Accueil / Société

HCP : la crise de la Covid-19 entrave l’accès aux soins et creuse les inégalités femmes-hommes au sein des ménages

Temps de lecture

Le Haut-Commissariat au plan (HCP) © DR

La crise sanitaire de la Covid-19 entrave l’accès aux soins de santé maternelle, reproductive et infantile, indique le Haut-Commissariat au plan (HCP) dans une note d’information publiée à l’occasion de la journée mondiale de la population, célébrée le 11 juillet de chaque année. La note relève également que la pandémie peut avoir des implications importantes pour l’égalité femmes-hommes au sein des ménages, tant pendant le confinement que lors de la reprise. Détails.

Le monde célèbre le 11 juillet de chaque année la journée mondiale de la population. Cette journée s’inscrit dans un contexte toujours dominé par la pandémie liée à la Covid-19.

À cette occasion, le Haut-commissariat au plan (HCP) présente, dans une note d’information, quelques chiffres clés sur l’accès des femmes aux services de santé, en particulier les services de la santé maternelle, de la santé reproductive et l’accès des enfants aux services de vaccinations.

L’instance met également l’accent sur l’impact de la crise sanitaire sur l’égalité femmes-hommes au sein des ménages.

Lire aussi : Crise économique : le moral des ménages enregistre son plus bas niveau

La Covid-19 entrave l’accès aux soins de santé maternelle

Le HCP a relevé, dans la note d’information, que la crise sanitaire entrave l’accès aux soins de santé maternelle, reproductive et infantile.

«Durant son instauration, le confinement a fortement impacté l’accès aux services de santé pour les femmes et risque d’affecter ces dernières pour de nombreuses années encore. Alors que les efforts se concentrent sur la réduction de la propagation du virus, des services essentiels tels que l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive ont été perturbés», indique le HCP.

Un peu moins du tiers (27,3%) des femmes n’ont pas eu accès aux soins de santé maternelle, et 20,8% aux services de santé reproductive, fait savoir la même source.

De plus, l’organisme a précisé que le non-accès aux services de santé maternelle est plus élevé en milieu rural avec 32,4% contre 22,6% en milieu urbain. Ces pourcentages sont respectivement de 28% et 16,7% dans le cas des soins de santé reproductive.

S’agissant des visites pré et postnatales, plus du quart (26,6%) des femmes concernées n’ont pas pu bénéficier de ces services à cause de difficultés d’accès et 26,2% par manque d’argent (difficultés financières). Ces raisons diffèrent selon le milieu de résidence. Pour les femmes rurales, les difficultés d’accès viennent en premier lieu (35,9%), suivi du manque d’argent (31,9%) et de la crainte de contamination (15,8%). En revanche, pour les citadines, c’est beaucoup plus la crainte de contamination qui les empêche d’accéder à ces services (27,8%), suivie du manque d’argent (20,8%) et des difficultés d’accès (17,8%).

Ladite note fait aussi ressortir que la crise sanitaire liée à la Covid-19 affecte les enfants à une échelle sans précédent, et pourrait mettre en péril des années de progrès accomplis dans le domaine de la santé, particulièrement celui de la vaccination. Sur l’ensemble des enfants de moins de cinq ans ayant nécessité, en période de confinement, un service de vaccination, près de 11,7% n’ont pas pu en bénéficier.

Quant aux raisons de non-accès aux services de vaccination évoquées par les ménages, on trouve principalement la crainte de contamination et les difficultés d’accès (transports, etc).

Lire aussi : Travail des mineurs : plus de 140.000 enfants exercent une activité économique au Maroc

D’importantes pertes économiques pour les femmes

Au-delà de ses conséquences sur la santé, la pandémie entraîne des pertes économiques importantes, particulièrement pour les femmes, les engouffrant dans la vulnérabilité et la pauvreté, note le HCP.

Ainsi, poursuit la même source, les ménages dirigés par des femmes ont davantage subi une perte de revenus que ceux où les hommes sont chefs de ménage, et ce, quel que soit le secteur d’activité.

La proportion des ménages dirigés par une femme, se trouvant sans revenus, s’élevait à 72% dans le commerce, 58% dans l’industrie (y compris l’artisanat), 36,4% dans l’agriculture et 41% dans les services. Pour les ménages dirigés par un homme, ces proportions sont respectivement de 46% dans le commerce, 53% dans l’industrie, 32,5% dans l’agriculture et 33,4% dans les services.

Lire aussi : HCP : la croissance économique atteint 0,9% au T2-2022

Impact de la Covid-19 sur l’égalité femmes-hommes au sein des ménages

La pandémie de la Covid-19 peut avoir des implications importantes pour l’égalité femmes-hommes au sein des ménages, tant pendant le confinement que lors de la reprise, relève le HCP.

En matière de répartition des tâches ménagères (cuisine, vaisselle, linge…), l’organisme fait savoir que les femmes consacrent six fois plus de temps que les hommes aux travaux ménagers. Par rapport à une journée normale avant la crise, les femmes ont consacré 45 minutes/jour de plus pour les tâches à domicile. Le temps moyen journalier alloué aux travaux ménagers à domicile est de 4h27mn pour les femmes contre 45mn pour leurs homologues masculins.

