% du RDB des ménages. Par conséquent, le taux d’épargne des ménages a été de 11,2% en 2022, ce qui indique une légère baisse par rapport à l’année précédente. 

Les transferts sociaux en nature ont également enregistré une croissance, bien que modérée, de 9,8% en 2022 contre 11% en 2021. Cela a contribué à une augmentation de la consommation finale effective des ménages, qui a atteint 936,4 MMDH, contre 863,4 MMDH l’année précédente. 

Par ailleurs, en 2022, le revenu disponible par habitant a augmenté de 4,1%, passant de 23.845 DH en 2021 à 24.833 DH. Cependant, cette hausse a été éclipsée par l’inflation, avec une augmentation de 6,6% des prix à la consommation. En conséquence, le pouvoir d’achat des ménages a subi une érosion de 2,5 points, après une forte hausse de 6,7 points en 2021. 

Formation brute du capital fixe

Le pays a traversé une période de transformation significative en 2022, marquée par des changements notables dans la formation brute du capital fixe (FBCF) et son financement. L’un des indicateurs les plus révélateurs de cette évolution est l’épargne nationale, qui a atteint 356,1 MMDH en 2022, connaissant une légère régression de 0,9% par rapport à l’année précédente. 

La composition de l’épargne nationale révèle une répartition intéressante entre les différents acteurs économiques. Les sociétés financières et non financières ont joué un rôle prédominant, contribuant à hauteur de 60,8%, tandis que les ménages et les ISBLSM ont apporté 29,7%. Les administrations publiques, quant à elles, ont contribué à hauteur de 9,5%. Cette répartition met en lumière la contribution notable du secteur privé à l’économie nationale, tout en soulignant l’importance des ménages et du secteur public. 

Parallèlement, la FBCF, un indicateur clé de l’investissement en capital dans l’économie, a connu une augmentation de 7,5% pour atteindre 360,8 MMDH en 2022. Cette croissance est principalement attribuable aux sociétés (financières et non financières), qui ont contribué à 58,5% de la FBCF nationale. Les ménages et ISBLSM ont également joué un rôle notable, bien que leur contribution ait légèrement diminué de 29,6% à 27,9%, et celle des administrations publiques a également régressé de 20,1% à 13,6%. 

Besoin de financement de la Nation

Le besoin de financement de la nation s’est accentué, s’établissant à 46,9 MMDH en 2022, ce qui représente 3,5% du PIB, contre 2,3% un an plus tôt. Ce déficit accru est le résultat d’une diminution des capacités de financement des sociétés financières et des ménages de 34,3 MMDH et de 7,7 MMDH respectivement. En revanche, les besoins de financement des sociétés non financières et des administrations publiques ont baissé, respectivement de 10,6 MMDH et de 14,4 MMDH. 

Accroissement de l’endettement chez les sociétés non financières et l’État

En 2022, le paysage financier a affiché des tendances d’endettement significatives, affectant les sociétés non financières (SNF), le secteur de l’État et les ménages. Ces évolutions reflètent les ajustements stratégiques nécessaires face aux besoins de financement dans un contexte économique changeant.

Les SNF ont particulièrement augmenté leur recours aux crédits bancaires, avec un flux net de crédits atteignant 44,4 MMDH en 2022, contre seulement 1,2 MMDH en 2021. Cette hausse, qui représente 34% de leurs engagements en 2022 (contre 2% en 2021), signale un changement majeur dans leur stratégie de financement.

Du côté de l’État, une baisse importante des émissions du trésor public a été constatée, avec un flux net s’établissant à 20,5 MMDH en 2022, contre 48,6 MMDH en 2021. L’endettement extérieur de l’État a également diminué légèrement, passant de 8,1 MMDH en 2021 à 7,7 MMDH en 2022. Cette tendance à la baisse se retrouve aussi dans les titres de créances négociables émis à l’international.

Lire aussi : HCP : ralentissement du taux d’inflation en octobre

Évolution financière des ménages et sociétés financières

Pour les ménages, y compris les entrepreneurs individuels, une baisse de l’endettement auprès des banques a été notée, le flux net des crédits passant de 20,4 MMDH en 2021 à 16,3 MMDH en 2022. Parallèlement, les dépôts ont connu une augmentation considérable, de 38,9 MMDH en 2021 à 89,6 MMDH en 2022.

Les sociétés financières ont également enregistré une croissance notable en termes de crédits et de dépôts. Le flux net des crédits accordés par ces entités a doublé, passant de 34,2 MMDH en 2021 à 87 MMDH en 2022, tandis que les dépôts ont augmenté de 102,5 MMDH à 177,5 MMDH.

En conclusion, 2022 a été une année de changements stratégiques significatifs dans le financement des différents secteurs de l’économie, témoignant de l’adaptation des acteurs économiques aux défis et opportunités du marché, redéfinissant ainsi le paysage financier du pays.

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