Cependant, de nombreux hommes se sont plus impliqués dans les travaux ménagers qu’auparavant et ont assumé en partie la responsabilité des soins aux enfants. L’enquête a montré que près de 45% des hommes ont pris part aux travaux ménagers contre 13,1% en 2012. Les plus impliqués aux travaux ménagers sont ceux ayant un niveau scolaire supérieur (51mn) et ceux appartenant aux 20% des ménages les plus aisés (1h04mn). En outre, près d’un homme sur cinq (19,3%) a contribué pour la première fois aux travaux ménagers pendant le confinement.

Lire aussi : La lutte contre les violences faites aux femmes, une priorité pour le Maroc

De multiples répercussions négatives sur le vécu des ménages

Le HCP indique que la crise sanitaire a engendré de multiples répercussions négatives sur le vécu des ménages, notamment la répartition des tâches entre les époux, l’accompagnement et l’éducation des enfants.

Près de 8,4% des Marocains rapportent avoir eu des disputes conjugales au sujet du partage des tâches ménagères au sein du couple. Aussi, près de 12% des parents d’enfants en âge de scolarisation témoignent avoir eu des disputes conjugales à cause de l’accompagnement scolaire des enfants, rapporte la note d’information.

Par ailleurs, les soucis financiers sont aussi la source de tensions et de disputes conjugales pour plus d’un marocain sur cinq (22%), dont 72% des cas plus qu’à l’accoutumée. Les parts les plus élevées sont enregistrées parmi les jeunes de moins de 24 ans (28%), les chômeurs (26%) et les couples ayant des enfants (26%), conclut le HCP.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Colère des médecins : une grève nationale en vue

Société - Le syndicat indépendant des médecins du secteur public a annoncé une série de grèves nationales les 24, 25 et 26 décembre.

Ilyasse Rhamir - 24 décembre 2024

Plus de 10.640 zones rurales connectées entre 2018 et 2024

Société - Plus de 10.640 zones rurales ont été couvertes par des services de 2ème, 3ème et 4ème générations.

Rédaction LeBrief - 24 décembre 2024

5G : objectifs pour la CAN 2025 et la CDM 2030

Société - Amal El Fallah Seghrouchni a annoncé que le Maroc lancera la technologie 5G en vue des grands événements sportifs à venir.

Rédaction LeBrief - 24 décembre 2024

La plateforme E-Police opérationnelle

Société - Conçue avec des technologies avancées, E-Police est désormais opérationnelle pour toute activité en ligne.

Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024

Décès de Larbi Bentarka, figure emblématique des médias marocains

Société - Larbi Bentarka, l’une des figures les plus marquantes du paysage médiatique et culturel marocain, s’est éteint ce vendredi.

Ilyasse Rhamir - 23 décembre 2024

Le roi Mohammed VI préside une séance de travail sur la révision du Code de la famille

Société - Le roi Mohammed VI a présidé, lundi au Palais Royal de Casablanca, une séance de travail consacrée à la révision du Code de la Famille.

Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024

Le journal Al-Omq Al-Maghribi réagit aux propos diffamatoires de Abdelilah Benkirane

Société - Al-Omq Al-Maghribi a reçu avec étonnement les propos diffamatoires émis par le secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane.

Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024

Protection des consommateurs : 300.000 contrôles effectués en 2024

Société - Le ministère de l’Intérieur a multiplié ses initiatives avec plus de 300.000 opérations de contrôle en 2024 pour garantir la qualité des produits commercialisés.

Ilyasse Rhamir - 23 décembre 2024
Voir plus

Décès de Aïcha Ech-Chenna : le Maroc perd une grande militante

Société - Aïcha Ech-Chenna s’est engagée, depuis plus de 50 ans, dans le combat pour les droits des mères célibataires.

Khadija Shaqi - 26 septembre 2022

L’imam Hassan Iquioussen sera expulsé vers le Maroc

Société - Le Conseil d'État français a tranché, ce mardi 30 août, le litige qui opposait le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, à l’imam marocain Hassan Iquioussen.

Hajar Toufik - 30 août 2022

Quel est le vrai taux de chômage au Maroc ?

Société - Un jeune Marocain sur deux, âgé de 15 à 24 ans, vivant en milieu urbain, est au chômage selon BAM. Le HCP révèle un taux de 13,6 % et 21,3 % d’après le RGPH.

Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024

Affaire Hassan Iquioussen : l’imam est introuvable

Société - L'imam Hassan Iquioussen, dont le Conseil d'État français a validé l'expulsion, a été inscrit au fichier des personnes recherchées.

Hajar Toufik - 31 août 2022

Santé mentale : une priorité mondiale !

Société - La journée mondiale de la santé mentale est l’occasion de sensibiliser l’opinion publique et les organismes à l'importance de la stabilité psychique.

Khadija Shaqi - 12 octobre 2022

Grève des médecins : Le SIMSP maintient la pression

Société - Le Syndicat Indépendant des Médecins du Secteur Public annonce la prolongation de sa grève nationale les 4 et 5 décembre 2024.

Ilyasse Rhamir - 4 décembre 2024

Séisme d’Al Haouz : les survivants critiquent l’inaction gouvernementale huit mois après

Société - Huit mois après le séisme d'Al Haouz, les survivants vivent sous des tentes et dénoncent l'absence de solutions durables.

Chaima Aberni - 7 juin 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire